Côte d'Ivoire : Les migrants installés à Abidjan confrontés à un manque de travail décent qui permet une juste rémunération, selon le Directeur du centre de recherche politique
Docteur Flan Moquet César ce mardi à Abidjan (ph KOACI)
Le recensement général de la population fait état de ce qu'il y a une grande proportion des non nationaux en Côte d'Ivoire. La venue de ces derniers répond à une finalité généralement économique, donc c'est une immigration de travail.
La plateforme des centrales syndicales sur les migrations a estimé qu'il était nécessaire de mener une étude pour voir le type de relation qui existe entre les Syndicats, la Société civile et les organisations les plus significatives de migrants.
Docteur Flan Moquet César, Directeur du Centre de recherche politique d'Abidjan a mené cette étude financée par CGIL Italie à travers Nexus. Il a présenté aujourd'hui, cette étude aux responsables Syndicaux dont, les représentants de l'UGTCI, de l'Humanisme à la bourse de travail de Treichville.
Dr Flan Moquet César a affirmé qu'en conduisant cette étude, il s'est rendu compte qu'il y a des défis à relever parce que, les migrants en provenance de la CEDEAO et qui viennent en Côte d'Ivoire ont des besoins. Selon lui, il faut leur apporter un service, leur donner une certaines orientation.
Comment se présente la relation entre les Syndicats, la Société civile et les migrants. Cette préoccupation majeure a été développée. L'étude a permis de montrer que les migrants n'ont pas suffisamment d'informations sur les Syndicats et la prise en compte de leurs besoins ne sont pas suffisamment intégrés aux politiques des associations de la Société civile.
Comment faire pour prendre en compte de façon optimale les besoins de ces travailleurs migrants de sorte à ce que la vie avec les communautés soit adéquate ?
Tels sont entre autres sujets qui ont été abordés dans cette étude initiée par les Plateformes des centrales syndicales sur la migration en Côte d'Ivoire (PCSM-CI) intitulée « Défis de la relation entre les syndicats, la société civile et les associations de migrants les plus représentatives vivant en Côte d'Ivoire ».
Cette étude s'est focalisée sur les migrants qui sont dans la capitale économique ivoirienne. Malheureusement, elle n'a pas permis de mettre en relief le nombre de migrants de la CEDEAO qui travaillent à Abidjan.
«Mais quand nous prenons les recensements des populations qui se sont déroulés on se rend compte qu'au moins, le quart de la population ivoirienne est constituée de non nationaux et la plus part de ceux-ci viennent pour des raisons de travail », a précisé, Dr Flan Moquet César.
Sabina Breveglleri, partenaire italien qui a financé l'étude, a indiqué qu'il y a des similarités en terme de causes de la migration et a mentionné qu'il y aura la possibilité d'organiser une séance de partage du travail qui lui a été confié en Côte d'Ivoire.
Elle a souligné que l'étude fait ressortir qu'il y'a un manque de travail décent qui permet une juste rémunération et qui permet de mener une vie digne pour les travailleurs, travailleuses et leurs familles. Et c'est l'un des grands défis pour l'Afrique.
L'étude montre qu'il y a une augmentation des femmes et des enfants parmi les troupes migratoires et cette situation montre qu'il y a besoin d'une situation sociale en terme de santé, d'école, de lutte à la traite.
Intervenant par visioconférence, Sabina Breveglleri a expliqué que l'étude appelle aussi à un travail syndical qui soit plus horizontal, c'est-à-dire qui ne s'occupe pas seulement des questions strictement liées au droit du travail mais aussi au droit de la citoyenneté et justement pour une société plus juste et équitable.
Elle reconnait néanmoins que le Syndicat n'est pas seul pour relever ce défi. Selon elle, les organisations de la diaspora peuvent être des alliés face aux institutions mais aussi face aux migrants.
«Il y a une certaine méfiance ou manque de connaissance du rôle des syndicats de la part des migrants. Nous pouvons dire que les migrants ne sont pas venus de force, mais il y a la nécessité d'écouter leurs besoins. Et c'est pour cela dans le cadre de notre projet, nous avons proposé d'organiser des caravanes syndicales justement venir au lieu de vie et de travail des migrants pour gagner cette méfiance et ce manque de connaissance des syndicats », a-t-elle déploré.
L'étude est un outil précieux pour l'action syndicale, c'est pourquoi, Akanza, Secrétaire général adjoint de l'UGTCI a déclaré qu'elle vient prévenir et combattre les phénomènes tels que le racisme, l'intolérance et la xénophobie. Mais selon lui, les ces actions ne sont pas si faciles à évaluer, car ils varient d'un contexte à l'autre avec des résultats parfois positifs et parfois résolument décourageants.
Wassimagnon
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