Côte d'Ivoire : Non-paiement du DRD, Abidjan et Accra n'excluent pas de suspendre les programmes et d'interdire l'accès des plantations aux multinationales
Joseph Boahen (COCOBOD), Nana Addo et Koné Yves
Le bras de fer entre le duo Côte d’Ivoire-Ghana et les multinationales sur le paiement du Différentiel de Revenu Décent (DRD) se poursuit.
Comme nous le relevions dans un précédent article, dans un communiqué de presse, le Conseil Café-Cacao (CCC) apporte plus de précisions sur cette nouvelle crise du cacao.
Nous apprenons que, le CCC avec le soutien du COCOBOD a initié des discussions, le lundi 31 octobre et le jeudi 03 novembre 2022 respectivement, avec le chocolatier Mondelez et les exportateurs Cargill, Olam, Ecom Trading, Touton, Barry Callebaut, ETG et Sucden.
« Au cours de ces discussions, le Conseil café-Cacao a tenu à exprimer sa vive préoccupation sur les réticences de l’industrie du cacao à respecter ses engagements librement exprimés à payer le Différentiel de Revenu Décent (DRD) », relève l’organe régulateur de la filière en Côte d’Ivoire.
« En effet, depuis le lancement du DRD en 2019, et malgré le soutien public affiché par l’industrie du cacao , ce mécanisme de prix n’a pas encore permis de réaliser pleinement l’ambition de garantir une hausse soutenue des prix bord-champ du cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana. Le constat est que les niveaux de différentiel d’origine proposés par le négoce et l’industrie ont varié entre 150 et 250 livres Sterling la tonne, érodant largement les 400 dollars par tonne du DRD. Ceci a pour conséquence immédiate l’altération des effets bénéfiques au profit des producteurs », fait savoir le CCC.
Pour rappel, face au refus de l’industrie de respecter ses engagements, Abidjan et Accra ont décidé dans un premier temps d’exprimer leur mécontentement et d’envoyer un message clair par leur absence à Bruxelles à la réunion de la fondation mondiale du cacao.
Le Conseil Café-Cacao et COCOBOD invitent l’industrie du cacao et chocolat, responsable de cette regrettable situation, à prendre les dispositions pour la reprise effective des achats conformément aux engagements pris.
« Passé la date du 20 novembre 2022, ils feront des recommandations à leurs gouvernements respectifs pour prendre des mesures allant jusqu’à la suspension de tous les programmes de durabilité et à l’interdiction d’accès aux plantations pour effectuer des prévisions des récoltes », menacent-ils.
Pour Abidjan et Accra, le partenariat à forger avec les multinationales du cacao est celui du respect mutuel de leurs engagements pour assurer la durabilité de la filière et sortir de la pauvreté les millions de petits producteurs de leurs pays.
Donatien Kautcha, Abidjan
Infos à la une
Fantastique... FERMETÉ... FERMETÉ... FERMETÉ... Je valide au plus au point. Il est temps grand temps que nos pays se fassent respecter et rémunérer à leur juste valeur. Courage au Ghana et la CIV. On est ensemble... Parfois, il faut se battre pour arracher son droit.
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire