Burkina Faso : Vers une revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG)
Le Gouvernement du Burkina Faso a engagé ce lundi des concertations avec le patronat en d'un relèvement du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), particulièrement dans le secteur privé.
À cet effet, le Premier ministre, Albert Ouédraogo, s'est entretenu avec une délégation Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), conduite par son vice-président, chargé du dialogue social, Harouna Toguyeni.
Les échanges ont porté sur la mise en œuvre d'un point de revendication de l'Unité d'action syndicale (UAS), à savoir l'augmentation du SMIG.
Selon le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, cette revendication est en conformité avec la convention 301 signée au niveau international par le Burkina Faso et qui stipule en ses articles 3 et 4, que chaque Etat qui la ratifie doit procéder (suite à des négociations), sur un intervalle répétitif, à la réévaluation du SMIG, pour l'adapter aux conditions de vie des travailleurs et à l'inflation nationale.
« Dans ce cadre, l'UAS a fait une revendication pour dire d'aller à un montant de 60 000 francs CFA », a précisé M. Bazié, qui a rappelé que le montant actuel du SMIG est fixé à 30 684 francs CFA.
Le Burkina Faso, après avoir ratifié la convention, a pris un décret en 2010, indiquant qu'une Commission nationale du SMIG allait être mise en place, pour se conformer à l'esprit de la convention ratifiée.
Cependant, à regretté M. Bazié, depuis la prise du décret, cette Commission n'a pu être mise sur pied, ce qui signifie qu'il n'y a eu aucune rencontre de réévaluation du SMIG.
« On est obligé d'ouvrir un dialogue et poursuivre la négociation pour qu'ensemble, on puisse analyser la situation nationale et voir dans quel sens il faut aller. Le patronat est venu répondre à cet appel. C'est un début », a soutenu le ministre en charge de la Fonction publique.
La délégation de la CNPB a demandé un minimum de temps pour se concerter et adopter une position commune, selon M. Bazié qui s'est dit convaincu que même si la revendication de l'UAS n'arrive pas à être entièrement satisfaite, l'oreille attentive du patronat permettra d'enregistrer une amélioration du SMIG, au vu du contexte socio-économiques difficile.
Le vice-président du CNPB, chargé du dialogue social, Harouna Toguyeni a salué, de son côté, le Gouvernement, pour son esprit de concertation.
« Nous avons besoin que les ressources des travailleurs augmentent, pour continuer à booster l'économie », a-t-il déclaré à l'issue de la rencontre.
Selon lui, il y a des propositions sur la table des négociations, aussi bien du Gouvernement, de l'UAS, que du CNPB.
Mais, a-t-il noté, pour le moment, les différentes parties n'ont pas pu tomber d'accord sur un montant donné. Les discussions vont donc continuer et il espère qu'un accord sera trouvé très rapidement sur un nouveau SMIG.
Boa, Ouagadougou
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