Côte d'Ivoire : Cissé Lamine, SG du Syndicat du patronat des auto-écoles catégorique : « Aujourd'hui, s'il y a beaucoup d'accidents, ce sont les intellectuels qui pensent tout connaître »
Cissé Lamine ce mercredi à Abidjan (ph KOACI)
Les responsables des auto-écoles grincent toujours les dents par rapport au processus de réforme du permis de conduire initié par le Gouvernement ivoirien depuis quelque temps. Cissé Lamine, Vice-président de l'Union nationale des auto-écoles de Côte d'Ivoire et Secrétaire général du Syndicat du patronat des auto-écoles (SYNAPECI) dans un entretien à KOACI attire l'attention des uns et des autres sur cette réforme.
«Il y a eu plusieurs réformes si elles tardent à prendre, parce que la base est faussée. Quand on parle de réformes, il faut commencer par les auto-écoles. Il faut accompagner les auto-écoles, c'est important. Quand il y a une réforme, des sociétés s'installent et s'enrichissent sur le dos des auto-écoles et ne leur versent aucune ristourne en compensation. Ils peuvent verser des ristournes qui peuvent servir de compte de modernisation et d'équipements des auto-écoles. Aujourd'hui tout coûte cher, les véhicules sont chers et nous ne sommes pas accompagnés», a déclaré, M. Cissé.
D'accord avec la catégorisation des permis de conduire parce qu'elle l'avait souhaitée, le Syndicat du patronat des auto-écoles se dit opposé à l'évaluation des candidat dans le cadre de la nouvelle réforme du permis de conduire.
«Pour ce qui est de l'évaluation, les autorités oublient que nous sommes en Côte d'Ivoire. La Côte d'Ivoire ce n'est pas le Canada, les États-Unis. Il faut faire une réforme du permis de conduire qui s'adaptent à la réalité ivoirienne. Nous avons au moins 40 à 60% de nos parents qui ne sont pas allés à l'école qui ont besoin de conduire un véhicule, soit le leur ou un véhicule de transport, soit des motos », a-t-il ajouté.
«Aujourd'hui on parle de l'autonomisation des examens. Nous ne sommes pas contre ce fait mais il faut qu'elle se fasse dans les normes. Celui qui ne sait pas lire et écrire doit aller dans l'ancien système et celui qui sait lire et écrire peut aller dans l'examen autonomisé. C'est-à-dire l'examen où on met le candidat devant un ordinateur pour se faire interroger », a insisté, Lamine Cissé.
Selon lui, l'utilisation des ordinateurs sera préjudiciable aux candidats de permis de conduire, parce qu'ils sont nombreux, les postulants qui ne savent ni lire, ni écrire. Donc il souhaite la cohabitation des deux systèmes.
«Quand on regarde la Côte d'Ivoire, l'école a été rendue obligatoire depuis 2014, il faut qu'on tienne compte de cette réalité. Il ne faut pas exclure les ivoiriens qui ne savent ni lire, ni écrire. Ils ont droit au permis de conduire. Ce n'est pas seulement une affaire d'intellectuel. Il faut qu'on aille doucement en faisant cohabiter les deux systèmes. Ce qui peut nous rattraper demain, il faut l'éviter aujourd'hui. Si nous forçons ça va nous rattraper », a mentionné, le Secrétaire général du SYNAPECI.
«Je ne dis pas non plus que ceux qui sont allés à l'école sont plus intelligents que ceux qui n'ont pas fait l'école. Avant les meilleurs conducteurs étaient ceux qui n'étaient jamais allés à l'école. Aujourd'hui s'il y a beaucoup d'accidents ce sont les intellectuels qui pensent tout connaître. Il faut qu'on pense également au recyclage des conducteurs », a déploré, M. Cissé, qui regrette le fait que les autorités n'associent pas les responsables d'auto-écoles à la réforme alors qu'ils sont des acteurs principaux.
«On nous impose tout. C'est ce que nous déplorons. Pourquoi on nous minimise jusqu'à ce point. Nous sommes des chefs d'entreprises. On ne veut pas nous écouter et on nous impose tout. On doit s'assoir et discuter et voir dans quelle mesure l'Etat doit nous accompagner. Nous sommes des ivoiriens et nous en avons droit », a conclu, le Vice-président de l'Union nationale des auto-écoles de Côte d'Ivoire.
Wassimagnon
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