Côte d'Ivoire-France : A Abidjan, les macronistes expriment la peur de perdre face à Marine Le Pen
M'jid El Guerrab jeudi soir à Abidjan (ph KOACI)
Le parti présidentiel en France était en tournée jeudi soir à Abidjan. Représenté par M'jid El Guerrab, député des Français de l'étranger, la République en marche a fait principalement part de sa crainte de perdre face au Rassemblement national le 24 avril prochain, date du second tour de l'élection présidentielle en France.
Si son candidat, le président sortant Emmanuel Macron, rentré tardivement en campagne, est perçu par certains comme le candidat de la "peur", après, entre autres, les épisodes de la crise du coronavirus et de l'Ukraine, ce sentiment planait sur les débats.
La peur résidait désormais dans le scénario d'une défaite avec la perspective d'un vote sanction, la ligne, elle, faute de véritable projet révolutionnaire, sur le recours, une fois de plus (2002, 2017, ndlr), au "barrage républicain" pour espérer rempiler cinq années.
Pour ce faire, Marine Le Pen fut cuisinée à toutes les sauces, jusqu'à l'outrance des fausses infos, notamment celle d'une volonté de sortir de l'Europe ou de rétablir la peine de mort, qui, après minutieuse vérification, ne figurent pourtant pas dans son programme.
Des Français réunis dans un salon de l'hôtel Tiama du Plateau qui s'interrogeaient quant au bilan de Macron, sur l'endettement abyssal de la France (près de 600 milliards d'euros en deux ans, ndlr) et les craintes de hausse des impôts, sur le déficit de sa balance commerciale ( - 60 milliards, ndlr ), sur les conséquences de sa relation avec les USA ou la Russie ou encore sur son évolution sociétale influencée par l'Amérique avec les théories du genre et le wokisme.
Si Emmanuel Macron est arrivé en tête du vote dimanche dernier en Côte d'Ivoire et en France (27,8%, ndlr), reste à savoir si le bloc de 60% des "dégagistes" du premier tour, composé des Le Pen, Mélenchon, Zemmour, Dupont Aignan et Lassalle, aura raison, ou non, de son devenir à la tête de l'Etat français.
À suivre...
Amy Touré
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Macron a usé de la peur pour gouverner, c'est un fait. Ensuite, au constat, je comprends que ses partisans ne soient sereins au regard de la proportion des deux autres blocs, Le Pen Mélenchon. Je pense que ça sera dur pour Macron de convaincre les mélenchonistes de voter pour lui, ils s'abstiendront ou voteront contre lui. Macron a très peu de reserve de voix à vrai dire. Il ne compte qu'à nouveau sur le barrage à Le Pen, est-ce que ça suffira cette fois-ci?
On reconnait la justesse d'analyse d'Amy Touré. Très fin, ludique et pertinent une fois de plus. Merci. Les macronistes ne sont pas sereins, ça se comprend quand on regarde les résultats après 5 ans de pouvoir et un poids de la désillusion.
Macron rate sa campagne pour le moment, trop fébrile et ça profite à Le Pen.
Comme si, un changement à la tête de l'exécutif en France, allait changer l'orientation de sa politique étrangère dans ses ex colonies. Sa présence militaire, les accords économiques et financiers et le pillage de nos ressources, voici des problèmes cruciaux qui préoccupent les africains, a l'heure où la France elle même, envisage sa révolution économique et sécuritaire et militaire, a l'image de l'Europe occidentale, pour se libérer de la tutelle américaine.
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