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Côte d'Ivoire : Après la visite de la première dame Dominique Ouattara à Kouto, Salimata Dembélé revient sur les enjeux de cette cérémonie
 

Côte d'Ivoire : Après la visite de la première dame Dominique Ouattara à Kouto, Salimata Dembélé revient sur les enjeux de cette cérémonie

 
 
 
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© Koaci.com - mardi 12 juillet 2022 - 10:26



Après la visite mémorable de la première dame Dominique Ouattara, à Kouto le 4 juin 2022, à la faveur de la célébration de la fête des mères, Madame Salimata Dembélé-Diarra, présidente de la FEGAF, initiatrice de ladite cérémonie, revient sur les enjeux de cette visite dans la région de la Bagoué et le rôle déterminant joué par le ministre Bruno Nabagné Koné.


1-Le 4 juin dernier, la Fédération des Groupements et Associations Féminins de la Bagoué (FEGAF) organisait la fête des mères à Kouto, une célébration qui a vu la participation exceptionnelle de la première dame Dominique Ouattara. Un mois après, quel regard portez-vous sur cette action d’envergure que vous avez menée ? 


Je voudrais d’abord saluer la première dame Dominique Ouattara, qui a bien voulu associer son image à cette activité de la FEGAF et qui nous a, en plus, honoré de sa présence à Kouto. Sa venue nous a vraiment fait chaud au cœur, car au début nous n’y avons pas cru, mais elle a accepté et c’était quelque chose d’inédit dans la région de la Bagoué. Je voudrais lui réitérer mes remerciements pour l’honneur qu’elle nous a fait. Ensuite, mes remerciements vont à l’endroit du parrain le ministre Bruno Nabagné Koné grâce à qui nous avons obtenu le haut patronage de la première dame. Je n’oublierai pas tous les cadres de la Bagoué qui ont effectué le déplacement, et même ceux qui n’ont pas pu y être mais qui nous ont soutenu dans l’organisation de cette activité. Et enfin je remercie les membres de la FEGAF, cette équipe dynamique qui depuis 10 ans travaille à aider nos mamans dans la région de la Bagoué.


Il faut dire que c’est une activité que nous avions voulu très grandiose, parce que nous sommes partis crescendo, de l’activité de Boundiali, à celle de Tengrela (il s’agit respectivement de la célébration de la femme rurale et de la journée internationale de la femme…Ndlr). L’activité de Kouto était la dernière de la série et nous avons voulu marquer le coup pour faire connaître notre organisation, aussi bien sur le plan national qu’international. Et ce pari a été tenu, car nous avons recensé près de 350 associations comptant plus de 30.000 adhérentes et cela n’est pas négligeable. C’est donc en reconnaissance du travail de ces femmes que nous avons voulu une cérémonie à la hauteur de leur engagement. Nous l’avons réalisé et nous en sommes très heureuses.  


2- Quel bilan pouvez-vous faire aujourd’hui de cette activité avec la première dame ?


Le bilan est positif. Dès le départ, nos objectifs étaient clairs. Le premier défi était de réunir 10 mille femmes et je pense que nous avons été largement au-dessus de ce chiffre car la mise en place prévu pour recevoir ces 10 mille personnes s’est avérée être insuffisante, si on tient compte des 3 mille femmes qui ont défilé et qui n’ont pas eu de places assises. Au vu de cela, nous pouvons dire que le pari de la mobilisation a été relevé. 

Le second défi était celui de l’organisation. Vous êtes sans ignorer que c’est quand même la première dame que nous recevions et nous avions à cœur de bien faire les choses. A ce propos, il n’y a pas eu d’incidents majeurs, la cérémonie s’est très bien déroulée, dans un timing parfaitement respecté et personne ne s’est ennuyé. Ajouter à cela, les retombées économiques de cette activité ; elle a permis à la ville de Kouto d’être connue sur le plan national et même international, elle a également permis à la première dame de faire des dons de plus de 400 millions de francs en nature et 400 autres millions en espèce dans le cadre du FAFCI (Fonds d’aide aux femmes de Côte d’Ivoire), pour permettre notamment à un plus grand nombre de femmes de bénéficier de ce fond d’aide pour entreprendre des activités génératrices de revenus. La visite de la première dame a également permis d’amorcer des chantiers de développement dans la région de la Bagoué. Sur le plan de la santé, le plateau technique a été renforcé avec les dons de 3 ambulances et de nombreux autres matériels médicaux. Au regard de tout ceci, je peux dire que je ressors satisfaite de cette activité. 


 

3- Avoir l’onction et la participation de la première dame n’est pas toujours chose aisée, qu’est-ce qui a milité en votre faveur pour la convaincre d’effectuer un si long voyage pour être avec vous à Kouto ? 


La personne qui a fait pencher la balance de notre côté, c’est le Ministre Bruno Nabagné Koné. J’avoue que quand je lui ai fait la proposition d’intercéder en notre faveur auprès de la première dame, j’avais quelques appréhensions. Mais il y est allé et a pesé de tout son poids pour obtenir l’accord de la première dame. La cerise sur le gâteau c’est quand il nous a informé quelques jours plus tard qu’elle donnait son accord de principe mais, qu’en plus, elle allait séjourner à Kouto. Vu l’ampleur de l’activité qui s’annonçait, nous nous sommes mis automatiquement au travail. En réalité, c’est le Ministre Bruno Koné qui a été la cheville ouvrière de la venue de la 1ère dame. Il a mené toutes les démarches pour que nous arrivions à ce résultat.



4- Au-delà du rôle qu’il a joué dans la venue de la première dame à Kouto, quelle place occupe le Ministre Bruno Koné au sein de votre organisation ?



