Côte d'Ivoire : Le CNDH a enregistré et traité 372 cas de Violences basées sur le genre et appelle au suivi des procédures judiciaires
La note thématique du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), sur le traitement des actes de violences basées sur le genre (VGB) du premier semestre de l'année (janvier à juin) est disponible.
L'Autorité administrative indépendante chargée de promouvoir, de protéger et de défendre les droits de l’homme a enregistré et procédé au traitement de mille quatre cent quarante-deux (1442) requêtes, dont trois cent soixante-douze (372) cas de violences basées sur le genre signalés, soit une proportion de 25,80% des requêtes enregistrées.
Les populations en Côte d’Ivoire disposent de cinq (05) modes de saisine auprès des services du CNDH. Il s’agit des appels via le numéro vert gratuit 80000888, des saisines par e-mail, via les comptes de réseaux sociaux, des courriers. Elles peuvent aussi se rendre directement dans les locaux du Conseil ou de ses trenteune (31) Commissions régionales pour des auditions. Lorsqu’une situation particulière concerne ses attributions, le CNDH peut initier une auto-saisine aux fins d’enquêter ou d’assister les victimes.
D’après les données consolidées, le mode de saisine le plus utilisé est l’audition (1032 auditions sur 1442 requêtes, soit 71,57% des requêtes enregistrées sur la période de référence).
Selon la note, concernant les violences basées sur le genre, les cas de viol et tentatives de viol constituent les formes de violences les plus importantes. Ensuite, viennent par ordre d’importance les cas de violences psychologiques, déni de ressources, d’opportunités, les harcèlements sexuels, les violences physiques sur des femmes, filles ou personnes handicapées, les violences conjugales, les mariages forcés et enfin les mutilations génitales féminines.
Le CNDH fait noter une prévalence élevée des cas de violences basées sur le genre dans les zones rurales et urbaines, touchant généralement les femmes et les enfants.
«Ces cas surviennent le plus souvent à Abidjan (41 cas), Soubré (région de Nawa, 32 cas), Gagnoa (région Gôh, 21 cas), San Pédro (région San Pedro, 21 cas), Bongouanou (région Moronou, 20 cas), Daoukro (région Iffou, 18 cas), Adzopé (région Mé, 15 cas), Séguéla (région Worodougou, 12 cas), Guiglo (région Cavally, 11 cas), et de façon respective Bouaké (région Gbêkè, 10 cas), Dabou (région Grands Ponts, 10 cas), Duékoué (région Guémon, 10 cas), Katiola (région Hambol, 10 cas), puis Daloa (région Haut-Sassandra, 10 cas) », explique, la note thématiques.
Par ailleurs, les femmes et les enfants de moins de 18 ans sont les plus touchés par le phénomène des violences basées sur le genre et cette tendance peut varier en fonction de la typologie des cas rapportés ou des auto saisines.
Cependant, les enfants, notamment les filles âgées entre 0 et 15 ans, sont le plus touchés par les faits de viol, de tentatives de viol mais aussi de mariage forcé. Et les femmes âgées de plus de 18 ans sont plus exposées aux actes de violences psychologiques et de harcèlement sexuels, les violences physiques ou conjugales.
La plupart des victimes de viol et de tentatives de viol sont des mineures de 15 ans, alors que les violences psychologiques, physiques et conjugales se rencontrent le plus souvent chez les femmes âgées de plus de 18 ans. Les survivantes et leurs familles rencontrent souvent des difficultés dans la prise en charge médicale et psychosociale ainsi que le suivi des procédures judiciaires, liées à la méconnaissance du mécanisme de l’assistance judiciaire voire aux difficultés d’accès audit mécanisme ainsi qu’à la vulnérabilité de la plupart des survivantes (mineures, élèves, personnes handicapées).
Le CNDH suggère donc le renforcement et vulgarisation des mécanismes de prise en charge médicale et psychosociale ainsi que le suivi des procédures judiciaires.
Wassimagnon
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