Côte d'Ivoire : Endettement, orpaillage clandestin, effondrements d'immeubles, éducation nationale, le PDCI-RDA interpelle le pouvoir
A l'assemblée générale du PDCI ce lundi à Abidjan (ph KOACI)
Posture prise lors des élections du président de l'Assemblée nationale le 7 juin dernier, n'éloigne pas le PDCI-RDA de son statut de parti dans l'opposition. La vocation du parti de Henri Konan Bédié est de gagner les futures élections présidentielles et diriger ce pays.
À l'occasion de la conférence de presse qu'il a animée aujourd'hui, le porte-parole du plus vieux parti ivoirien a affirmé que « les Ivoiriens matraqués de toute part, nous appel au secours, car ils ont soif de notre leadership ».
C'est pourquoi, suite à la déclaration du Chef de l'Etat sur la vie de la nation en présence des parlementaires réunis en Congrès, au cours de cette rencontre avec la presse, le PDCI-RDA a porté le regard sur la vie du pays.
S'appuyant sur les chiffres qui sont tirés des documents publiés par le Gouvernement, les institutions et les services officiels de l'Etat, le conférencier a avoué que le PDCI-RDA observe que depuis plus de dix ans, une évaluation plus rigoureuse vient de donner le niveau réel des élèves du primaire, car plusieurs écoles primaires ont obtenu des résultats nuls à l'entrée en sixième.
« Le niveau de nos élèves dans le primaire a été longtemps masqué par de faux chiffres », a-t-il déploré.
Comme l'a indiqué, le porte-parole du PDCI-RDA, selon le diagnostic du dernier PND du pays, le nombre d'années de formations des Ivoiriens s'élève à 6,3 pour les hommes et 4,1 pour les femmes. Alors qu'au Brésil ce chiffre est de 7,6 pour les hommes et 8,1 pour les femmes, en Afrique du Sud respectivement : 10.5 et 10, en Malaisie 10,3 et 10 et en Corée du Sud 12,9 et 11,5.
« On voit donc qu'en moyenne, les Ivoiriens sortent plus vite du système scolaire que les pays émergents auxquels nous voulons nous comparer », a-t-il mentionné.
Bredoumy Soumaïla estime qu'au niveau de l'Enseignement supérieur, les choses sont encore plus sombres, parce qu'aucune des universités ivoiriennes ne figure parmi les cent premières en Afrique.
« La vie de nos étudiants ressemble à celle des bagnards à certains endroits. Sur les campus, les salles de TP et les bibliothèques n'ont de nom que les murs qui les contiennent. Aucune structure n'est capable de nous situer sur le nombre exact d'étudiants que compte notre pays. L'attribution des bourses et des aides aux étudiants constitue une véritable mafia. La Côte d'Ivoire a abandonné sa recherche scientifique, en particulier celle en charge de l'agriculture et de l'agro-industrie, dans un pays où 75 % des industries sont des agro-industries. La part du budget de l'Etat allouée à la recherche est inférieur à 0,1%, quant la norme est d'au moins 1% », a soutenu, le porte-parole.
Le conférencier a également fait le point au niveau de l'économie du pays. Il a dit observer une croissance régulière du PIB depuis 2012 qui est tirée essentiellement par les BTP et l'énergie.
Selon lui, après un ralentissement en 2020, cette croissance a atteint 7.4% et est projetée à 6.9 en 2022. Cependant, on note que le budget du pays présente un solde négatif depuis 2012 (-2.9 % du PIB), -5.5 % du PIB en 2020 et projetée à – 5.7 % du PIB en 2022, au-dessus des normes communautaires qui sont de 3% maximum.
«Le stock de la dette de notre pays atteint un niveau jamais égalé.
En effet le stock de notre dette était en fin mars 2010 à 5281, 605 milliards de F CFA. Il est projeté à 25701 milliards de F CFA en 2023et 29755, 7 milliards en 2025, soit une augmentation de 600% sur la période 2011-2025. Le service de la dette est estimé à 3686 milliards de FCFA en 2023, 4532, 4 milliards de FCFA en 2024 et 4869,6 milliards de F CFA en 2025, soit un total 13098 milliards de FCFA sur la période 2023-2025.
L'inflation est passée de 0,7 % en 2016 à 2,4 % en 2020 et 4,2 % en 2021. Ce taux d'inflation selon les prévisions du ministère du Budget s'établirait à 4,5 % en 2022 », a-t-il expliqué.
M. Bredoumy soutient que les indicateurs ci-dessus soulignent la fragilité de l'économie et les perspectives ne sont guère à l'optimisme eu égard à la conjoncture nationale, aux chocs extérieurs et les impacts du changement climatique.
Il a déclaré qu'à ces difficultés économiques viennent s'ajouter des perturbations environnementales causées par l'orpaillage clandestin qui détruit les ressources naturelles, pollue l'environnement et les eaux, déstabilise le secteur agricole, accroit les risques d'insécurité et menace la production agricole et en conséquence la sécurité alimentaire.
