Côte d'Ivoire : Yopougon, les travailleurs d'une usine de production et de distribution de boissons privés de salaires, la réaction du DRH
Soft Drinks Côte d'Ivoire est une entreprise spécialisée dans la production et la distribution de boissons gazeuses. Elle est située à Yopougon zone industrielle et est l'embouteilleur exclusif de la marque Pepsi-Co dont les produits à forte notoriété internationale sont vendus sur le territoire ivoirien.
Les Travailleurs de cette entreprise créée en 2006 connaissent malheureusement des retards dans le paiement de leur salaire. Ils traînent selon un compte rendu de réunion en notre possession, entre le Syndicat Autonome des Travailleurs de SOFT DRINKS (SYNATRASOD), la Direction et l'Inspection du Travail de Yopougon, trois mois d'arriérés de salaire.
«Il s'agit des mois d'avril, mai et juin 2021. Nous avons observé des retards de paiement depuis le mois de décembre 2020. Le véritable problème ce sont les prêts contractés par les travailleurs. Les retards de paiement de salaire entrainent des pénalités à leur niveau, d'autres sont dans l'impossibilité de payer leurs loyers. Aujourd'hui nous avons au moins trois (03) collègues qui ont été vidés de leurs maisons », lit-on dans le document en notre possession.
Dans ce compte rendu, la Direction a reconnu que les salaires des Travailleurs n'ont pas été payés sur deux mois au lieu de trois et affirme que cette situation est due à la pandémie à COVID-19.
«A bien voir, il s'agit de deux (02) mois d'arriérés de salaire, même s'il y a certains qui en ont trois (03) mois. La vérité, les problèmes ont commencé avec la pandémie à COVID-19 qui a entrainé des restrictions de déplacement. Or nos ventes se réalisent le plus à l'intérieur du pays. Après cela, on a eu une panne sur une machine qui a bloqué la reprise. Et lorsque nous avons pu sortir de cette situation, le problème de rationnement de l'électricité est arrivé. Ce qui bloque les choses. Actuellement nous sommes tiraillés de toute part, mais nous avons à cœur de régler le problème. Malheureusement les difficultés actuelles ne nous le permettent pas dans l'immédiat. Toutefois nous pouvons les rassurer que les arriérés seront épongés avant la fin de l'année 2021. Pour réaliser cela, nous avons besoin de la compréhension des travailleurs, mais également de leur force de travail. Les travailleurs n'ont aucun problème à patienter vu qu'ils le font déjà. Mais ils souhaiteraient que les promesses soient tenues et que la communication et la collaboration soient remises au centre des rapports entre la Direction et les travailleurs pour sortir de cette situation », a suggéré, la Direction.
Les travailleurs ont dénoncé le changement de période des congés ainsi que le non-paiement des allocations, comme c'était le cas par le passé.
«Avant les congés commençaient en mai, mais après la COVID-19 et la réduction du personnel, il y a eu un décalage. Il s avère que depuis un temps, les travailleurs ne perçoivent pas l'allocation congé au moment du départ. Au retour, ils doivent patienter un (01) mois encore avant d'en bénéficier. Nous demandons donc pour les prochains congés que cela change. Que la Direction fasse l'effort de permettre aux travailleurs de partir en congé avec leur allocation. On sait les difficultés de l'entreprise, mais quelque chose doit être fait dans ce sens », précise, le document.
«Nous prenons bonne note de la demande. Ce point avait déjà été évoqué lors d'une rencontre en interne. Nous y travaillons, mais la difficulté, c'est que celui qui va en congé part avec le double pratiquement du salaire. C'est le retard de salaire qui occasionne cela. Les travailleurs proposent qu'au moment du départ en congé soit versé la moitié de l'allocation, soit que le montant de l'allocation du congé soit garanti pour le retour de congé », a réagi.
«Le paiement effectif du 1/4 de salaire net promis, comme mesures d'accompagnement pour le chômage technique. Nous reconnaissons qu'effectivement la promesse a été faite, mais comme dit plus haut nous souffrons nous souffrons d'un retard dans le paiement des salaires qui impact considérablement la mise en exécution de cette promesse, Une chose est sûre, elle est due », a promis, la Direction.
Par ailleurs dans un courrier adressé à l'Inspecteur du travail, le Syndicat des Travailleurs de Soft Drinks (SYNATRASOD) l'informait sur certains comportements de ses responsables hiérarchiques.
« En effet, la liberté syndicale est prescrite dans notre constitution, mais voilà que depuis le mois d'octobre 2020 que notre syndicat a vu le jour, le Secrétaire général ainsi que les membres du syndicat sont victimes de chantages et de menaces. Pour témoigner tous ces faits, nous vous faisons le point des sanctions depuis octobre 2020, 14 demandes d'explications pour la seule section de la production d'octobre à décembre. Pour le seul mois de novembre 2020, nous avons enregistré 08 demandes d'explications et une mise à pied de 08 jours que nous qualifierons d'abus de pouvoir. Pour l'année 2021 de janvier jusqu'à février, nous sommes à 05 demandes d'explications et 02 mise à pied dont le Secrétaire général et un de ses membres. En outre, Monsieur sachez qu'en tant que syndicaliste depuis le début de ces agissements plusieurs rencontres ont été entreprises avec le responsable des ressources humaines, le conseiller juridique de Soft Drinks, les délégués du personnel ainsi que nos responsables hiérarchiques afin de désamorcer cette bombe; mais c'est peine perdue », précisait le Secrétaire général du Syndicat dans le courrier également en notre possession.
Dans le souci de l'équilibre de l'information, nous avons joint par téléphone cet après-midi, le Directeur des ressources humaines de l'entreprise. Malheureusement ce dernier s'est montré un peu désagréable à notre égard.
«Si vous voulez des informations, vous connaissez où se trouve l'usine, vous venez avec les informations en votre possession. Ce qu'ils vous ont raconté, vous venez on va voir. Je ne sais pas de quoi, ils parlent. Ils ont des arriérés de travail, c'est dans les journaux qu'on réclame les arriérés de salaires. Monsieur, vous allez m'excuser, moi, je n'entends pas discuter ce genre de chose au téléphone. Et puis les employés, il y a des endroits où on va revendiquer les choses. Dans les journaux, je leur laisse la latitude de faire ce qu'ils veulent. Si c'est dans les journaux, ils veulent se répandre, ils peuvent aller se répandre. Je suis désolé. Bonne journée à vous », a déclaré, le Directeur des ressources humaines.
Wassimagnon
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