Côte d'Ivoire : Opposée à la commercialisation des places du grand marché, une association de commerçants menace de fermer tous les marchés de Bouaké
Pendant la manifestation (ph KOACI)
En marge d'une sympathique cérémonie de lancement de la commercialisation des points de vente du grand marché de Bouaké ce mardi 5 avril 2022, un fait anodin a été donné de constater à l'entrée du bureau des réservations situé dans les locaux de l’ancien État civil marché. En effet, peu après le départ des autorités ayant procédé au lancement, une dizaine de femmes, se réclamant commerçantes, ont tenté un temps soit peu d'empêcher le processus de commercialisation.
Avec à leur tête dame Sanogo Sara, présidente de l’Association des Commerçants pour la Relance Économique (ACORE) de Bouaké, ces femmes munies d'affiches sur lesquelles on pouvait lire « Mr le Maire transparence et équité = liste fiable »,
« transparence, pourquoi cacher la liste des sinistrés », « Politiques, Administratifs, société civile interpellés
», « les pauvres à la croisée des chemins: justice - équité », « conventions et cahiers de charges avant tout paiement », « la marmaille, les femmes disent non Mr le Maire », « AMOES, CLP: listes fiables par filières avant tout », « SOS droits violés !!! Qui est derrière tout ça ?», ont dit vouloir mettre fin à ce processus. Après quelques moments de protestation, les femmes qui avaient forcé la barrière de sécurité pour empêcher certains commerçants de réserver leur place suite à ce lancement de commercialisation, ont été priées par les forces de sécurité appelées pour rétablir l'ordre de quitter les lieux.
Un peu plus tard, madame Sanogo Sara qui est par ailleurs conseillère municipale et, qui aurait été nommée par le maire Djibo Nicolas comme conseillère technique au commerce et à l'artisanat que nous retrouvons, explique les raisons de ce rassemblement. Selon elle, « Bouaké est en train d'être bradé.»
« Le but de la manifestation de ce jour est de signifier à l'opinion nationale et internationale que nous sommes opposées au démarrage de la commercialisation parce-que ça se fait sur un fond opaque de gestion. Nous voulons que les choses soient transparentes avant de commencer la commercialisation (...) Toute chose coordonnée est basée sur une liste, c'est la raison pour laquelle nous sommes opposées à la commercialisation. Depuis 2019, des ministères, des autorités dont le maire ont été interpellées sans suite favorable. Moi je n'accepterai pas que les 95% des places partent ailleurs pour qu'on vienne les revendre aux commerçants plus tard. Moi je n'accepterai jamais ça. Voilà mon combat (...) Nous nous battons pour nos enfants et petits enfants. Il faut qu'on prenne d'abord en compte les sinistrés issus du marché brûlé sur des listes fiables avec un encadrement juridique avec des textes. Il faut que ces conventions soient définies de façon claire...» a fait savoir la présidente de ACORE.
Enfin, voulant mettre la pression sur les différents acteurs liés à ce processus, afin d'avoir gain de cause, dame Sanogo Sara entend procéder à la fermeture de l'ensemble des marchés de Bouaké dans les prochaines heures si rien n'est fait. « Nous donnons 48 heures pour avoir une suite favorable à défaut, nous procéderons à la fermeture de tous les marchés de Bouaké.» a-t-elle prévenu.
T.K.Emile, Bouaké
tkemile@koaci.com
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