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Côte d'Ivoire :    La disparition des couloirs de transhumance engendre des conflits et crée une situation d'insécurité dans les espaces frontaliers
 

Côte d'Ivoire : La disparition des couloirs de transhumance engendre des conflits et crée une situation d'insécurité dans les espaces frontaliers

 
 
 
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© Koaci.com - dimanche 10 avril 2022 - 21:23



Le secrétariat exécutif de la CNFCI a initié à Korhogo, un atelier de renforcement des capacités des acteurs frontaliers ivoiriens sur la thématique de la transhumance transfrontalière et de l’agropastoralisme. Cette session de formation s’est tenue dans un contexte marqué, d’une part, par la persistance et la fréquence des conflits entre les pasteurs, les transhumants et les agriculteurs, liés aux déplacements des premiers et leurs troupeaux à la recherche d’eau et du pâturage et, le terrorisme, d’autre part.


Soixantaine personnes ont pris part à cette rencontre, notamment les autorités administratives, les organisations pastorales et agricoles, les Forces de Défense et de sécurité, les directeurs et chefs de service en lien avec la gestion de la transhumance des régions du Poro, de la Bagoué et du Folon.


Organisée grâce à l'appui financier de la GIZ/ PFUA et en partenariat avec la CEDEAO et l’ONG ACTING FOR LIFE, ce renforcement de capacités vise essentiellement à donner aux participants les outils et mécanismes permettant de prévenir et de régler les conflits générés par la transhumance transfrontalière. Plus spécifiquement, il s’est agi d’une part de renforcer la capacité et les mécanismes de coordination des acteurs frontaliers, et d’autre part de créer un cadre formel d’échanges entre lesdits acteurs en vue de prévenir et régler les conflits nés de la pratique de ces activités.


Plusieurs allocutions ont meublé, la cérémonie d’ouverture de cet atelier. Lazeni Coulibaly, maire de Korhogo a affirmé que la disparition des couloirs de transhumance engendre des conflits et crée une situation d’insécurité dans les espaces frontaliers. 


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Diakalidia Konaté, Secrétaire Exécutif de la CNFCI, a rappelé que cet atelier fait suite aux formations entreprises par les instances sous-régionales sur cette thématique dans un contexte de menaces terroristes. Il a réaffirmé l’engagement du Secrétariat Exécutif de la CNFCI, à faire de la transhumance un facteur de paix et de sécurité dans les espaces frontaliers de la Côte d’Ivoire et a exhorté les acteurs à s’inscrire dans cette vision afin d’aider le Président de la République et le Premier ministre, à relever le grand défi de la sécurité, de la paix et du développement.


André Ekponon, Préfet de Région, Préfet du Département de Korhogo a révélé que le problème de la transhumance a pris des proportions importantes ces dernières années aux côtés de certaines formes de criminalité transfrontalière. Il a soutenu que la sensibilisation et le renforcement des capacités des acteurs de toute la chaine de valeurs demeure une solution incontournable à cette problématique. 


Lors de la formation, Dr Bio Goura Soulé, agroéconomiste de formation et assistant technique sur les questions d'élevage et de pastoralisme auprès du Commissaire chargé de l'agriculture, de l'environnement et des ressources en eau de la CEDEAO à Abuja a soutenu que l’eau est une clef d’accès aux ressources et a présenté la mobilité comme une stratégie fondamentale pour exploiter les ressources que l’on trouve dans toutes les zones.


Coulibaly Zanafongo Amadou coordonnateur de l’organisation professionnelle des éleveurs de Ferké, représentant l’ong Acting For Life est intervenu sur le module du commerce et de la mobilité du bétail.


Selon lui, plusieurs raisons expliquent la mobilité du bétail, notamment l’alimentation, l’insécurité, la production, la maladie et le profit. Il a relevé que les difficultés liées à la mobilité se résument par la montée des agriculteurs dans les zones pastorales, l’extension des superficies cultivées, la réduction des pâturages naturels, le tarissement de certains points d’eau, la perte et le vol des animaux, la fermeture des couloirs de passage et les conflits.


«Ces difficultés pourraient entrainer, entre autres conséquences, la réduction de l’approvisionnement en bovins sur les marchés et la perturbation du marché de l’aliment bétail », a-t-il ajouté.


M. Coulibaly propose comme solutions aux conflits liés à la transhumance et au pastoralisme, la facilitation de l’accès à la carte d’identité des éleveurs transhumants ainsi que l’appui à la mise en place et au renforcement de cadre d’échanges transfrontalier sur la problématique de la transhumance.


 

Dr Ouattara Issif, vétérinaire principal et Directeur régional des ressources animales et halieutiques des régions du Poro et de la Bagoué a entretenu les participants sur le cadre légal de la transhumance. Selon lui, lorsqu'un différend oppose un éleveur et un agriculteur au sujet d'un dégât causé aux cultures par des animaux domestiques ou d'un préjudice subi par un ou plusieurs animaux, les parties doivent rechercher un règlement amiable.


Au terme de cette formation, les participants ont formulé des recommandations. Ils proposent la poursuite de la réhabilitation et la construction des infrastructures agropastorales, la création d'un cadre d’application des textes réglementaires relatifs à la transhumance, la multiplication de la sensibilisation sur la prévention et la gestion des conflits liés à la transhumance, la création un cadre d’échanges, de partage d’expérience et de bonnes pratiques sur la prévention et le règlement des conflits liés à la transhumance, la vulgarisation des textes règlementaires et les directives régionales et nationales en lien avec l’activité de transhumance. Ils ont exhorté, les autorités préfectorales à faire les suivis périodiques liés à la transhumance, à procéder à l’identification des éleveurs sédentaires, et à la traçabilité du bétail, à ramener à l’ordre du jour le Calendrier Agro-Pastorale (CAP), à assurer la coordination des acteurs étatiques et non étatiques sous le leadership de la CNFCI, à impliquer la CNFCI dans les projets pastoraux frontaliers et transfrontaliers mise en œuvre par les Partenaires Techniques et Financiers à travers les organisations de la société civile (OSC) en vue d’en assurer leur pérennité et durabilité, accélérer l’accord-cadre de coopération transfrontalière entre la Côte d’Ivoire et le Mali en vue de faciliter des cadres formels entre les collectivités territoriales, les services étatiques et non étatiques


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Diakalidia Konaté, Secrétaire exécutif de la CNFCI s’est engagé à jouer pleinement son rôle de coordination des actions de l’État aux frontières et à travailler à renforcer la cohésion sociale dans les espaces frontaliers ivoiriens.


Wassimagnon


 
 
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