Côte d'Ivoire : Sud-comoé, le Fonds mondial de lutte contre le SIDA « satisfait des avancées de son programme » à Aboisso, sensibilise les travailleurs de sexes
Paula Hacopian en visite de routine à Aboisso
Dans le cadre de la riposte face au VIH, la Côte d'Ivoire bénéficie de nombreux appuis financiers dont celui du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme basé en Suisse à Genève.
Depuis lundi, l’équipe qui gère le portefeuille Côte d'Ivoire séjourne à Abidjan dans le cadre de sa visite de routine, après un passage en mai dernier dans le pays. Conduite par Paula Hacopian gestionnaire du portefeuille, cette équipe s'est rendue le lendemain, c’est-à-dire le mardi dans le Sud-comoé, précisément à Aboisso.
Elle a à l'occasion visité le service de santé scolaire et universitaire ainsi que le CHR pour s'imprégner des réalités de ces différentes structures, voir comment travaille le personnel, toucher du doigt ses difficultés et lui prodiguer des conseils.
Depuis 2020, cette équipe n'a pas pu sortir de la Suisse à cause du COVID-19, maintenant que la situation sanitaire s'étant améliorée, elle a décidé de rencontrer ses principaux récipiendaires du Fonds mondial qu'est le Programme national de lutte contre le SIDA et Alliance Côte d'Ivoire.
Paula Hacopian et sa délégation se sont rendus dans la région du Sud-comoé par rapport à la lutte contre le SIDA, pour voir comment la prise en charge est faite, constaté les avancées et les résultats. Partout où l’équipe est passée, elle s'est imprégnée des réalités de la prise en charge du VIH.
Le Fonds mondial soutient la Côte d'Ivoire depuis 20 ans dans la riposte contre le VIH et la visite d’Aboisso fait partir des visites régulières au pays qui ont repris depuis que les récessions de la pandémie à COVID-19 ont été levées.
«Nous sommes venus voir comment les services de santé appuient les malades au niveau médical et communautaire. Nous voyons qu'au niveau de certaines infrastructures, il y a une nette amélioration, on peut faire mieux. Le programme avance au rythme souhaité», s'est réjouie, madame Paula Hacopian.
En matière de lutte contre le SIDA, il y a des stratégies qui sont fondées essentiellement sur la prévention. Selon le Professeur Ehui Eboi, Directeur Coordonnateur du Programme national de lutte contre le SIDA, il s'agit de la prévention par la communication, la sensibilisation des populations et surtout les populations les plus vulnérables, les jeunes et les adolescents et des populations clés, c’est-à-dire les travailleurs du sexe et d'autres catégories de populations.
Au nombre des stratégies, le Professeur a cité, les communications pour un changement de comportement pour éviter la contamination, le dépistage de tous les porteurs du virus, tous ceux qui soit sont malades ou alors sont contacts du sujet du porteur du virus, les mettre sous traitement, pour réduire la transmission de la maladie dans la population.
«Les grandes campagnes de masses qu'on a l'habitude de faire qui ont baissé que nous allons reprendre au niveau national pour que chacun ait l'information parce qu'on pense que la maladie a disparu. C'est vrai que la COVID-19 fait l'actualité, mais le SIDA n'a pas pour autant disparu. Il faut reprendre ces grandes campagnes en Côte d'Ivoire pour que toute la population maintienne la vigilance et observe les mesures de prévention diffusées », a ajouté, le Directeur Coordonnateur.
Le Fonds mondial est un bailleur très important dans lutte contre le Sida en Côte d'Ivoire. En matière d'achat de médicaments, le Fonds mondial soutient énormément le PNLS.
«En matière de renforcement des capacités des prestataires, en matière d'appui communautaire. Le Fonds mondial appuie, Alliance Côte d'Ivoire qui va dans la communauté assister les patients, les dépister, les accompagner, les ramener dans les soins, assurer l'acheminement des prélèvements, assurer le suivi de toute la communauté. Nous remercions le Fonds mondial, pour son appui inestimable dans la lutte contre le SIDA en Côte d'Ivoire », a conclu, le Professeur Ehui Eboi.
Docteur Offia Coulibaly Madiarra, Directrice exécutive de l’ONG Alliance Côte d'Ivoire, structure bénéficiaire du Fonds mondial a rappelé ses missions.
«Au niveau communautaire, nous avons des interventions et en terme de prévention qui peuvent se faire soit à travers, des campagnes multi-maladies où nous réalisons des sensibilisations de masses, soit a travers des campagnes de proximité ou dans des « grins" ou avec des groupes réduits de personnes, les sensibilisations sont faites. Nous avons aussi beaucoup de communications à travers les masses médias qui sont réalisées pour donner l'information nouvelle, information correcte sur le VIH. Nous avons fait une campagne avec l’ambassadeur Meiway pour indiquer que maintenant quand on suit correctement son traitement après six mois, on est indétectable et on ne transmet plus la maladie. Ce sont des informations importantes que nous essayons de transmettre à la population de sorte à réduire la stigmatisation sur le VIH », a expliqué, Docteur Offia Coulibaly Madiarra.
Dans les structures de santé, l'ONG a des agents de santé communautaires qui sont postés dans les différents services qui aident à accueillir les malades, à les rassurer, à les mettre en confiance, qui leur explique leur traitement et les aide à les suivre correctement, mais également tous les rendez-vous de contrôle.
Selon la Directrice exécutive, quand le malade est absent à l'un de ces rendez-vous sa structure se rend à son domicile pour essayer de le convaincre à revenir dans le soin grâce à l'appui qui est apporté par le Fonds mondial.
Alliance Côte d'Ivoire a également des interventions en direction des populations qui sont difficiles d’accès et certaines populations qui sont assez stigmatisées.
« Nous développons des approches spécifiques pour ces populations. Mais en plus nous nous assurons qu’en cas de stigmatisation et de violation et de violences exacerbées en direction de ces populations, nous soyons à même de les accompagner. Donc nous apportons cet accompagnement sous forme de soutien juridique qui leur permet d’être pris en charge au niveau de la justice, de bénéficier des services de soins nécessaires et nous faisons beaucoup de sensibilisation aussi auprès des autorités pour créer un environnement favorable. Tous ces appuis en plus de ce que la partie nationale fait sur le volet clinique, les actions communautaires viennent. Nous sommes alignés sur la stratégie nationale pour pouvoir atteindre ce qu'on appelle la fin de l'épidémie avec les trois 95 », a conclu, Docteur Offia Coulibaly Madiarra.
Notons qu’au terme de la visite du Centre de santé scolaire et universitaire, du CHR d’Aboisso, la délégation du Fonds mondiale a sillonné dans la nuit, des points de prostitution avec un camion médicalisé. Objectifs, consulter et sensibiliser les travailleurs de sexes et les hommes ayant des rapports avec d'autres hommes (HSH).
Wassimagnon
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