Cameroun : Émotion après la mort dans la précarité d'Hamidou, enseignant ayant travaillé 10 ans sans salaire
Hamidou devant la plaque de son lycée (Ph)
La mort mardi 8 mars 2022 du jeune Hamidou originaire du nord suscite une vague d'indignation et colère au Cameroun.
Le jeune homme de 39 ans diplômé du Centre national de la jeunesse et des sports (Cenajes), était enseignant d'Education physique et sportive (EPS).
Ayant travaillé 10 ans sans percevoir de salaire, son intégration a été signée le 24 février dernier après une forte mobilisation sur les réseaux sociaux en pleine période de grève des enseignants du secondaire.
Il n'était donc pas intégré dans la fonction publique 10 ans après sa formation.
La faute, à un système gangrenée par la corruption généralisée et qui accumule les lenteurs administratives.
En effet, plusieurs enseignants dénoncent les pots-de-vin qui leur sont exigés au ministère de la fonction publique et de la réforme administrative (Minfopra), pour leur intégrations, avancements et paiements de droits divers.
Hamidou, prototype de ces enseignants Camerounais qui vivent dans la misère alors que les dirigeants s'enrichissent grassement sur le dos du contribuable, est décédé le 8 mars 2022 après une courte maladie.
Au début du mouvement d'humeur illimité des enseignants, Hamidou est apparu portant une plaque sur laquelle il présentait sa situation précaire et revendiquait son intégration.
Le jeune enseignant disait survivre grâce à des petites activités parallèles agricoles. Mais, il continuait d'enseigner avec dévouement.
Hashtag
Son décès suscite, depuis mardi, un déferlement de colère, d'indignation et, des réactions en chaîne sur les réseaux sociaux.
Les hashtags #JeSuisHamidou, ou encore #OTS (entendez On a Trop Supporté), #JeSuisEnseignant et #CraieMorte circulent pour dénoncer la situation des enseignants en grève depuis le 21 février 2022 et qui font face dans certains cas, aux intimidations de leurs chefs hiérarchiques, au mépris et à l'arrogance du pouvoir.
L'histoire d'Hamidou a bouleversé le Cameroun tout entier et exposé la précarité des enseignants Camerounais.
Le leader du Parti Camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), a réagi.
Le député Cabral Libii, président national du Pcrn a rendu hommage à Hamidou, et exprimé sa "profonde tristesse", après le décès d'un "chevalier de la craie, décédé dans l'abandon du pays qu'il servait avec abnégation".
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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