Côte d'Ivoire : Satama-Sokoura, mauvaise gestion du Maire dénoncée, un audit exigé
La commune de Satama-Sokoura, dans le département de Dabakala, au Nord de la Côte d’Ivoire, est en proie à une crise interne. Les conseillers municipaux déplorent la gestion du Maire Ouattara Tidiane.
L’affaire est au centre des discussions des populations de Satama-Sokoura après bien sûr que le collectif des conseillers municipaux ait adressé deux correspondances au directeur général de la décentralisation et du développement local en date du 24 novembre 2021 pour la première, libellée : « Dénonciation de réunions fictives de conseil municipal de la commune de Satama-Sokoura » et en date du 30 novembre 2021, pour la seconde, libellée comme suit « Complément au courrier de dénonciation de réunions fictives dans la commune de Satama-Sokoura ».
Depuis lors, l’affaire est prise en main par le préfet de Dabakala, M. N’Dri N'guessan et a confirmé par téléphone ce dimanche 02 janvier 2021 que « l’affaire suit son cours administratif, je ne peux en dire plus ».
Aussi le maire Ouattara Tidiane nous donne rendez-vous le jeudi 06 janvier 2022 pour sa version des faits. Entre temps le collectif est dans la tourmente et ne veut point être complice des agissements contre les intérêts des populations.
Des faits, il ressort que les conseillers municipaux ont selon leurs dires été surpris de recevoir, le 20 novembre 2021, une convocation du maire Ouattara Tidiane pour « la troisième session ordinaire du conseil municipal de ladite commune prévue pour les 26 et 27 novembre 2021 » alors qu’il n’y a, en réalité, pas eu de réunion du conseil municipal depuis le 20 décembre 2020. C’est ainsi, qu’un collectif de six (06) conseillers a demandé, sans succès, des explications au maire ainsi que communication des procès-verbaux, délibérations et listes de présence des deux prétendues premières réunions.
Le refus du maire de leur communiquer lesdits documents a amené à s’interroger comme suit :
Que cachent les procès-verbaux et délibérations de la réunion du conseil municipal du 20 décembre 2020 ?
Que cachent les procès-verbaux et délibérations des deux premières (prétendues) réunions de l'année 2021 qui n'ont, en réalité, jamais eu lieu selon le collectif ?
Quels étaient le contenu des délibérations et des listes de présence de ces prétendues réunions ?
Comment peut-on tenir une troisième réunion alors qu’il n’y a pas eu de première ni de deuxième réunion ?
A quelles dates et en quels lieux se sont tenues les deux premières réunions de l’année 2021 ?
Pourquoi les Conseillers Municipaux n’ont-ils pas été conviés à ces réunions ?
Comment le budget arrive-t-il à être exécuté en pareille circonstance ?
Par quel mécanisme le Maire arrive-t-il à passer les marchés ?
Comment et où ont été exécutés les projets qui ne figurent plus dans le nouveau programme triennal (construction de morgue, construction de 20 magasins au marché...) et qui avaient déjà été validés à la session du 20 décembre 2020 ?
Face à ces interrogations, le maire n’a pu donner d'explication de ce qui c’était réellement passé et de communiquer les documents demandés.
C’est la raison pour laquelle, certains conseillers municipaux ont dénoncé, auprès de l’autorité de tutelle, l’organisation de réunions fictives du conseil municipal par monsieur Ouattara Tidiane, ce qui laisse présager une suspicion de faux et usage de faux en écriture publique. Cette dénonciation est en cours de traitement par la Direction Générale de la Décentralisation et du Développement Locale.
Par ailleurs, il revient que le projet de construction de la morgue (n° d’appel d’offre 561/2021 (1630) aurait été réalisé sans que les conseillers n’aient participé au choix du site devant l’abriter. Pire, en notre connaissance, aucune étude d’impact environnemental n’a été réalisée, ce qui pourrait être néfaste pour la santé des populations ;
Le premier tracteur de la mairie aurait été vendu par le maire depuis 2019 sans consulter le conseil municipal ;
Le moteur du second tracteur aurait été enlevé et vendu par le maire ; les équipements de l’auberge construite et équipée par la Mairie (matelas, télévisions, draps, etc.) auraient été distribués à des individus sans consulter le conseil municipal ; ces allégations, si elles sont avérées, seraient d’une telle gravité qu’il semble indispensable d’appeler à l'attention de l'autorité afin qu'un audit soit diligenté sur la gestion du patrimoine communal par M. Ouattara Tidiane pour situer les responsabilités dans cette ère de bonne gouvernance prônée par le chef de l’Etat, en vue de faire la lumière sur cette affaire pour faire triompher la vérité.
À suivre.
Jean Chrésus, Abidjan
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