Côte d'Ivoire : Au lancement d'une Nouvelle Alliance, des agents des impôts dénoncent un « système de parrainage » et demandent un profil de carrière signé par le Chef de l'Etat
le bureau exécutif de l'ANA-DGI présenté à Cocody (Ph KOACI)
Le mobile de la création est parti d’un constat, le fait que la plupart de certaines administrations bénéficient d’avantages et de statuts particuliers.
Des agents de la direction générale des impôts souhaitent aussi bénéficier de ces avantages et statuts particuliers. Pour ce faire, ils viennent de porter sur les fonts baptismaux une alliance qui portera leurs revendications.
Hier, samedi 21 mai 2022, à Abidjan-Cocody, des agents de la direction des impôts ont procédé au lancement officiel de l’Alliance Nouvelle des agents de la direction des impôts (ANA-DGI), comme sur place constaté par KOACI.
Au cours de cette cérémonie, il a été présenté le bureau exécutif de l’ANA-DGI. Michaël Dougrou, secrétaire général de l’ANA-DGI a donné les motivations de la naissance de l’alliance.
Il a affirmé que leur leitmotiv, c’est le statut particulier des agents de la direction générale des impôts de Côte d’Ivoire.
Pour cela, l’ANA-DGI souhaite marquer une différence avec les différents syndicats des agents des impôts qui existent déjà sur le terrain. Affirmant qu’il n’y a aucune acrimonie avec leur hiérarchie et les autres syndicats, Michaël Dougrou et ses camarades ont fait savoir que leur alliance travaille sur un axe particulier, celui de porter une vision et un système organisationnel particuliers.
« On a voulu porter des innovations en portant en mettant l’accent sur deux facteurs principaux que sont le droit et la communication. La grande innovation, c’est que nous irons chercher les informations auprès de non- syndiqués. Nous allons rédiger un livre blanc qui va contenir toutes les préoccupations des agents pour pouvoir répondre au mieux à leurs besoins. », a expliqué le secrétaire général de l’ANA-DGI.
Michaël Dougrou précisé que l’axe principal de la communication de son alliance va placer au centre de leurs actions la diplomatie pour atteindre leurs objectifs.
« Nous sommes dans une structure qui dépend du ministère de l'Économie et des Finances où il y a beaucoup d’éléments très sensibles, du coup, on ne dit pas qu’on ne va pas utiliser tous les moyens légaux dont nous disposons en tant que syndicat pour agir, mais nous agirons plus dans beaucoup de diplomatie et de communication. Un syndicat ne se crée pas uniquement pour aller à la grève, un syndicat se crée pour régler les problèmes des agents et trouver des solutions durables aux situations des agents », a tenu à préciser Michaël Dougrou, secrétaire général de l’ANA-DGI.
Pour implanter leur syndicat, les responsables de l’ANA-DGI affirment qu’ils iront à la rencontre de tous les syndiqués sur l’ensemble du territoire ivoirien, pour pendant deux mois à partir du mois de juillet, implanter la structure.
Michaël Dougrou a aussi dénoncé le système de parrainage au sein des services de la direction des impôts de Côte d’Ivoire qui ne permet pas à un agent des impôts quelconque de se frayer un chemin de carrière s’il n’est pas le « bon petit » d’un haut cadre.
« Notre administration est faite de telle sorte que lorsque vous ne connaissez personne, vous ne serez jamais rien, il faut le dire haut et fort et que ceux qui doivent l’entendre entendent ça, parce qu’on a des valeurs et des compétences à l’intérieur de la direction des impôts », a-t-il dénoncé.
Enfin, l’alliance que dirige Michaël Dougrou entend faire en sorte que le président de la République signe un décret pour leur profil de carrière.
« Le profil de carrière n’est pas appliqué parce qu’il impose la mise en route d’un système dans lequel, il doit avoir des sous-directeurs et des directeurs et le profil de carrière est signé par un directeur général, c’est-à-dire, c’est une décision. Une décision ne peut pas donner force à un sous-directeur ou à un directeur. On va faire simple, nous allons demander aux autorités de faire signer nos profils de carrière par le président de la République, ça va lui donner la possibilité d’être budgétisé et d’être appliqué. Les agents des impôts sont des intellectuels, ils savent qu’un syndicat va négocier et va obtenir des points de revendication et n’ont pas un objectif de résultat. Ce que nous ferons, c’est que sur chaque point de revendication aura une brigade mise en place », a expliqué pour terminer Michaël Dougrou.
Jean Chrésus, Abidjan
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