Burkina Faso : Le président Damiba annonce des dialogues avec des groupes terroristes
Le président de la transition au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a décidé de prendre un certain nombre de mesures dans la lutte contre le terrorisme dont le dialogue avec des groupes djihadistes, l'interdiction de certaines activités politiques, une journée de prière pour la paix et un audit de l'administration publique.
"Voici plus de deux mois que notre pays a entamé sa marche résolue vers la refondation. Nombre de nos concitoyens ont pu interpréter cette période comme un temps de latence ou même comme une déviation de nos objectifs et engagements originels", a d'emblée déclaré le président du Faso.
Il a dit comprendre ces opinions qui sont "la preuve que les attentes de nos concitoyens sont particulièrement fortes" et rassurer "l’ensemble des Burkinabè que jamais nous ne trahirons la cause pour laquelle nous nous sommes engagés".
"Il était absolument nécessaire, au cours de ces deux mois écoulés, d’asseoir un minimum de cohérence interne de l’administration centrale, tout comme il était capital de rassembler les Burkinabè autour d’organes et d’instances consensuels pour faire de l’œuvre de refondation une construction collective", a justifié le lieutenant-colonel Damiba.
Selon lui, "la sécurité est le premier objectif de nos actions et restera notre combat de tous les jours pour un retour de la paix et de la stabilité. Notre détermination dans ce combat contre l’insécurité et le terrorisme est indéfectible".
"La recrudescence des attaques terroristes ces derniers temps ne peut pas et ne doit pas être lue comme le signe de l'inaction ou de l’inefficacité de ce que nous sommes en train de déployer sur le terrain", a souhaité le président Damiba.
"Même s’il nous arrive de prendre des coups comme cela a été le cas encore récemment, les coups que nous portons et porterons en retour à l’ennemi seront plus redoutables", a-t-il promis, avant d'affirmer que lez premières actions pour agir directement sur les facteurs du terrorisme sont déjà en cours.
"Il s’agit, selon lui, d’une combinaison d’actions civiles et d’actions militaires qui vont mobiliser et impliquer des acteurs importants de la vie de nos communautés" dont le but est "d’aménager des passerelles pour permettre à ceux qui par naïveté, par appât du gain, par contrainte ou par désir de vengeance, ont été entrainés dans une spirale extrémiste qui ne leur procurera ni le salut, ni la gloire des héros".
"Je formule le vœu que nos frères qui se sont perdus entendent et comprennent le sens et la portée de ce message.
Aucune raison n’est suffisante pour justifier le fait que des fils ou des filles de la Terre de nos ancêtres perdurent dans des logiques de violence qui risquent de provoquer l’effondrement du pays", a déclaré le président du Faso.
Pour lui, la stabilisation du Faso ne passera pas seulement par des combats. Il faut surtout réapprendre à vivre ensemble dans la tolérance, l’acceptation de nos différences culturelles, communautaires, ethniques et religieuses.
"Pour créer les conditions d’un engagement total de tous autour de l’essentiel qui est de recouvrer l’intégrité de notre territoire, en plus des mesures déjà en cours" le chef de l'État dot avoir décidé de la création de Comités Locaux de Dialogue pour la Restauration de la Paix, dont la mission est d’initier des approches avec les membres des Groupes en rupture de dialogue avec la Nation.
Le président Damiba a également décidé de l'organisation d’une journée de prière pour la paix et la réconciliation
Il a par ailleurs annoncé l’interdiction formelle aux populations civiles de résider ou de mener des activités dans certaines zones d’opérations militaires et la restriction des manifestations à caractère politique ou associatif de nature à perturber l’ordre public ou à mobiliser des forces de sécurité dont la contribution serait plus opportune au front.
"Il n’est dans l’intérêt de personne de restreindre volontairement les libertés chèrement acquises par notre peuple.
Certaines mesures déjà édictées et d’autres à venir susciteront probablement des grincements de dents. Mais c’est le prix à payer pour sortir notre pays de l’ornière", a-t-il indiqué.
"Il me semble plus sage d’accepter de céder une petite partie de notre liberté aujourd’hui pour que nos enfants puissent en jouir pleinement demain plutôt que d’adopter une démarche individualiste ou partisane qui nous précipiterait collectivement dans l’abîme", a-t-il poursuivi.
"Je voudrais vous donner l’assurance que le navire Burkina Faso ira à bon port avec le soutien et l’abnégation de tous, pour la restauration de la sécurité, de la paix et de la stabilité dans une gouvernance vertueuse et apaisée", a-t-il souligné, avant de donner rendez-vous dans cinq mois pour le premier bilan de la mission de reconquête du territoire.
Boa, Ouagadougou
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