Une poubelle à Messassi (Ph)

Hysacam, l'entreprise chargée de collecter les ordures ménagères à travers le pays, passe parfois plusieurs jours, voire des semaines sans opérer dans certaines zones de la capitale où des immondices s’amoncellent. Ces tas d'ordures ménagères sont visibles non loin des points sensibles comme les marchés, les hôpitaux et les écoles.

 Les populations craignent la propagation du choléra qui sévit en ce moment dans le pays et qui a officiellement causé la mort de 105 personnes.

Au petit marché de Messassi, une marchande, Hortense 33 ans, vend ses produits à côté de la poubelle.

Ses produits alimentaires comme l'oignon, les mangues et avocats, des patates sont commercialisées à même le sol.

À côté d'Hortense, non loin des ordures ménagères qui dégagent une odeur pestilentielle insupportable, d'autres commerçants proposent des variétés de poissons et de viande de bœuf.

Armée de mouches

Ces produits vendus à côté des ordures ménagères, sont envahis par une armée des mouches provenant des ordures qui débordent du bac de l'entreprise Hysacam.

" Nous n'avons pas le choix. C'est la même chose tout le temps. Les éboueurs ne sont pas réguliers. Ils viennent enlever les ordures ménagères quand ils veulent. En ce moment, ils observent de comme un mouvement d'humeur à Hysacam. Nous travaillons dans un environnement pas vraiment propre", affirme Hortense.

  Les commerçants savent que les produits vendus à même le sol à côté des ordures ménagères sont une menace pour la santé de leurs consommateurs.

"Effectivement, un danger guette ceux qui consomment ces produits. Mais, il est toujours conseillé de bien laver au savon et à l'eau coulante tout produit alimentaire acheté au marché", explique la jeune vendeuse.

"Les clients sont exposés au choléra, à la typhoïde et aux maux de ventre divers", poursuit la jeune femme.

Au marché d'Etoudi, c'est le même décor.

Des jeunes hommes et femmes vendent aux abords des bacs à poubelle desquels débordent des ordures ménagères avec leur lot d'odeur et de liquide noirâtre.

Ici, les ordures ménagères débordantes ont même contribuer à rétrécir la chaussée, occasionnant des embouteillages pendant de longues heures.

"Comment on peut laisser les ordures ménagères déborder en plein marché ? Avec les mouches et autres insectes qui se baladent sur les produits. Il faut craindre pour la santé des camerounais", avoue un fleuriste d'une vingtaine d'années.

A Hysacam, une source soutient que l'entreprise fait face à des difficultés de trésorerie.

"L'État ne paie pas ses factures. Et nous avons des charges, notamment le personnel à entretenir et même la maintenance des véhicules de ramassage des ordures ménagères ", affirme une source au sein de l'entreprise.

Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun

-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com