Laurent Gbagbo au Palais de la culture de Treichville (Ph KOACI)

Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) se dit préoccupé de la situation des militaires ivoiriens écroués à Bamako depuis le 10 juillet 2022. Son président Laurent Gbagbo avait depuis son village natal de Mama lancé un appel au gouvernement ivoirien afin qu’il associe les forces vives de la nation.

Alors qu'Alasane Ouattara, qui fini bien souvent par tromper ou surprendre son monde, a adopté une stratégie, Laurent Gbagbo s’est lui proposé, si le gouvernement ivoirien le lui permettait de jouer sa partition pour obtenir la libération des soldats ivoiriens retenus en otage par un régime militaire au Mali sous couvert d'une histoire de mercenaires qui, au constat, sert de prétexte à un chantage politique et un jeu géopolitique sous-régional dans un contexte de dynamique néocoloniale russe.

Même si le PPA-CI estime qu’il y a des zones d’ombre entretenues par le gouvernement ivoirien dans l’affaire des 46 militaires écroués à Bamako, le Parti de Gbagbo entend envoyer une mission les prochains jours à Bamako.

Au cours de la cérémonie de l’an 1 de la naissance du PPA-CI, tenue hier lundi 17 octobre 2022 à Treichville, comme sur place constaté par KOACI, Laurent Gbagbo dans son grand oral a décidé d’envoyer trois missions au Burkina Faso, en Guinée puis au Mali.

Sur la question de la détention illégale des 46 militaires ivoiriens à Bamako, l’ancien chef de l’Etat a lancé un appel au chef de la junte militaire Assimi Goïta dont le pouvoir semble de plus en plus fragile au regard d'une situation malienne, sécuritaire, sociale et économique catastrophique. Laurent Gbagbo estime que les militaires ivoiriens sont que des envoyés qui répondent de celui qui les a envoyés.

« Il faut demander au Président Assimi Goïta de penser à sa fraternité d'armes, à ceux qui sont en prison là-bas, que certains appellent des frères d'armes, d'autres des mercenaires. Mais surtout, surtout, il faut que le Président Faure du Togo, qui est accepté comme médiateur, par les uns et par l'autre, redouble d'efforts. Il faut qu'il redouble d'efforts et comprenne que ceux-là sont des envoyés. Ils sont des envoyés et c'est celui qui envoie qui a la plus grande responsabilité. Oui, celui qui envoie, c'est lui qui a la plus grande responsabilité. Quand tu envoies, tu dois pouvoir dire clairement, si ça tourne au vinaigre, pourquoi tu as envoyé un tel, pour faire quoi, dans quel délai, et clairement. », a fait savoir le natif de Mama.

En définitive, le PPA-CI entend donc envoyer des missions d’informations dans trois Pays de la sous-région frappés par des coups d’Etats militaires.

« Donc, sur ça, je voudrais, que nous, ici au PPA-CI, on puisse, dans les mois prochains, envoyer une ou trois délégations en Guinée, au Mali et au Burkina Faso pour s'informer et nous informer sur place. Une fois, comme nous n'avons pas les manettes de l'exécutif, on ne peut rien faire d’autres, au moins, on comprendra. On comprendra ceux qui disent qu'ils sont mercenaires, on comprendra ceux aussi qui disent qu'ils sont soldats. Si nous pouvons, oui si nous pouvons, nous demanderons que celui qui est envoyé ne subisse pas un sort plus lourd que celui qui a envoyé. », a fait savoir Laurent Gbagbo pour terminer.

Jean Chrésus, Abidjan