Côte d'Ivoire : Des suppléants députés décrient leur situation précaire et plaident pour un statut juridique
Des députés suppléants devant la presse à Cocody (Ph KOACI)
Les membres du Conseil des Suppléants Députés de Côte d'Ivoire étaient face à la presse hier mercredi 13 avril 2022 à Abidjan, Cocody, comme sur place constaté par KOACI. L’objectif de cette rencontre avec la presse était de décrier leur situation et de réclamer un statut pour le député suppléant.
À travers cette sortie, l’organisation des députés suppléants a longuement expliqué et décrié la précarité dans laquelle vit la majorité des députés suppléants en Côte d'Ivoire.
Cette situation est selon eux la conséquence d'un manque de statut juridique pour le député suppléant. Conséquence, concernant par exemple le traitement salarial, ils sont payés ou non selon la volonté du député titulaire dont ils sont le suppléant.
Une situation qu'ils déplorent. Pour pallier cette situation, l'honorable Evariste Amani, Vice-président du CSD-CI qui était le principal conférencier, a ouvertement plaidé pour que la situation du député suppléant soit réglée en lui accordant un statut juridique. Ce n'est qu'à ce prix qu’ils verront leur calvaire prendre fin, s’est-il justifié.
Aussi, les députés suppléants ont lancé un appel pressant au président de la République Alassane Ouattara et à leur tutelle afin de se pencher sur leur cas qui perdure depuis 2011.
Après avoir mené de nombreuses négociations infructueuses auprès de diverses autorités du pays, ils sollicitent une rencontre avec le Chef de l'Etat pour lui faire part de la situation du Député suppléant en Côte d'Ivoire.
« Nous lançons un appel du pied au Parlement, notre tutelle et un cri du cœur au Président de la République SEM Alassane Ouattara, que nous implorons de venir à notre rescousse, afin de donner sa dignité au Député Suppléant », a plaidé l'honorable Evariste Amani. Qui pour l'occasion était entouré de plusieurs membres de l'organisation dont Yapo Bodouin, Zan Frédéric, Noël Konan, Auguste Kato.
Il a dépeint un triste tableau de la situation du député suppléant en Côte d'Ivoire qui, dit-il, broie du noir parce que mal payé ou souvent non par le député titulaire, en dépit du rôle important qu'il joue.
Il a toutefois rappelé que l'Assemblée parlementaire de la Francophonie réunie à Yaoundé du 6 au 8 juillet 2000 « encourage les Parlements à doter le suppléant d'un cadre juridique, et à lui accorder un statut qui emprunte quelques éléments à celui du titulaire ».
Pour rappel, la suppléance en Côte d'Ivoire a été instituée par une loi en 2004, notamment la loi no 2004 - 495 du 09 septembre 2004 sur la suppléance. Ses objectifs sont entre autres de combler le vide institutionnel en assurant la continuité du mandat parlementaire, de garantir l'application du principe de séparation des pouvoirs en réglant l'épineux problème du cumul des fonctions.
Jean Chrésus, Abidjan
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