Côte d'Ivoire : Modernisation de certains quartiers d'Abidjan évoquée par Bruno Koné, des atchans inquiets de la disparition de leurs terres interpellent le gouvernement
Des atchans devant la presse à Cocody (Ph KOACI)
Le projet de modernisation de certains quartiers d’Abidjan tels qu’Anono, Biafra et Adjamé village, expliqué par Bruno Koné, Ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (MCLU) ne semble pas trouver l’assentiment de certains cadres ébriés.
Lors d’un rendez-vous avec la presse, hier, jeudi 22 septembre 2022, à Cocody M’Badon, ces derniers ont exprimé le mécontentement du peuple Atchan (Ebrié) devant ce qu’il qualifie de spoliation de leurs terres par le gouvernement.
Ainsi, comme sur place constaté par KOACI, Patrick Kango Akou, notable atchan et Conseiller municipal à la mairie de Cocody, a au nom de ces populations autochtones de la ville d’Abidjan, envoyé un message au Gouvernement ivoirien, dans ce qui est vu comme des antécédents dont le plus récent remonte, au vendredi 16 septembre 2022.
Sur la question de la modernisation de certains quartiers d’Abidjan (Biafra, Anono, Adjamé village), Patrick Kango Akou et ses frères ont tenu à interpeller le gouvernement ivoirien sur la disparition des terres ébrié.
« Il s’agit du notable tchagba que je suis, qui parle au nom de son peuple parce que j’ai ce droit de parler au nom de mon peuple et j’ai ce devoir de me battre pour mon peuple. Je fais ma part », a-t-il dit.
« Nous avons aussi entendu qu’il y aurait de belles bâtisses qui seraient construites et que des gens pourraient avoir 2 ou 3 appartements dans ces bâtisses. Une famille de 100 personnes, 200 personnes, vous lui donnez 3 appartements. Les autres vont où ? Dans la rue ou on va les disperser à travers la Côte d’Ivoire. Nous disons non ! », a poursuivi le conseiller municipal.
Il a également souligné la disposition des atchans à se battre pour la conservation de leurs terres.
« Si c’est pour cela qu’on doit se battre, nous allons nous battre. Le peuple atchan s’est battu pour être là où nous sommes. Nous avons perdu des parents, nous avons perdu nos aïeuls. Nous n’avons pas peur de dire que c’est chez nous et qu’on ne veut pas qu’on y touche », a-t-il averti.
Soulignant qu’ils ne sont pas là pour un bras de fer avec le Gouvernement ivoirien, Patrick Kango Akou a fait savoir que son peuple a beaucoup donné.
« Nous ne sommes pas là pour un bras de fer. Nous sommes là pour dire que nous sommes chez nous. Nous sommes là pour dire que nous avons suffisamment donné. Ce peuple qui cède 98 % de son patrimoine foncier pour construire un pays, à qui on veut encore enlever les villages, vous voulez qu’on parte où ? Le peuple atchan n’est opposé à aucune proposition sur le développement de la Côte d’Ivoire. Le peuple atchan est solidaire de ce que le gouvernement fait pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Mais le peuple atchan est jaloux de ses terres. Nous estimons que nos villages sont sacrés. On ne peut pas venir parler de nos villages comme si c’étaient des quartiers. Il faut faire la différence entre les villages et les quartiers », a-t-il conclu.
Jean Chrésus, Abidjan
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