Côte d'Ivoire : Séminaire gouvernemental, le secteur privé recommande la réforme du FDFP pour en faire un vrai outil de formation de ressources humaines
Jérôme Patrick Achi à Yakro
En avril 2021, lors du premier séminaire gouvernemental, le Gouvernement a choisi d’ouvrir ses débats et le processus de construction de l’action publique aux acteurs du secteur privé.
Cet après-midi, le secteur privé était l'invité du Gouvernement à l'occasion de son séminaire qui se tient depuis hier à Yamoussoukro, capitale administrative et politique. Dans son allocution d'ouverture, le Premier ministre, Jérôme Patrick Achi a déclaré que cette année, la qualité de la discussion stratégique initiée a permis de concrétiser plusieurs avancées majeures.
Il a annoncé que l'ambitieuse réforme du Guichet Unique de Développement des PME, le GUDE, à la phase de conceptualisation vient de s’achever.
«Ce nouvel établissement, porte d’entrée unique, accompagnera plus efficacement les entreprises, facilitera leur accès à des financements et dynamisera puissamment notre tissu de TPE et PME. Il sera officiellement lancé avant la fin de cette année », a précisé, le Chef du Gouvernement.
Pour 2023, année charnière qui sera très exigeante sur le plan macroéconomique mondial, le Premier ministre a rassuré le secteur privé, de la poursuite de l'amélioration de l’environnement des affaires pour le rendre toujours plus attractif et fertile, de l’encadrement et de l’appui aux opérateurs privés, de la productivité et de la compétitivité des secteurs agricoles et industriels, du système financier, de la finance inclusive et des infrastructures de soutien à l’investissement privé.
Au cours de la rencontre du jour, il sera donné d’une part aux deux parties d’évaluer le travail accompli autour des six enjeux issus du séminaire gouvernemental précédent et qui ont fait l’objet d’une Communication en Conseil des Ministres le 8 décembre 2021.
Selon le Premier ministre, cette démarche s’inscrit pleinement dans l’exigence du Chef de l’État de voir son Gouvernement mettre au cœur de sa mission, le principe républicain de redevabilité.
«C’est dans cette même logique que nous avons inscrit d’autre part à notre ordre du jour, des actions structurelles comme le développement des zones industrielles ou la réforme du système fiscal, qui seront détaillées et débattues dans un court moment. Des réformes que le Gouvernement et le secteur privé devront co-construire ensemble, pour accélérer la transformation de l’économie ivoirienne. Aujourd’hui comme demain, il s’agira pour le Gouvernement de bâtir un partenariat d’excellence entre pouvoirs publics et secteur privé, où les entrepreneurs et les entreprises sont impliqués pleinement dans la construction des écosystèmes qui participent au succès de leurs business », a-t-il ajouté.
Jérôme Patrick Achi a assuré le secteur privé avec force et avec clarté, l’État poursuivra intensément ses efforts de soutien et de promotion de nos entreprises, de nos PME et de nos entrepreneurs.
«Il le fera, car il en va tout simplement de l’avenir de notre nation, qui a désormais repris sa marche inexorable vers l’avenir grâce à la vision d’un Homme et à l’engagement de tout un peuple. Et qui le fera toujours plus demain, grâce à la contribution positive d’un secteur privé écouté et modernisé, innovant et conquérant ! », a conclu, Jérôme Patrick Achi.
Cette session de réflexion stratégique entre le Gouvernement et le secteur privé a permis au Président de la CGECI de faire des observations. Jean-Marie Ackah a reconnu que les recommandations des six groupes de travail mis en place ont effectivement débouché sur des résultats concrets et satisfaisants.
Cependant, il souhaite qu'il y ait plus de visibilité sur la feuille de route de l'ensemble des groupes de travail ainsi que sur les mesures et actions envisagées pour la mise en œuvre des accords et pour la finalisation des points nécessitant un approfondissement.
Au cours de la séance de travail de ce jour, Jean-Marie Ackah a soumis de nouvelles préoccupations au Gouvernement qui émanent de larges concertations avec les organisations du secteur privé, tels que les chambres consulaires en premier lieu, la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire ainsi que les faîtières de PME dans démarche résolument inclusive.
Certaines de ces préoccupations exprimées par le secteur privé notamment, la réforme du Fonds de développement de la formation professionnelle pour en faire un vrai outil de formation de ressources humaines adaptées aux besoins des entreprises, l'implication réelle du secteur privé dans l'élaboration de l'annexe fiscale, le paiement des arriérés des établissements scolaires privés nécessité des réponses urgentes. D’autres préoccupations se rapportent à des réformes structurantes, tel que la réforme fiscale en cours et le programme de création des champions nationaux. Celles-ci seront complétées par des sujets de réforme sectorielle nécessaire à la compétitivité et à l'accompagnement des entreprises et des PME en particulier et des secteurs, comme celui du tourisme, de la boulangerie et des énergies renouvelables.
Le Président de la CGECI a insisté sur l'urgence de mesures énergiques et audacieuses pour favoriser l'éclosion et développement des PME qui composent l’essentiel du tissus économique et sont les plus exposés aux multiples crises que nous traversons depuis la pandémie de COVID-19.
Pour lui, plus que jamais un plan national de sauvetage des PME s'impose. Il a néanmoins félicité le Gouvernement pour la nouvelle initiative PEPITE en faveur des PME lancé récemment.
«J'aimerais attirer l'attention sur la nécessité de consolider par ailleurs, les entreprises existantes par l'adoption de divers mécanismes. Il nous partait judicieux cependant d’exhorter à la relance des cadres d’échanges, Etat secteur privé, notamment le Comité de concertation Etat /secteur privé », a-t-il mentionné.
Jean-Marie Ackah a appelé à l'amélioration de l'environnement des affaires. Sur ce point, selon lui, la CGECI a pour sa part diligenté une étude précisément sur la mesure de perception de l'environnement ivoirien des affaires. Une étude dont l'objectif est de permettre aux cadres dirigeants et chefs d'entreprises de donner leur véritable ressenti sur le climat des affaires et d'évaluer l'impact réel de décision gouvernementale sur le monde des affaires. Cette étude a permis la création d'un indice de compétitivité nationale dont la construction s'est appuyée sur la combinaison de 12 piliers ou indicateurs de compétitivité.
C'est piliers sont notamment, la création des entreprises, les mesures incitatives à l'investissement, la redynamisation des structures d'appui et d'accompagnement du secteur privé, l'environnement financier, les infrastructures, la corruption, la gouvernance et l'environnement judiciaire.
«Les premiers résultats enregistrés font l'objet d'un regard approfondi en vue de les confirmer. Les résultats définitifs vous seront communiqués dans les meilleurs délais », a-t-il conclu.
Wassimagnon
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire