Côte d'Ivoire : Bouaké, élèves et étudiants dans les rues pour 72 heures, le SG du CEECI martèle « notre devoir c'est de défendre les intérêts des élèves et étudiants...»
Des étudiants grévistes dans les rues à Bouaké (ph KOACI)
Le Comité des Élèves et Étudiants de Côte d'Ivoire (CEECI), mène depuis ce lundi 25 avril 2022, une marche de protestation pour l'amélioration de leurs conditions d'apprentissage. Ce mouvement d’humeur se poursuit encore aujourd’hui mardi 26 avril 2022 comme constaté par KOACI dans la capitale de la région de Gbêkê.
« Nous donnons un délai de 72 heures aux autorités compétentes pour trouver une solution efficace aux maux dont souffrent les grandes écoles, universités privées, établissements techniques et formations professionnelles du Gbêkê. Passer ce délai, nous coordination Goli, seront dans l'obligation d'assumer la responsabilité d'une condition meilleure pour les étudiants.» avait prévenu Kéita Ben Oumar Junior, coordonnateur de ladite section dans un préavis adressé aux autorités, en date du vendredi 22 avril 2022. Hier lundi 25 avril donc, les étudiants ont mis leur menace de grève à exécution car selon ces derniers, l’autorité n’a pas donné de suite favorable à leur requête.
Mobilisés en masse dans les différentes ruelles de Bouaké, ces apprenants ont empêché la fluidité du transport et obligeant les établissements secondaires à fermer les portes et rejoindre le mouvement. Ce bras de fer entre étudiants et autorités est loin d’avoir livré son verdict. Les membres du CEECI Bouaké, ont remis le couvert ce mardi 26 avril 2022 en allant jusqu’à déloger les écoliers du primaire.
Les revendications présentées par Keita Ben Oumar Junior, font état de « la centralisation des centres de soutenance, la centralisation de la DEXCO, la non prise en compte du système LMD dans les grandes écoles, le coût élevé de l'inscription et de la scolarité dans les grandes écoles, la prolifération des établissements non conventionnels, l'inadéquation formation-emploi, le manque de cartes biométriques pour les étudiants, le manque d'enseignants mais aussi et surtout le faible taux d'étudiants boursiers dans les grandes écoles.» Des dures réalités, selon eux, qui doivent connaître une nette amélioration dans l’intérêt supérieur des étudiants. Ils proposent, entre autres réformes, la décentralisation des centres de soutenance, la décentralisation de la DEXCO, l’augmentation du quota des boursiers des grandes écoles, le retrait d’agrément aux établissements non conventionnels...
En attente d’une solution efficace aux maux mis à l’index, la section Goli est décidée à maintenir la paralysie des cours jusqu'à nouvel ordre. C’est du moins l’annonce faite par le premier responsable du CEECI au niveau des grandes écoles, universités privées et centres de formation. « Nous voulons que le ministère retire l'agrément attribué aux grandes écoles. Nous ne pouvons pas accepter que les nouveaux bacheliers puissent faire les cours dans des locaux où il y a des fermes, des garages.» a-t-il déclaré, pendant que la horde d’étudiants déchaînés scandaient "justice" à hauteur du commerce au feu du carrefour ancien Donald.
Le secrétaire général national du CEECI Ouattara Klebien Jacob alias Guevara que nous avons joint, a fait savoir que « La grève est à deux niveaux à savoir au niveau de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur. Mais la grève concerne uniquement que les grandes écoles. On arrive à soutenir la thèse à Bouaké, même les Doctorats, des Masters. Maintenant pour une question de Bac +2, on n'arrive pas à organiser les soutenances ici. Donc nous ne savons pas le problème. Il y a aussi un manque d'enseignants, le problème
de matériels liés à l'éducation comme remarqué dans les Lycées et Collèges. Ces cas sont constatés dans tous les établissements. Aujourd'hui, on ne fera que juger les élèves sur le résultat obtenu au BAC, mais jamais personne ne se pose la question de savoir qu'est-ce qui fait que les élèves ne sont pas excellents.
À un moment donné, il faudrait qu'on se lève pour ce problème, car notre devoir c'est de défendre les intérêts des élèves et étudiants de la Côte d'Ivoire en proposant des solutions. Car nous ne pouvons pas accepter que malgré le manque d'enseignants, qu'on ne puisse pas permettre le recrutement d'un certain nombre de vacataires. Les enseignants vacataires, les étudiants sont disponibles pour combler le vide.
Le Lycée Moderne Jeunes Filles qui en plus est un Lycée d'excellence, a des classes de 6ème et 5ème qui n'ont pas de professeurs de Mathématiques et de SVT. Il y a également le Lycée 2 avec un manque remarquable d'enseignants. Nous avons le Lycée Municipal Djibo Sounkalo où les salles ne sont pas éclairées. Les exemples sont légions. À un moment donné, il faudrait qu'on soit franc avec les parents qui remplissent les conditions comme de bons contribuables... Nous sommes dans un pays de droit et les choses ne doivent se passer ainsi. Pour ce faire, il y a le CEECI qui se lève pour prendre des initiatives afin de changer les choses.»
Le premier responsable de cette organisation estudiantine, a invité ses camarades à la mobilisation afin de mettre en pratique cette grève prévue pour 72 heures. Si le temps imparti pour la grève arrive à échéance, le national Guevara indique que leur action « marquera 2 jours d'intervalles et si rien est fait, on sera obligé de continuer. Jusqu'aux examens, il faudrait qu'on nous donne des réponses fiables. Car il ne faut qu'on vienne nous dire que le taux de réussite au BAC est ceci, est celà ou encore est bas. Non, l'État doit faire sa part.»
T.K.Emile, Bouaké
tkemile@koaci.com
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