Côte d'Ivoire : Daloa, décès d'une parturiente au CHR pour faute professionnelle, Dr Doua suspendu de ses activités professionnelles, le ministère menace les Directeurs régionaux et départementaux
Malgré les importants investissements consentis dans le secteur de la Santé, l'on assiste à une récurrence de décès maternel évitable. En moins d'un mois, deux parturientes ont trouvé la mort à cause de médecins gynécologues qui n'ont pas voulu faire leur travail. Après Bingerville, une institutrice âgée de 37 ans est décédée au Daloa'>CHR de Daloa le 19 août 2022, 24 heures après son admission dans ce centre hospitalier.
Docteur Doua Jonas, médecin-gynécologue de garde le jour des faits mis en cause dans le décès de cette parturiente a été suspendu immédiatement de ses activités professionnelles, instruction a été donnée au DRH du ministère de la Santé, de l'hygiène publique et de la Couverture maladie universelle à l'effet de prendre toutes les mesures pour le traduire en conseil de discipline.
Dr Aka Charles Koffi, Directeur de cabinet du ministère de la Santé de l'hygiène publique et de la Couverture maladie universelle a donné l'information cet après-midi à la presse au cour d'une rencontre où il a annoncé que le ministre a décidé de prendre davantage de mesures à l'encontre du médecin-gynécologue.
Il s'agit de la saisine du Conseil national de l'ordre des médecins en vue de l'instruction du dossier, de la saisine de la Société de Gynéco-Obstétrique de Côte d'Ivoire (SOGOCI), à l'effet de procéder à la sensibilisation de ses membres dans l'amélioration de leur comportement et à la prise de conscience de leur responsabilité, de l'approfondissement de l'enquête pour situer les responsabilités administratives et prendre des mesures coercitives qui s'imposeraient et de la prise d'une circulaire instituant des administrateurs de garde dans les hôpitaux de référence du pays en vue de s'assurer de la présence effective des agents et le respect des gardes médicalisées.
En plus de ces mesures, Dr Aka Charles Koffi a appelé par ailleurs l'attention des Directeurs régionaux et départementaux qui doivent jouer pleinement leur rôle de superviseurs et de garants de bonne pratique à l'hôpital. Désormais, selon, le Directeur de cabinet, la survenue de ces décès évitables dans leurs régions et districts par la faute de leurs collaborateurs engagera aussi leur responsabilité.
Rappelant les faits, le Directeur de cabinet a expliqué que les rapports des autorités du Haut Sassandra et des agents en service le jour de la survenue de l'événement malheureux et les éléments préliminaires de l'enquête de l'inspection générale accablent le médecin gynécologue.
Dr Doua Jonas n'a pas voulu opérer la parturiente malgré les insistances des Sages femmes alors qu’elle avait une hauteur utérine excessive sur un utérus cicatriciel.
«Le médecin-gynécologue de garde qui a pourtant bel et bien pose le diagnostic de hauteur utérine excessive sur un utérus cicatriciel en ne posant pas d'indication d'une césarienne malgré la suggestion insistante des Sages femmes, a commis une faute professionnelle. Le médecin-gynécologue qui a en outre déserté l'hôpital, n'a pas respecté le programme de garde qui obligeait à passer la nuit au CHR. Au total, il s'agit d'un décès maternel évitable de trop après les cas récents, notamment celui le plus récent de Bingerville », a conclu Dr Aka Charles Koffi.
Wassimagnon
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