Côte d'Ivoire : Travaux de construction du Grand Marché de Bouaké, malgré les assurances de la Mairie, des discordes entre des bénéficiaires qui posent des griefs
visite de terrain sur le site de GMB (Ph KOACI)
A Bouaké, six faitières de commerçants ont visité le site de construction du Grand marché de Bouaké (GMB). Ces faitières, futures bénéficiaires dudit marché ont pu, à travers une visite guidée, se rendre compte de l’état d’avancement de travaux.
A ces différentes faitières de commerçants s’ajoutent le Forum des confessions religieuses et des organisations de la société civile. A travers cette visite guidée, la mairie et le maître d’ouvrage ont voulu rassurer les faitières et tous les acteurs de la société civile quant au respect des délais de livraison de l’édifice. Et leur permettre d’échanger directement avec les techniciens sur place.
Il ressort de ces échanges que les travaux de terrassement sont terminés à 99%. Pour ce qui concerne la réalisation des boutiques et des étales, l’état d’avancement est estimé à 9%. Toujours selon ces échanges, le premier lot de boutiques et d’étales sera livré en décembre 2022 et le deuxième lot juillet en 2023.
En outre, cette visite a été l’occasion pour les acteurs de soulever à nouveau plusieurs questions notamment, le paiement des droits exigés aux commerçants, dix mois, avant l’éventuelle livraison des premières boutiques. Lesquels droits sont exigés alors que la société de gestion du GMB n’est pas constituée, ni même le conseil d’administration.
Si les bénéficiaires se sont réjouis de cette visite, certains notent tout de même qu’elle ne résout pas les manquements constatés dans le processus de réservation des stands.
En effet, la Fédération des Artisans et Commerçants Organisés pour la Relance Economique (FED-ACORE), par la voix de sa président Sarata Sanogo est montée récemment au créneau pour attirer l’attention de l’opinion publique locale, nationale et internationale, sur l’opacité entretenue par les équipes de consultants de l'AMOES et les agents de la mairie intervenant dans le projet de reconstruction du grand marché de Bouaké.
Dans un document dont KOACI a reçu copie, la FED-ACORE soutient, que « les commerçants ne refusent pas de payer des droits d’accès, ils veulent juste s’assurer de la légalité de ce paiement (réclamé sous la menace d’un refus de laisser inscrire sur la liste du recensement des futurs propriétaires de boutiques ou d’étales). Par ailleurs, ils souhaitent être informés (car la plupart sont des analphabètes), des engagements qu’ils prennent en payant le droit d’accès. Ils exigent que les paiements soient effectués sur un compte du trésor public Pas sûr un compte bancaire domicilié à la BNI »
Entre autres reproches, les commerçants dénoncent le non-respect des lois et textes en vigueur en Côte d’Ivoire.
« C’est pourquoi, nous prions Monsieur le Ministre de l’Intérieur de bien vouloir faire arrêter la commercialisation et mettre sous séquestre les sommes déjà payés dans ce cadre ; le temps de satisfaire leurs préoccupations légitimes », souligne-t-elle.
Par ailleurs, la commercialisation ne respectant aucune règle de transparence, d’impartialité, d’équité, selon la FED-ACORE, les commerçants sinistrés de ce site devant abrités le nouveau marché sont menacés de perdre leurs places aux profits de nouveaux acquéreurs.
« Tous les commerçants peuvent prétendre à une place dans le grand marché de Bouaké, nous a-t-on dit. A cet effet, certains commerçants (les premiers) ont été contactés par téléphone. Mais les échanges téléphoniques étaient sur fond d’ultimatum lancé à l’endroit desdits commerçants. Ils perdraient leurs places s’ils ne viennent pas s’enregistrés et payer dans un délai de 48 heures, 40 % du prix de leurs places, le solder dans trois mois à compter de la date du 1er paiement. A défaut de satisfaire ces conditions, les sommes versés au titre de la réservation sont nul et de nul effet », explique dame Sarata Sanogo.
Plusieurs réunions organisées par Monsieur Nicolas Djibo, Maire de la commune de Bouaké, dans ce cadre ont permis aux commerçants d’exprimer leurs préoccupations. Cependant, « à jour ils n’ont ni connaissance de la structure de gestion, ni du Règlement Intérieur, encore moins du cahier de Charges. »
Les organisations de filières d'activités partagent les mêmes préoccupations, contrairement aux cinq associations considérées comme des faîtières et dont les responsables, non commerçants, tirent profit du désordre. En effet, la FENACCI (Fédération Nationale des Acteurs de Commerce de Côte d'Ivoire), l'OCCI Organisation des Commerçants de Côte d'Ivoire), la COCOMCI (Coordination des Opérateurs de Commerce de Côte d'Ivoire), l'UCPCI (Union des Commerçants Professionnels et Opérateurs Économique de Côte d'Ivoire) et l'UCB (Union des Commerçants de Bouaké), représentées par leurs responsables locaux, ont décrié, le jeudi 19 mai 2022, l'attitude jugée inappropriée, selon eux, d'une des leurs devant la presse.
Pour ces faitières, dame Sarata Sanogo, responsable de FED ACORE et haut membre du cadre de concertation des organisations professionnelles de commerçants, est à l'origine de plusieurs actes de récriminations qui vont à l'encontre du projet de construction du grand marché de Bouaké.
Face à ces désaccords qui persistent et sont à même de mettre à mal la cohésion sociale dans le Gbêkê, nombreuses questions nous taraudent l’esprit notamment : Que disent les autorités compétentes ?
Pourquoi ne s’engagent-elles pas dans l’arbitrage de cette situation pendant qu’il est encore temps ? Pourquoi le maire lui-même ou ses représentants, sont-ils silencieux ? Pourquoi les 5 autres faitières se dressent-elles contre l’une des leurs ? Pourquoi réclamer le paiement des droits d’accès avant la validation du règlement intérieur, du Contrat de bail, du Cahier de charge… et la transmission des contrats de bail ? Autant d’interrogations qui méritent qu’on y apporte des réponses.
Jean Chrésus, Abidjan
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