Côte d'Ivoire : Conflits fonciers, un réseau mis en place pour juguler le problème et mettre fin aux pertes en vies humaines et dégâts matériels
Les membres du FLAIR samedi à Bassam (Ph KOACI)
Les conflits fonciers ruraux sont omniprésents dans l'ensemble des régions de la Côte d'Ivoire. Cependant, ils se présentent avec acuité sur tout le territoire national.
Ces conflits ont atteint un pic lors de la crise sociopolitique qu'a connue le pays ces dernières années.
Le samedi 29 octobre 2022, s’est tenu à Grand-Bassam le lancement officiel des activités du Réseau Ivoirien anti-litige foncier (FLAIR), comme constaté sur place par KOACI.
Face aux opérateurs économiques du secteur du foncier et des têtes couronnées en l’occurrence les chefs d’Azuretti et N’Guiémé (département de Tiapoum), le président dudit Mouvement, M. Tchimou Bertrand a fait l’état des lieux.
Selon lui, le secteur du foncier en Côte d’Ivoire est aujourd’hui confronté à de nombreux conflits qui, si l’on n’y prend garde pourraient s’enliser. C’est d’ailleurs l’une des raisons de la création du Réseau Ivoirien Anti-litige foncier (FLAIR).
« Les conflits fonciers, comme on le sait, sont omniprésents et récurrents dans l’ensemble des régions de la Côte d’Ivoire. Cependant, ils se présentent avec acuité ces dernières décennies sur toute l’étendue du territoire national avec notamment, un ancrage dans la zone sud et dans les autres grandes agglomérations, tant au plan rural qu’urbain notamment dans les sous-préfectures de Songon , de Bingerville et également à Grand-Bassam », a expliqué le conférencier.
Face à cette situation inquiétante, ils ont décidé de porter sur les fonts baptismaux depuis 2020, le Réseau Ivoirien Anti-Litige Foncier en abrégé le FLAIR.
Le FLAIR qui réunit en son sein des acteurs du foncier se veut un creuset des acteurs du secteur tout en interpellant, en proposant et en agissant dans une synergie d’action pour juguler la crise permanente du secteur du foncier.
« Car, entre ventes illégales et installations irrégulières, propriétaires terriens, acquéreurs et opérateurs du foncier sont souvent à couteaux tirés et se livrent, pour ainsi dire, à des guerres sans merci dont les conséquences portent préjudices à l’économie nationale. En effet, à la faveur de la crise de 2002, le district d’Abidjan a connu un boom sur le plan de l’immobilier avec une demande de plus en plus croissante d’habitats. Une situation, du reste, inédite qui a engendré la montée vertigineuse du coût de la spéculation en matière de foncier. S’en est suivi la boite de pandore des problèmes du foncier. Si les conflits liés à la vente illégale des terres du domaine foncier ont toujours existé même avant l’indépendance de la Côte d’Ivoire, force est de reconnaitre que ces dernières décennies ces conflits ont cessé d’être résiduels et provoquent désormais des dommages incalculables. C’est pourquoi, il urge de monter au créneau pour proposer des ébauches de solutions », a indiqué M. Tchimou Bertrand.
Ainsi, pour faire face à tous ces problèmes, le FLAIR (Réseau ivoirien Anti-Litiges Foncier s’est fixé, entre autres, pour objectif de sensibiliser tous les acteurs du domaine foncier à la bonne gestion des cas de litiges ; lutter contre les litiges fonciers ; Accompagner toutes actions de développement sur le titre foncier ; mettre en place un conseil national de gestion foncière composé de tous les président de comité de gestion foncière en CI ; lutter contre la corruption et l’établissement de faux documents à la base des litiges tout en menant des actions concrètes contre les responsables et mener les actions possibles pour faire disparaitre les conflits dus aux litiges fonciers en Côte d’Ivoire…
Ainsi pour le lancement officiel de ses activités le Réseau Ivoirien Anti-Litiges foncier (FLAIR) organise une journée de sensibilisation sur les conflits liés aux litiges fonciers le samedi 26 novembre 2022 à Grand-Bassam.
« Au travers de cette activité nous entendons ouvrir le débat, faire des propositions et annoncer la création d’un observatoire du foncier en Côte d’ivoire », a conclu M. Tchimou.
Donatien Kautcha, Abidjan
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