Togo : Dialogue politique et quid de l'avenir de l'opposition
Des leaders de l’opposition (ph archive)
Le dialogue politique circonscrit dans le Cadre Permanent de Concertation (CPC) a repris le 15 mars 2022 à Lomé avec la présence de plusieurs partis politiques au sein desquels certaines formations de l’opposition traditionnelle ont brillé par leur absence.
Des partis de l’opposition traditionnelle invités ont diversement répondu. C’est le cas du parti Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre qui a répondu présent contrairement à d’autres formations de l’opposition comme le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), le regroupement de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) et les Forces Démocratiques pour la République (FDR) ont boycotté la séance.
Le CPC, un bureau et des sujets à débattre
Au cours des travaux du CPC tenus le 15 mars 2022, les parties prenantes à savoir, acteurs politiques de l’échiquier national, issues de la majorité parlementaire, de l’opposition parlementaire, des députés indépendants à l’Assemblée nationale et de l’opposition extra parlementaire, ont désigné par consensus un bureau pour un mandat de trois mois de façon rotative au sein des quatre groupes membres du CPC.
Un nouveau bureau a été élu et est dirigé par Gerry Taama, le président du groupe parlementaire NET/PDP au parlement. Il sera assisté par Béliki Akouété, un membre extraparlementaire, et Me Yawovi Pacôme Adjrovi, un député indépendant, respectivement 1er vice-président et 2e vice-président.
Sur les sujets à débattre, le président du bureau du CPC a déclaré que « le CPC va sans doute se pencher pour faire des propositions au gouvernement, qui a la latitude de les mettre en exécution ». Il a précisé les questions à débattre seront d’intérêt national convenues dans l’arrêté n° 0021/MATDDT/2022 du 18 janvier 2022 portant création, attributions, organisation et fonctionnement du cadre permanent de concertation.
Griefs des partis absents et ouverture
Les partis absents ont avancé des griefs pour ne pas se présenter à la rencontre planifiée par le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des territoires.
Pour avoir décliné l’invitation au dialogue, le CAR a fait savoir qu’il constate avec regret que le CPC, au lieu d’être un « cadre de dialogue sincère et inclusif » pour sortir le pays de la « grave crise » qui le traverse depuis plusieurs années, n’est rien d’autres qu’ « un comité de suivi de la Concertation nationale entre acteurs politiques (CNAP) ».
En revenant sur les raisons de leur boycott de la réunion du CPC, les FDR ont expliquée dans une déclaration que le parti « trouve en plus irrespectueux que les tenants du pouvoir aient créé ce CPC, censé faire le suivi de la mise en œuvre des décisions issues de la CNAP, sans la moindre consultation des partis d’opposition y ayant pleinement pris part ».
Dans ce même registre, les partis politiques CDPA, DSA, MPDD et le NID, membres de la DMK déplorent qu’aucune disposition ne soit prise pour considérer les préoccupations justifiant son refus de s’associer à ce dialogue tel qu’il est conçu.
En formulant leurs vœux de prendre part aux discussions avec le pouvoir, les trois entités souhaitent non seulement la mise sur pied d’un cadre bien structuré avec la garantie de l’application intégrale des de peur de continuer par être floués
Quid de l’avenir ?
La nouvelle donne socio-politique dans le pays qui est marquée depuis les dernières élections législatives en 2018 par une absence des 14 partis de l’ancienne coalition de l’opposition (C14) au parlement, semble se présenter comme un espace pour des acteurs politiques à se faire entendre afin d’harmoniser leurs visions pour de meilleurs lendemains pour le Togo.
Cet avenir, loin d’être un chemin sans embuche pour édifier une nation de démocratie forte, doit interpeller les uns et les autres à revoir et réactualiser leurs politiques. L’opposition togolaise, eu égard aux nombreuses expériences vécues dans le passé, doit éviter de continuer par tracer un boulevard politique pour son adversaire au pouvoir.
Si l’absence de certains partis représentatifs de l’opposition togolaise lors de la prise de grandes décisions ou consultations électorales a contribué à son affaiblissement et à l’émergence de certaines nouvelles formations, il est temps que tous les partis de l’opposition réadaptent leurs stratégies sur le terrain de peur de tomber dans les oubliettes. Cette opposition désormais plurielle a plus que jamais besoin de fédérer ses forces pour l’intérêt supérieur du pays.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
- Joindre la rédaction togolaise de koaci.com (+228) 98 95 28 38 ou koaci.ghana@gmail.com –
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