Burkina Faso : Damiba confirme sa démission, face aux « risques de division et de fracture au sein de l'armée »
Au lendemain de l'annonce de sa démission par les autorités religieuses et coutumières, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui s'est exilé au Togo, a confirmé avoir renoncé à sa fonction face aux « risques division et de fracture au sein de l’armée ».
« Après des efforts de concertation et devant les risques de division et de fracture au sein de l’armée et considérant les aspirations profondes de l’avènement du MPSR, et l’intérêt supérieur du Burkina Faso, en toute conscience et en pleine responsabilité, j’ai renoncé pour compter de ce jour 2 octobre à la fonction de chef de l’État, de président de la transition, après un dialogue avec l'autorité coutumière et religieuse, avec le capitaine Ibrahim Traoré et avec le président en exercice de la Cedeao sur la base sept ponts d’accord », a déclaré le lieutenant-colonel Damiba dans une vidéo diffusé ce lundi.
À l’endroit des nouvelles autorités du Burkina Faso, il a souhaité ses vœux de succès avant de les inviter à « travailler surtout à unir plutôt qu’à disperser », tout en restant « patriotes et intègres » et porter haut les valeurs du mouvement patriotique pour la sauvegarde de la restauration (MPSR).
Selon le désormais ancien président de la transition, « l'avènement du MPSR le 24 janvier 2022 a suscité plein d’espoir au sein des couches de notre population au point de nous aveugler sur les dures réalités de notre pays ».
« Après huit mois de bataille sur les sentiers de la sauvegarde du territoire et la refondation, les événements dramatiques de Gaskindé du 26 septembre (qui ont fait 11 morts et 50 civils disparus) ont servi de ferment à renforcer les incompréhensions, les tensions, les critiques au sein des populations, mais aussi au sein des forces », a-t-il souligné. .
« C'est ainsi que dans les nuits du 29 et 30 septembre et 1er octobre, avant même les morts n’aient pu être inhumés et que certains personnels affligés n’aient pu être désengagés du front, quelques unités de nos forces militaires avec quelques sympathisants civils et politiques, mus par des motivations individuelles et subjectives, se prévalant de certaines frustrations et revendications qui devraient pouvoir trouver des solutions dans d’autres cadres de concertations, ont convergé de manière massive vers les zones sensibles de la présidence du Faso, de la base aérienne 511, de la RTB et de certains domaines diplomatiques », a-t-il dit.
Selon lui, « l’objectif affiche était clair : interrompre la transition. Leurs actions ont occasionné au niveau de nos périmètres défensifs deux morts, neuf blessés et des dégâts matériels ».
En rappel, les sept points d'accord obtenus par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba sont entre autres « la poursuite des activités opérationnelles sur le terrain, la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des FDS engagés à ses côtés, la poursuite du renforcement de la cohésion au sein des FDS.».
Il s'agit également de la « poursuite de la réconciliation nationale, le respect des engagements pris avec la CEDEAO, la poursuite de la réforme de l’Etat, la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs ».
Boa, Ouagadougou
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