«Il est devenu de plus en plus difficile d'avoir des terres propices à une agriculture saine et à une main-d'œuvre concurrentielle dans le secteur agricole. Toute chose qui accentue le risque de pénurie des produits vivriers sur nos marchés. De plus, l'orpaillage est devenu un frein pour la scolarisation de nos enfants. Les jeunes élèves préfèrent percevoir des frais journaliers attrayants pour aller sur les sites clandestins des mines que d'aller à l'école. Rappelons que l'orpaillage clandestin avec son cortège de bandes armées composées de personnes venant d'ailleurs a été décrié dès 2018 par le Président Henri Konan Bédié. On l'avait alors traité de tous les maux. Aujourd'hui, le fléau est difficilement maitrisable », s'est indigné, le conférencier.
Le sujet relatif à la cherté de la vie a été abordé par le porte-parole du PDCI-RDA qui a indiqué que toutes les enquêtes soulignent que trois postes représentent le gros des dépenses de ses concitoyens.
Il a relevé que le pays, producteur et exportateur de banane plantain vers les pays limitrophes est aujourd'hui obligé d'importer la banane plantain.
«Les commerçantes du vivrier vont acheter la banane plantain au Liberia pour alimenter nos marchés. Trois régimes de bananes plantain se négocient entre 10000 et 20000 F CFA sur nos marchés. Les produits de consommation courante comme l'huile et le pain connaissent une augmentation sans précédent. Aujourd'hui, le maïs qui entre à la fois dans l'alimentation humaine et animale, voit son prix s'envoler au point qu'il impacte des secteurs naguère prospère comme l'aviculture. Notre pays dépense plus de 300 milliards de F CFA chaque année pour importer du poisson. Nous avons pourtant bénéficié pendant des années l'aide de l'Union Européenne pour développer le secteur de l'aquaculture et de la pêche. Rappelons que la Côte d'Ivoire dispose d'énormes ressources en eaux qui non seulement ne sont pas utilisées pour l'aquaculture, mais sont sujettes à la pollution par l'orpaillage clandestin. C'est le résumé de notre échec », a-t-il révélé.
Dans le secteur du logement, Bredoumy Soumaïla a déploré le non-respect des règles fixées par le Gouvernement relativement à la caution et l'avance et a avoué que l'acquisition de terrain urbain pour la construction de logement est hors de portée dans le District d'Abidjan. Parce que « les terrains de 3 500 000 FCFA il y a deux à trois ans, se vendent de nos jours entre 30 et 60 millions de F CFA ».
« Pire, pour soi-disant financer le logement social, le Gouvernement préconise la taxation du ciment et du fer. Au finish la catégorie de la classe moyenne n'est plus capable de construire un logement. Le Gouvernement étant incapable de satisfaire à la demande de logements sociaux, ce domaine est devenu un enfer pour les populations des milieux urbains », a critiqué, le Conférencier.
Pour lui, il n'y a aucune règle dans les tarifs des transports privés. A chaque jour correspond un destin nouveau et difficile. La vie est
devenue intenable.
« Le Gouvernement face ce calvaire des Ivoiriens affiche son incapacité à leur offrir des meilleurs lendemains. Ce qui se passe sur le poste à péage de Grand Bassam indique clairement que le Gouvernement n'a pas pitié des Ivoiriens. En un mot, les Ivoiriens vivent dans le stress et la peur. Il ne se passe pas un seul mois sans qu'un immeuble ne s'effondre. La circulation de la drogue fait désormais partie de la vie courante de notre pays. Les questions d'assainissement et d'inondation n'ont trouvé aucune solution à ce jour. Selon le dernier rapport du CNDH, plus de 8% des habitants d'Abidjan ne disposent pas de latrines. La précarité et la pauvreté sont en nette croissance dans nos villes, contrairement aux chiffres qui nous sont fournis. Dans le milieu rural, nos producteurs font face au non-respect du prix d'achat de leurs produits agricoles. Dans nos contrées et sur nos routes, les menaces d'attaque sont monnaie courante. Et pourtant, le pays se porte bien », a soutenu, le porte-parole.
Il est convaincu que le retour du PDCI-RDA au pouvoir améliorera la vie des Ivoiriens. Cependant, le conférencier reconnait qu'au contexte national difficile s'adjoignent depuis un moment l'accentuation de la crise sécuritaire et la menace djihadistes aux frontières ivoiriennes.
« La crise Russo-Ukrainienne n'arrange non plus pas la situation. Cette dernière crise, ainsi que les situations politiques en Guinée, au Mali et au Burkina ne font qu'accentuer les difficultés des Ivoiriens, tant leurs impacts se font sentir sur le quotidien de nos concitoyens », a conclu, M. Bredoumy.
Wassimagnon
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Vraiment un véritable cri de coeur, messieurs et dames ayez pitié de nous, l'orpaillage clandestin est entrain de détruire notre zone. Si j'avais la possibilité j'aurais joint une vidéo ou des images à ce message. Venant d'Abidjan direction Daoukro, à partir de Abongoua jusqu'à Kregbe le désastre des orpailleurs est visible sur le côté droit distance de 50 km. Personne n'ose lever le petit doigt est-ce à dire que tous ceux chargés de la répression sont complices. Les terres en dehors de ce site sont détruites, les villages sont pris en otages. Vols,viols,grossesse s,abandons de l'école tout y passe. On attend quoi pour arrêter l'orpaillage...
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