Le Ministre Bruno Nabagné Koné est celui qui a cru très vite en nous dans l’organisation des femmes de la Bagoué. C’est celui qui, il y a 10 ans en arrière, quand nous avons estimé qu’il fallait organiser nos mamans pour les rendre beaucoup plus autonomes, il n’a pas hésité à se mettre de notre côté. Depuis lors, son engagement s’accroit et s’intensifie au fil des ans. Nous ne pouvons que lui rendre hommage. Je précise par ailleurs, qu’Il n’y ait pas eu un seul instant où nous avons sollicité l’appui du ministre, que ce soit au niveau financier, moral ou des conseils et qu’il n’ait pas été là pour nous. C’est un homme de terrain. Il lui est arrivé de chausser des bottes pour descendre avec des femmes dans les champs, pour les encourager et pour appuyer l’organisation que nous étions en train de mettre en place et je pense que c’est ce qui a fait que les femmes ont eu confiance en nous et ont commencé à y aller, parce qu’elles savaient que derrière nous il y avait quelqu’un comme le ministre Bruno Koné. Et depuis 10 ans nous avons fait ce travail minutieux avec son lot de difficultés, mais à toutes les étapes le Ministre Bruno Koné était présent à nos côtés pour dénouer tous les nœuds pour nous aider à atteindre nos objectifs. Nous profitons de votre tribune pour dire un infini merci au Ministre Bruno KONE. Nous ne cesserons jamais de lui dire merci.  


5- Quelles sont les prochaines étapes pour votre organisation ?  


Il y a beaucoup de choses à venir. Le passage de la première dame à Kouto est comme un défi pour nous, une invitation à maintenir le cap, sinon d’aller au-delà, nous n’avons plus le droit de reculer et de tâtonner, nous sommes dans l’obligation de réussir. Et pour réussir, nous avons une batterie d’actions que la visite de Madame Dominique Ouattara va booster. A titre d’exemples, nous avons des projets avec les femmes cultivatrices de maïs, pour leur apporter un appui. Nous nous sommes rendu compte, avec le développement de l’élevage en Côte d’Ivoire, ces dernières années, que le maïs devenait une denrée de plus en plus rare, en témoigne le prix de ce produit cette année qui a connu une hausse considérable. L’idée pour nous c’est donc de les appuyer en leur apportant des semences, de l’engrais et même en les aidant à labourer leur champ. Mieux, nous comptons mettre en place 10 champs de 5 hectares chacun dans différentes localités et qui seront gérés par les femmes elles-mêmes. L’objectif, c’est de les aider à produire plus et à commercialiser après la récolte. C’est pareil pour le riz, avec lequel nous avons fait un projet pilote depuis les débuts de nos activités. Nous leur apportons des semences, de l’engrais et les accompagnons jusqu’à la récolte. La particularité avec le riz, c’est que nous leur demandons de mettre une partie de leur récolte à disposition des cantines scolaires pour permettre aux enfants qui y vont de se nourrir. C’est une façon pour nous d’aider à la scolarisation des enfants en général et de la jeune fille en particulier (…).


 

Par ailleurs, nous avons également le projet d’élevage que nous avons fusionné avec le projet du FAFCI, qui consiste à prendre un prêt avec le fonds d’aide pour créer des unités d’élevage dans tous les départements de la Bagoué. Et nous avons opté avec l’accord des femmes pour l’élevage de la pintade. Ce prêt va permettre aux femmes de construire les infrastructures nécessaires à la pratique de l’élevage, de prendre des poussins, d’assurer leur alimentation jusqu’à la vente et prendre en charge les soins qui vont avec. Notre objectif à travers ce projet est d’aider à combler le déficit national en matière de pintades, mais aussi de permettre à ces femmes d’apprendre l’élevage de cette espèce de volaille. Enfin, nous avons le projet « jeunesse féminine », qui est né du passage de la première dame à Kouto. A partir des machines à coudre et des casques de coiffure qu’elle a offert, il s’agira d’installer ces jeunes filles qui sont depuis des années apprenties couturières ou coiffeuses, tout simplement parce qu’elles n’ont pas les moyens de s’installer à leur propre compte. Avec l’appui certainement du FAFCI qui va payer le local et ensuite nous allons installer le matériel pour leur permettre de travailler et plus tard rembourser le prêt octroyé. 


6- Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’organisation que vous dirigez, la FEGAF, et ses principales missions ?  


La première mission c’était d’organiser les femmes en association afin de mutualiser leurs actions pour leur donner encore plus d’impacts. Sur ce segment nous sommes arrivés à maturité aujourd’hui. La seconde étape consistait à faire connaître l’organisation, ce qui a justifié les grandes activités menées dans la région de la Bagoué. La troisième mission que nous nous sommes assignées consiste à former et développer des projets avec les femmes. Ce sont là, sommairement les principales missions de la FEGAF. L’objectif à terme, c’est de dupliquer ce modèle à partir de la BAGOUE et le faire profiter à toutes les femmes des autres régions de la Côte d’Ivoire. Et cela passe nécessairement par le soutien constant de nos cadres. 


Un mot de fin ?   


 Je voudrais pour terminer remercier les personnes de bonne volonté, avec à leur tête, le ministre Bruno Koné, qui ne cessent de nous apporter leur appui pour l’organisation de ces femmes en vue de leur autonomisation. A eux, j’associe tous les cadres de la Bagoué qui à chaque fois qu’ils ont été sollicités ont fait ce qu’ils pouvaient pour nous épauler. Je lance un appel à l’endroit de nos cadres : nos mamans n’ont pas besoin de grand-chose. Elles ont besoin parfois d’un minimum de soutien pour mener à bien leurs activités et je souhaite que chacun à son niveau, sache qu’il peut contribuer à l’épanouissement de nos mamans dans la Bagoué.



 
 
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