Côte d'Ivoire : Finance climatique et transition verte, les banques publiques de développement en réflexion à Abidjan
Patrick Achi et Adesina Akinwomi ce mercredi à Abidjan
Après Paris en 2020 et Rome en 2021, c'est Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire qui a l'insigne honneur d'abriter, du 18 au 20 octobre 2022, la troisième édition du Sommet de la Finance en Commun.
Il s'agit d'un événement organisé par la Banque Africaine de Développement (BAD) et de la Banque Européenne d'investissement (BEI) à l'initiative de l'Agence Française de Développement (AFD).
L'objectif de ce sommet est de montrer aux banques publiques de développement, le rôle crucial qu'elles ont à jouer en faveur du climat et du développement durable.
Pour ce troisième sommet placé sous le thème : " Une transition verte et juste pour une relance durable", il s'agit d'expliquer aux institutions financières impliquées, l'importance du financement en commun pour la résilience et l'adaptation, les infrastructures vertes et de qualité, la santé et la protection sociale, tout en soutenant des approches fondées sur les droits de l'homme et de la lutte contre les inégalités.
Présent à l'ouverture de ce 3e sommet ce mercredi 19 octobre 2022, le premier ministre ivoirien, Patrick Achi, s'est réjoui du Timing parfait dans lequel se déroule cet événement, vu qu'il a lieu au moment où la Côte d'Ivoire et certains pays de l'Afrique font face aux effets néfastes du réchauffement climatique.
" Au moment même où notre pays connait des débordements de fleuve inédits avec des conséquences dévastatrices, au moment où au Nigeria, les inondations ont causé le déplacement de 43 millions d'habitants et fait 600 morts, au moment où le monde traverse des manifestations climatiques extrêmes depuis la sécheresse, les incendies en Europe, jusqu'aux températures caniculaires en Inde et au Pakistan, au moment où l'année 2022 se présente comme l'année la plus chaude jamais enregistrée sur terre, au moment même où les défis que nous devons affronter s'amoncellent, s'accumulent et s'accélèrent sous la double pression d'une guerre anachronique en Europe et ses conséquences mondiales en termes d'inflation généralisée, il semble en effet, plus que jamais nécessaire d'agir au plus haut niveau avec les institutions financières de développement que sont les banques mondiales de développement, pour concrétiser avec elles les objectifs de développement durables des Nations unies" a déclaré d'entrée le premier ministre Patrick Achi.
Le chef du gouvernement ivoirien a fait savoir qu'il il est impérieux de booster la transition énergétique et de financer de nouveaux modèles de croissance plus respectueux, durables et inclusifs.
Il a aussi indiqué que " le continent africain sera le plus touché dans les prochaines décennies par les conséquences du changement climatique et le plus affecté par les conséquences du contexte mondial, de la pandémie, notamment de la COVID 19, de la guerre en Ukraine et de l'inflation. De fait, la question du financement des transitions est indispensable"
Patrick Achi n'a pas manqué de remercier la BAD et la BEI et leurs présidents respectifs et Rémy Rioux directeur général de AFD, par ailleurs président de l'initiative Finance en Commun, pour le choix de l'Afrique et de la Côte d'Ivoire en particulier et sa capitale économique Abidjan, pour abriter ce 3e sommet.
" Ce la traduit la place particulière de notre continent comme zone stratégique d'action de la finance et du développement contre le réchauffement climatique en cours, avec 9 des 10 pays les vulnérables au monde, situés en Afrique, alors même que le continent n'émet que 3% du gaz à effet de serre. Quelle injustice !", a-t-il regretté.
Pour le chef du gouvernement ivoirien, le choix d'Abidjan pour abriter ce sommet, est l'expression de la reconnaissance et de l'engagement de notre pays à agir contre le réchauffement climatique et la préservation de l'environnement, matérialisé par son projet de restauration du couvert forestier d'ici 2030 pour un investissement de plusieurs milliards de dollars, la mise en place de la stratégie "cacao durable", une agriculture zéro déforestation, le renforcement constant de l'énergie renouvelable et le combat pour la promotion d'une agriculture responsable.
" La période post- COVID a permis aux banques de jouer leur rôle en mobilisant près de 90 milliards de dollars pour aider les pays touchés par la COVID. Ce 3e sommet de Finance en Commun est d'une importance cardinale, parce que sa mission première est d'appuyer et d'accélérer l'adaptation des sociétés pour bâtir une résilience climatique et sociale juste et réellement équitable pour tous", a-t-il ajouté.
Il faut signaler que le coût de la transition énergétique qui a su réunir mille milliards de dollars sur la finance verte et climatique entre 2015 et 2020 devra rassembler au niveau mondial dans l'ordre de 50 mille milliards de dollars d'ici 2050 pour respecter les termes de l'accord de Paris.
Dr Adesina Akinwomi, président de la BAD, a exhorté les banques publiques de développement à se.mettre ensemble, à construire ensemble et à financer ensemble. Il a révélé que la banque qu'il dirige a mobilisé 25 milliards de dollars pour l'adaptation des sociétés. Il a expliqué qu'il faut changer l'architecture du financement pour le développement, car les défis sont nombreux.
" Nous faisons face à trois défis à savoir, le défi sanitaire du à la COVID, le défi climatique et le défi alimentaire. Nous avons besoin de beaucoup d'argent pour y faire face.", a-t-il lancé.
Il a regretté le fait que les engagements pris par les pays développés pour des financements en faveur de l'Afrique soient conditionnés ou ne soient pas toujours respectés. Selon lui, 80% de ces engagements sont confidentiels. Il a aussi plaidé pour des taux d'intérêts Zéro sur les financements pour aider l'Afrique à s'aligner résolument dans la transition verte et juste.
Wassimagnon
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