Côte d'Ivoire : Confusion totale à l'université de Bouaké, les étudiants gazés par les forces de l'ordre au campus 1, plusieurs blessés enregistrés
Une des victimes de l'assaut des forces de l'ordre (ph KOACI)
Au deuxième jour du mouvement de grève lancé par le CEECI concernant plusieurs revendications comme indiqué dans un précédent article, la tension est montée d'un cran au sein du campus Universitaire Alassane Ouattara (UAO) de Bouaké. Ce mardi 26 avril 2022, les étudiants ont reçu la visite de compagnons inhabituels.
En effet, les forces de l'ordre, déployées en nombre impressionnant, ont pris d'assaut l'espace universitaire dans la matinée aux alentours de 9 heures, occasionnant du coup une confrontation entre elles et les étudiants. Le temple du savoir se mue aussitôt en champ de bataille. Des jets de pierres contre des projectiles de gaz lacrymogènes, c'est cette scène de terreur qui est en cours au campus 1 de l'université Alassane Ouattara de Bouaké. La situation est terrible.
Dans cet imbroglio, plusieurs étudiants ont été blessés. Certains ont perdu connaissance du fait de l'inhalation du gaz lacrymogène. Contacté par KOACI, Ouattara Klebien Jacob alias Guevara, le secrétaire général national du Comité des Élèves et Étudiants de Côte d'Ivoire (CEECI), indique que « Dans la soirée d'hier lundi 25 avril, nous avons échangé avec le préfet de Région Monsieur Tuo Fozié qui nous a demandé de surseoir à la grève. J'ai dit que le BEN n'avait pas de problème pour une suspension de la grève, mais qu'on me laisse la latitude d'échanger avec mes collaborateurs et donner une suite.
À 20 heures, j'appelle monsieur le préfet pour lui dire que le BEN a approuvé l'idée de suspension de la grève pour faire place à la négociation, et qu'on nous laisse la journée d'aujourd'hui (mardi 26 avril) pour faire savoir aux camarades sur le terrain que la grève est suspendue (...) Dès que nos camarades sont arrivés dans les établissements pour donner la nouvelle information, ceux-ci ont été gazés par la police et la gendarmerie.
Ayant reçu cette information, j'ai dit à tous mes membres sur le terrain de rejoindre le campus. Ceux qui pouvaient se rendre chez eux étaient autorisés à le faire. Dès leurs retours au campus, 30 minutes après, nous avons été attaqués par la police et la gendarmerie dans le campus (...) La police ne peut pas rentrer au campus sans que l'université ne donne son approbation. C'est avec l'autorisation des autorités universitaires que la police est venue sur le terrain ici pour gazer les gens. J'ai dit aux camarades de replier. »
Enfin, Guevara invite ses camarades étudiants au calme et à la sérénité. Il demande par ailleurs à tous les étudiants de rester mobilisé.
T.K.Emile, Bouaké
tkemile@koaci.com
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire