Côte d'Ivoire : Ferké, tentative d'assassinat d'un propriétaire terrien et sa famille, un homme politique impliqué
Extinction du feu par les pompiers civils (ph KOACI)
C'est une nuit d'horreur du mercredi 05 octobre au jeudi 06 octobre 2022 qu'a passé un propriétaire terrien du village de Parwalakaha près de Ferkessedougou, rapporte à KOACI une source sur place. Des individus, portant des cagoules, ont fait irruption, après avoir défoncé la porte de sa chambre dans laquelle il dormait avec sa femme et le cadet de ses enfants. La suite, c'est le propriétaire terrien Ouattara Namanatoh Brahima lui-même qui l'explique.
« Nous dormions profondément quand nous avons été réveillés par des individus qui portaient des cagoules. L'un d'entre eux a pointé son arme sur moi, a tenté de tirer à plusieurs reprises sans succès. C'est alors qu'ils se sont mis à me rouer de coups devant ma femme et mon petit garçon qui pleuraient. Après cela, ils ont aspergé la chambre d'essence et mirs le feu, non sans laisser un message clair qui fait allusion à un conflit foncier qui m'oppose à certaines personnes. », fait-il savoir. Les voisins, alertés par les cris de sa femme, ont fait appel aux pompiers civils de Ferké qui ont pu maîtriser le feu avant d'évacuer Ouattara Namanatoh Brahima à l'hôpital général de la ville.
Selon le propriétaire terrien, cela fait la seconde fois qu'il est violemment agressé. En 2020, il a eu maille à partir avec certains membres de la notabilité de Parwalakaha son village, qui l'ont battu à sang, avec la complicité d'un opérateur économique et homme politique très connu de Ferké. Après une plainte contre ces derniers et un procès au tribunal de Korhogo, ils ont été condamnés, mais mis en liberté provisoire.
L'objet du litige qui l'oppose à ses adversaires, est un espace de terre de 101 hectares situé à Tchassakaha au quartier Douane dans les encablures du site du nouveau port sec de Ferkessedougou. Des membres de la notabilité de Parwalakaha, lui déniant son droit sur l'objet du litige, ont vendu 88 hectares des 101 hectares de cette terre à l'opérateur économique pour un montant de 26 400 000 fcfa. Transaction que Ouattara Brahima conteste devant les tribunaux. Aujourd'hui l'affaire est devant la cour de cassation après l'arrêt civil contradictoire numéro 29/CIV1/21 du 16/06/2021 de la cour d'appel de Bouaké.
C'est donc dans l'attente du jugement de la cour de cassation que Ouattara Brahima a échappé à la mort. Il craint encore pour sa vie, car les agresseurs ont laissé un message sans équivoque sur une pancarte retranscrit comme suit ; « Ouattara Brahima, façon, on t'a tué là, c'est comme ça, on va faire avec les planteurs qui sont sur les parcelles que tu dis que c'est pour toi. Si on les voit sur les parcelles là. Tu as dit au chef de canton de Korhogo que les parcelles sont pour toi, il t'a donné raison par ce que vous êtes tous RHDP ».
La police de Ferkessedougou a fait le constat d'usage avant de procéder à une série d'interrogatoires des témoins et du voisinage. Un voisin de Ouattara Brahima, rencontré sur les lieux, a lancé un appel aux autorités afin de s'impliquer davantage dans le règlement de conflits fonciers de peur de déplorer des drames à l'avenir.
T.K.Emile, Bouaké
tkemile@koaci.com
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