Côte d'Ivoire : Selon la CSCI, depuis mars 2021, la dette publique du pays a atteint la barre des 17.676 milliards
La rencontre de la CSCI ce lundi à Abidjan (DR)
Depuis Mars 2021, la dette publique de la Côte d’Ivoire a atteint la barre des 17.676 milliards de Francs CFA composée de 64% de dette extérieure et de 36% de dette intérieure, apprend-on d'un compte rendu d’un atelier de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) sur la validation du rapport issu de l’étude sur la dette publique ivoirienne, qui s’est tenu ce lundi 31 janvier 2022 à l’hôtel La Rose Blanche sis à Cocody Angré.
« La Côte d’Ivoire a atteint aujourd’hui les 58% du PIB, nous sommes en train de courir dangereusement vers le seuil de la dette recommandé par l’UEMOA qui est de 70% », a fait savoir M. Guillaume Adingra, ingénieur, statisticien et économiste, lors de la présentation du rapport, comme rapporté.
Quelque 44,95% (7 944,7 milliards FCFA) de la dette publique ivoirienne est libellée en monnaie locale (Franc CFA) contre 55,05% (9 731,4 milliards FCFA) en monnaie étrangère, dont 54% en Euro et 24,7% en Dollar.
Le gouvernement ivoirien a depuis lors payé un service de 2737 constitué de 60% de service de la dette intérieure et 40% de la dette extérieure, mais le constat reste le même vu que les 37% du service de la dette sont destinées à rembourser des intérêts.
Des recommandations ont été faites au travers de ce rapport par la CSCI tel que l’annulation de tous les remboursements de la dette dus jusqu’à fin 2025, afin de permettre au pays d’économiser ces ressources et de les consacrer à la protection de sa population et à la relance ; la participation obligatoire des créanciers privés dans tous les efforts d’allègements de la dette ; les institutions et pays riches devront veiller à ce qu’il n’y ait pas de nouvel endettement des économies Africaines pour payer des vaccins Covid-19 ; Mobiliser des financements additionnels d’urgence en dons pour soutenir les pays en développement.
La dette publique représente l’ensemble des dettes contractées par les administrations publiques. Elle est le résultat des déficits publics passés.
Lorsque les administrations publiques (État, collectivités locales, sécurité sociale) sont en déficit, elles doivent émettre de la dette pour le financer (sauf cas exceptionnel de vente du patrimoine public, comme les privatisations). La dette publique est donc la somme des déficits publics passés.
La dette publique est généralement exprimée en pourcentage du produit intérieur brut (PIB). Cela permet de comparer la dette à la taille de l’économie de chaque pays et facilite ainsi les comparaisons internationales. À la fin du deuxième trimestre 2021, la dette publique française atteignait 114,9 % du PIB. Durant les années 1920 et 1930, la dette publique avait dépassé 150 % du PIB. Mais, dans les années 1960, elle avait chuté à 30 % du PIB du fait de la forte croissance économique. Depuis, les déficits publics récurrents ont entraîné une hausse quasi ininterrompue du niveau de dette publique rapporté au PIB.
Si la dette publique s’accroît de façon excessive, un pays risque de ne plus pouvoir faire face aux charges d’intérêt et peut se retrouver en situation de faillite publique, comme cela s’est produit en Grèce en 2011-2012. Il est cependant très difficile de déterminer avec précision l’imminence d’une crise de la dette publique, car de nombreux facteurs autres que le montant de dette doivent être pris en considération (stabilité politique, monnaie dans laquelle est libellée la dette, maturité de la dette…).
Donatien Kautcha, Abidjan
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire