Côte d'Ivoire : Entre 6000 et 8000 naissances par an de sujets atteints de syndrome drépanocytaire majeur, prise en charge difficile à cause de la fermeture du CHU de Yopougon
La journée mondiale de lutte contre la drépanocytose est célébrée chaque 19 Juin de l’année. Cette année la cérémonie officielle organisée par le Programme National de Lutte contre les Maladies Métaboliques et de Prévention des Maladies Non Transmissibles (PNLMM/PMNT) a eu lieu sur l'esplanade de l'hôtel communal de Cocody.
Cette journée permet d’inviter les populations à faire de la prévention une arme privilégiée en réalisant l’examen de sang appelé électrophorèse de l’hémoglobine avant la conception d’un enfant et le mariage afin de réduire le risque de survenue de la maladie.
Pour la lutte contre la drépanocytose, un dépistage précoce est recommandé pour diminuer de façon très importante le risque de décès prématuré, puis l’amélioration de l’accessibilité des populations au dépistage de cette maladie et enfin l’amélioration de l’accessibilité au traitement de cette affection pour les populations.
Cette année, avec le contexte de l’infection à Coronavirus, les malades atteints de drépanocytose ont une fragilité plus importante devant cette affection. L’organisation de la Journée Internationale de lutte contre la Drépanocytose en Côte d’Ivoire a été axée sur la sensibilisation, le dépistage et la formation autour du thème : « ENSEMBLE NOUS SOMMES PLUS FORTS »
La drépanocytose également appelée anémie à hématies falciformes est une maladie génétique courante due à une anomalie de l’hémoglobine héritée à la fois du père et de la mère. C’est l’affection génétique la plus fréquente au monde avec 300 millions de personnes porteuses du gène drépanocytaire. On dénombre 500 000 naissances annuelles qui portent les formes majeures dont 200 000 décès, selon l’OMS. La drépanocytose n'est pas une maladie rare. Elle est particulièrement fréquente dans les populations d'origine africaine subsaharienne, des Antilles, d'Inde, du Moyen-Orient et du bassin méditerranéen.
En Afrique, la drépanocytose est à l’origine de 5% des décès d’enfants de moins de cinq ans avec une proportion de 9 à 16% dans certains pays d’Afrique de l’ouest.
En Côte d’Ivoire, 12% de la population sont porteurs de l’hémoglobine S, faisant de la drépanocytose un véritable problème de santé publique.
Professeur Siransy Liliane, Présidente de la Société Ivoirienne hémato-immunooncologie et de transfusion sanguine (SIHIO-TS) a déploré la non application des recommandations en Côte d'Ivoire, malgré, l'ampleur de la drépanocytose dans le pays.
Selon elle sur les 12% de malades, il a été révélé que 2% ont des formes graves et cette prévalence se distribue différemment selon les régions.
«On estime entre 6000 et 8000 naissances par an de sujets atteints de syndrome drépanocytaire majeur qui ont besoin d'une prise en charge spécifique. La fermeture du CHU de Yopougon qui recevait environ 14 mille malades n'a pas arrangé la situation », a révélé Professeur Siransy Liliane.
Elle a plaidé pour la prise en charge continue des enfants malades depuis le dépistage précoce jusqu'à l’accès aux médicaments en passant par le suivi médical, le traitement des crises, et l'éducation aux règles sanitaires qu'impose la maladie, une coordination de soins des moyens dédiés.
La Présidente des Organisations non gouvernementales de lutte contre la maladie, Awa Fofana a suggéré aux autorités afin qu'elles prennent les dispositions pour exiger le test d'hémoglobine avant le mariage civil.
Soro Gonan Directeur de cabinet adjoint du ministère de la Santé et de l'hygiène publique a rassuré que le ministre est en train de prendre les dispositions pour que le test d'hémoglobine soit obligatoire avant le mariage à cause des mariages consanguins. Il a annoncé l'accélération des travaux d'achèvement du service climatologique qui regroupe des unités de pathologies bénigne et maligne.
Wassimagnon
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