Côte d'Ivoire : Des enseignants du privé révèlent: «au privé, on oblige l'enseignant à gonfler les moyennes pour donner une image de grandeur à son établissement »
« L'éducation privée est devenue un lieu d'affaire, d'argent, où la qualité de la formation n'est plus recherchée, où les moyennes se marchandent comme un outil commercial, où l'on oblige l'enseignant à gonfler les moyennes pour donner une image de grandeur à son établissement ".
Tels sont les propos tenus par Yoboué Kouakou, président du Collectif Sauvons Notre Éducation Nationale (SNEN), ce samedi 05 novembre 2022, lors d'une conférence de presse à Cocody.
Il faisait ainsi l'état des lieux du secteur éducation-formation du privé, qui, selon lui, va de mal en pis, à cause des fondateurs des établissements scolaires qui, dit-il, l'ont pris en otage.
«Il faut arrêter cette course dangereuse des fondateurs des établissements privés vers le profit financier à tous les coups, en procédant à une reprise en main par l'Etat de ce secteur. Le fondateur est devenu maître et seigneur qui a presque droit de vie ou de mort sur l'enseignant et le personnel d'encadrement. Il faut que cela s'arrête », a dénoncé Yoboué Kouakou.
Le conférencier, lui-même enseignant des Sciences de la Vie et de la Terre dans un établissement privé, a décrié avec force le traitement salarial misérable dont sont l'objet plusieurs de ses confrères dans les établissements d'enseignement privé.
« Les établissements abusent de la confiance placée en eux par l'État qui, depuis 1982, avait prévu un plan de carrière valorisant pour les enseignants du privé. Ces acquis ont été ignorés et remplacés par des pratiques informelles qui vont jusqu'à proposer 80.000 FCFA de salaire à l'équivalent d'un professeur de lycée au public et même fixer la vacation horaire à 500 FCFA. Le constat est identique au niveau de l'enseignement primaire où des salaires de l'ordre de 40.000 FCFA à 50.000 FCFA sont servis aux instituteurs. Avec ces salaires, il est évident que la qualité de l'enseignement dans le privé ne sera jamais celle escomptée par l'État », a-t-il indiqué.
Le président du Collectif Sauvons Notre Éducation Nationale, pour ce faire, demande à l'État de faire pression sur les fondateurs des écoles privées, afin de les contraindre à appliquer le protocole d'accord signé en 1982 entre l'État de Côte d'Ivoire et l'éducation privée qui définit un profil de carrière clair pour l'enseignant du privé, à l'image de celui du public.
« L'État doit reprendre en main le protocole d'accord de 1982 qui a été remplacé en 1994 par une convention collective qui ne fait que réduire de façon drastique le salaire de l'enseignant du privé. Dans l'enseignement privé, les salaires baissent avec le temps et sont fixés à la tête du client et c'est dommage », a-t-il regretté.
Face à cet état des lieux désastreux de l'enseignement privé en Côte d'Ivoire, le président du Collectif Sauvons Notre Éducation Nationale (SNEN), propose, entre autres, que soit mise en place, une commission interministérielle de réflexion sur l'éducation- formation du privé qui regroupera les ministères techniques en charge de l'éducation et les faîtières des syndicats de l'éducation privée. Il propose également que le recrutement et la formation des enseignants du privé se fasse au même titre que ceux du public avec un certificat d'aptitude pédagogique (CAP) pour relever le niveau de l'enseignement privé.
Le collectif dirigé par Yoboué Kouakou milite aussi pour l'institution d'une taxe de participation des établissements scolaires privés à la formation des enseignants du privé au CAFOP, à l'ENS et à l'IPNETP.
Lors de cette conférence de presse, le Collectif Sauvons Notre Éducation Nationale a bénéficié du soutien de Zadi Gnagna, président de la plateforme nationale et de Kouadio Claude, président des parents d'élèves de Côte d'Ivoire.
Notons que le Collectif Sauvons Notre Éducation Nationale existe depuis 6 mois et regroupe en son sein, plusieurs syndicats d'enseignants du privé ainsi que des ONG engagées dans la lutte pour la revalorisation de la situation professionnelle et sociale des enseignants du privé.
À travers ce Collectif, les acteurs de ce secteur veulent désormais parler d'une seule et même voix pour mieux se faire entendre par les autorités en charge de l'éducation en Côte d'Ivoire.
Wassimagnon
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Juste malhonnête et contre toute déontologie du métier. Les moyennes se et doivent se mériter. Un point. Deux traits.
Hey! Toi de la case verte branlante, malodorante, pousiéreuse de cocaIne et bourrée de détourneurs de deniers publics, traficoteurs de constitution et faiseurs de troisième mandat là laisse affaire de déontologie aux autres. Bandécon!
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