Côte d'Ivoire : « La CPI, 20 ans après l'entrée en vigueur du Statut de Rome, quelle contribution pour la réconciliation en Côte d'Ivoire ? », voici la réponse du PPA-CI
Hubert Oulaye président Exécutif du PPA-CI (Ph)
« La CPI, 20 ans après l'entrée en vigueur du Statut de Rome, quelle contribution pour la réconciliation en Côte d'Ivoire ? », tel est le thème du panel organisé le mardi 02 août 2022 à Abidjan, par l’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH).
A cette occasion, le Président Exécutif du Parti des Peuples Africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI) , Hubert Oulaye, a fait une importante adresse.
Il est revenu d’entrée la position de la Cour Pénale Internationale (CPI) qui jusqu’à ce jour n’a jugé qu’un seul camp de la crise post-électorale de 2010-2011, et de noter que la Juridiction Internationale, n’a pas encore couvert la période allant du 19 septembre 2002 au 28 novembre 2010, une période marquée par l’agression rebelle contre le pouvoir légal du Président Laurent Gbagbo.
« De plus, vous en conviendrez, contrairement aux intentions affichées de son procureur, Ocampo Moreno, la Cpi dans le traitement du Dossier Côte d’Ivoire, ne s’est intéressée à ce jour, 02 août 2022, qu’à un seul camp, celui qu’elle a qualifié de pro-Gbagbo. Elle a laissé de côté, sans donner d’explication pour l’heure, l’autre camp, celui qualifié de pro-Ouattara. Qu’est ce qui peut expliquer cette limitation temporelle de son champ d’investigation ? Surtout pourquoi, pour les mêmes évènements commis sur le même espace et dans la même période, l’enquête est bouclée depuis longtemps dans un camp et pas dans l’autre ? La criminalité politique en Côte d’Ivoire est-elle seulement le fait de violences post-électorales ? En vérité, non !!! », a martelé Hubert Oulaye.
Selon l’ancien Ministre, le bilan de la Cpi en matière de réconciliation en Côte d’Ivoire, il fait le constat qu’elle traine des faiblesses évidentes qui gagneraient à être corrigées.
« En effet la CPI donne aux ivoiriens le sentiment d’être une institution judiciaire au service d’une justice des vainqueurs, qui mène des enquêtes sélectives et qui donne l’impression d’être le bras judiciaire des forces et puissances internationales qui ont provoqué la chute du régime légal du Président Laurent Gbagbo. Pour que la Cpi contribue de manière efficace à la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, il lui faut éviter de faire croire à un camp qu’il est la victime et que l’autre camp serait le coupable. Sous cet angle, les choix temporels d’enquête de la Cpi, ses enquêtes sélectives et surtout leur timing n’ont pas été des plus judicieux. Plus encore, sa décision d’acquittement du « donneur d’ordre » apparaitra comme une symphonie inachevée si elle n’a pas la résonance interne attendue à l’égard des hommes de devoir comme les militaires en service sous le Président Laurent Gbagbo, qui sont toujours incarcérés en dépit de l’acquittement de celui-ci. », a poursuivi M. Oulaye, avant de conclure.
« (...) Au regard de ses objectifs, la Cpi est une institution utile à l’humanité et a été conçue pour protéger les plus faibles face aux plus forts, aux détenteurs du pouvoir d’Etat. C’est cela notre attente de la justice pénale internationale et notre espoir pour la réconciliation vraie et effective en Côte d’Ivoire. », a-t-il conclu.
Donatien Kautcha, Abidjan
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