Côte d'Ivoire : Projet de loi sur le Service Civique, Touré Mamadou DG de l'OSCN : « Il ne s'agit nullement, de faire venir d'autres personnes prendre la place des ivoiriens »
Touré Mamadou DG de l’OSCN (DR)
Le Gouvernement a adopté récemment en Conseil des Ministres un projet de loi modifiant la loi de 2019 sur le Service Civique.
En attendant l'adoption de cette loi à l'Assemblée Nationale, le Directeur Général de l’Office du Service Civique National (OSCN) , Touré Mamadou , dans un entretien accordé à ses services, explique les modifications de ce nouveau projet de loi et les enjeux.
Selon M. Touré, trois points majeurs font l’objet d’attention à ce nouveau projet de loi. Le 1er point c’est l’âge. Anciennement il s’agit des personnes qui ont entre 18 et 35 ans.
« Toute la population ivoirienne s’est rendue compte que des personnes beaucoup plus jeunes pourraient être aidées par le service civique notamment des personnes en dessous de 17 ans jusqu’à 14 ans on avait besoin de les prendre en charge par le service civique. La 2ème modification, c’est la question de la nationalité. Qui peut faire le service civique en Côte d’Ivoire ? Le service civique en Côte d’Ivoire se met en œuvre à travers 3 instruments. Nous avons le Service Civique d’Action pour l’Emploi et le Développement, ce sont les Centres de Service Civique que tout le monde connaît qui se mettent en place à travers un dispositif national appelé le Service National des Jeunes. Il se met également à travers un autre dispositif qu’on appelle le Volontariat », explique-t-il.
Poursuivant, le DG de l’OSCN fait savoir que le projet de loi dit que l’ouverture peut se faire exceptionnellement pour certaines activités du service civique.
« Le Volontariat fait partie de ces activités qu’on doit ouvrir. Les Ivoiriens doivent se souvenir que lorsque la CI était en crise, Il y a eu beaucoup de personnes qui sont venues faire du volontariat en CI. Mais cela n’était encadré par aucune disposition. C’était des étrangers qui étaient en CI. Lorsque vous arriviez à l’ouest du pays, vous trouviez des Rwandais, Sénégalais et des Libériens qui étaient en CI et qui faisaient du volontariat. Aujourd’hui quand vous observez la CROIX rouge et le Croissant Rouge, mais il y a beaucoup d’étrangers qui font du volontariat. Toutes les organisations Internationales qui envoient des volontaires en Côte d’Ivoire, nous les voyons bien mais ne sont encadrées par aucune loi. Alors qu’on disait que le Service Civique ne pouvait être mis en œuvre en Ci que par des nationaux. Là manifestement on se rend compte que nous avons des non-nationaux qui mènent des activités sur le territoire national. Mais est-ce qu’on doit interdire de mener des activités de bénévolat et de volontariat en Côte d’Ivoire ? Donc je pense que la loi a voulu être juste. L’autre aspect, si un ivoirien doit aller faire son volontariat au Mali, Sénégal ou en France. Il le fait à quel titre ? Il le fait en tant que Français ? Il le fait en tant qu’Ivoirien. Mais s’il doit aller faire son service civique en France en tant qu’Ivoirien mais si France ne le reconnait pas et que la France ne reconnaît pas que des volontaires non français qui n’ont pas la nationalité française viennent faire du volontariat. Mais automatiquement cela nous ferme les portes. Si un Ivoirien veut aller faire du volontariat au Burkina et que le Burkina ne prévoit pas que quelqu’un qui n’est pas burkinabè puisse aller faire du volontariat au Burkina cela nous prive de la possibilité d’aller faire du volontariat dans les pays voisins », poursuit-t-il et de souligner.
« Il faut que les gens comprennent qu’il ne s’agit nullement, de faire venir d’autres personnes prendre la place des ivoiriens, NON ! il ne s’agit pas de cela. De plus, le volontariat et le bénévolat sont des activités qui ne sont pas rémunérées que vous soyez ivoiriens ou non, bien au contraire vous venez servir. Il s’agit de donner de son temps et de sa capacité pour le développement de la Côte d’Ivoire. »
Evoquant l’autre pan du projet de loi notamment la substitution du certificat du Service Civique à la position militaire, document nécessaire pour passer des concours en Côte d’Ivoire qui créerait l’amalgame, M. Touré Mamadou précise.
« Il est précisé qu’on délivre l’attestation de service civique qui peut tenir lieu de position militaire pour des personnes qui veulent rentrer dans l’administration ivoirienne. Mais on ne rentre dans l’administration ivoirienne si on n’est pas ivoirien. Donc ce certificat-là ne peut pas être délivré à non ivoirien pour passer un concours de l’administration ivoirienne. Cela n’est pas possible. Cette attestation est donnée aux ivoiriens qui veulent passer des tests d’entrée dans une administration ivoirienne. Il n’y a pas d’amalgame. », Précise-t-il puis d’apporter des clarifications la position militaire.
« La position militaire, On vous demande d’aller prendre dans un centre militaire, vous envoyez votre extrait de naissance et vous payer la somme de 6100 Fr pour permettre de l’avoir. Pour l’instant c’est un projet de loi, que le travail se fait en arrière pour mieux structurer la démarche. De notre point de vue à titre de réflexion, pour quelqu’un qui souhaite avoir ce certificat, nous allons le conditionner à des connaissances. Pour vous délivrer ce certificat, il faut qu’on assure que vous aviez appris des notions de civisme et citoyenneté que vous connaissez ce que c’est que les symboles de la République, les us et coutumes. Mais comment on fait pour s’assurer que vous connaissez ça ? Nous allons faire, faire des tests pour voir si vous savez de quoi on parle. Ce document va attester de ce qui est citoyen et de ce qui n’est pas citoyen. Ce n’est pas juste un papier », conclut, Touré Mamadou, Directeur Général de l’Office du Service Civique National (OSCN).
Donatien Kautcha, Abidjan
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