Côte d'Ivoire: Cherté de la vie, le secteur du vivrier contre les barrages routiers illégaux qui font grimper les prix
Goley Lou Yvonne et ses camarades du COCOPROVI ce lundi à Abidjan (ph KOACI)
Suite aux mesures arrêtées par le Gouvernement pour juguler la flambée des prix des produits de grande consommation sur les marchés, Goley Lou Yvonne, Présidente de la nouvelle COCOPROVI, porte-parole des acteurs du secteur du vivrier s'est prononcée aujourd'hui sur la situation qui prévaut dans ce secteur d'activités.
La porte-parole a affirmé au cours d'une rencontre avec la presse que les principales causes de cette hausse des prix est liée au très faible niveau d'approvisionnement des marchés en produits vivriers, en cette période de sévère sècheresse. Car en temps normal, un produit comme la banane plantain devrait foisonner sur les marchés.
Pour ce qui concerne les productions locales, elle déplore la persistance des pratiques culturales traditionnelles dans la plupart des zones.
«Nos mamans n'ont pas les moyens d'irriguer leur culture en raison de la grande sécheresse et des changements climatiques. Ceci a pour conséquences la réduction drastique des productions attendues sur les marchés. Au même moment, nous assistons à une forte demande de ces denrées alimentaires partout dans notre pays. La fixation des prix suivant la loi de l'offre et de la demande, il s'ensuit une hausse des prix généralisée pour ces denrées devenues rares sur les marchés », s'est justifiée, la Présidente.
Selon elle, face à la flambée des prix, dans l'immédiat, le Premier Ministre a promis de mettre à la disposition des acteurs du vivrier, des moyens matériels, logistiques et techniques en vue de faciliter la production des denrées alimentaires et l'approvisionnement des marchés afin d'augmenter l'offre dans les centres de consommation. La porte-parole est convaincue que cette première mesure immédiate permettra, à n'en point douter, de sauver les cultures vivrières en souffrance dans les champs par manque d'eau et sous les effets du soleil.
«Un recensement des exploitations situées dans des zones où se trouvent des cours d'eau sera réalisé par un Comité technique composé d'Experts du BNETD, de l'OCPV, du FIRCA, de l'ANADER et de l'ADERIZ et nous-mêmes, actrices du secteur du vivrier, qui ont été associées à ce comité technique pour faire des propositions très pratiques au regard de notre connaissance du terrain », a ajouté, Goley Lou Yvonne et a plaidé au passage pour que le gouvernement étende cette action de soutien à la production au grand centre de cultures vivrières de l'intérieur du pays autour des cours d'eaux et dans les bas-fonds.
Le gouvernement a annoncé que désormais, l'exportation des produits vivriers de grande consommation sera soumise à une autorisation préalable. La porte-parole est persuadée que cette mesure aura l'avantage, non seulement de ne pas interdire les exportations comme le font certains pays, mais de faire en sorte qu'en situation de faible production, les marchés locaux soient privilégiés et suffisamment approvisionnés.
Les acteurs du vivrier souhaitent, qu'à moyen terme, il faille installer des chambres froides pour la conservation des produits vivriers ciblés. Ceci aura l'avantage de réduire au maximum les pertes postes récoltes.
Des mesures institutionnelles et d'autres aussi importantes, ont été annoncées par le Premier Ministre pour protéger le pouvoir d'achat des populations.
Il s'agit, entre autres, du plafonnement des prix de certains produits alimentaires, du renforcement des capacités institutionnelles de l'OCPV, de la subvention partielle des produits pétroliers.
Goley Lou Yvonne estime que si les mesures immédiates annoncées par le Gouvernement sont exécutées à temps, les productions en souffrance, seront sauvées et acheminées conséquemment sur les marchés pour le bien des populations, que ce soit celles disponibles ou celles dont le cycle de production est en cours dans les zones de grande production inaccessibles, même celles en souffrance dans les champs, par manque d'eau et par mauvaise utilisation des intrants.
Elle invite, par ailleurs, le gouvernement à rendre effectif le démantèlement immédiat des barrages routiers illégaux, le contrôle accentué des prix des denrées sur les marchés par les agents du ministère du Commerce pour mettre fin à la surenchère et à la spéculation qui contribuent à la flambée des prix.
Tout en saluant l'engagement du Premier ministre, la présidente attend également avec impatience la mise en œuvre des autres mesures arrêtées qui relèvent de l'Administration, pour ainsi préserver le pouvoir d'achat des populations.
Wassimagnon
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