Côte d'Ivoire : Le Commandant du GSPM à propos de la pénétration des crocodiles dans les maisons : « La situation est connue, mais la solution est plus compliquée qu'on le pense »
Issa Sacko
L'actualité ces derniers jours à Abidjan, a été marquée par la découverte, le samedi 27 novembre 2021 dans une habitation à Marcory, d'un crocodile (un saurien) d'une taille assez considérable. Mais bien avant Marcory, un autre saurien sorti de la baie lagunaire de Cocody a semé la panique chez plusieurs passants avant de retourner dans la lagune.
Cette situation devenue récurrente interpelle plus d'un. Mercredi soir sur les antennes de la télévision NCI, le colonel major Issa Sako, commandant du Groupement des Sapeurs Pompiers Militaires (GSPM), joint par téléphone, s'est prononcé sur le phénomène.
Selon ses explications, si les sauriens quittent de plus en plus leur milieu naturel pour se retrouver dans les foyers, c'est bien parce que leur quiétude est perturbée.
"Ce à quoi nous assistons ces derniers jours, est un phénomène naturel. Les crocodiles qui vivent dans la lagune, leur milieu naturel, sont dérangés par les populations qui sont installées sur les berges du fait de la pression démographique. C'est ce qui les amène à sortir.
A Abidjan, on retrouve ces crocodiles dans les zones de Marcory, Bietry, Riviera Golf, et Cocody, parce que ces zones sont bordées par la lagune", a-t-il expliqué.
Le commandant du GSPM a indiqué qu'en moyenne, c'est une dizaine de captures de sauriens qui est réalisée chaque année par ses services aussi bien à Abidjan qu'à l'intérieur du pays, notamment Yamoussoukro.
" Ce n'est pas vraiment une invasion pour le moment, mais c'est une question à prendre au sérieux, parce que ces sauriens sont très agressifs. Ce sont des animaux très dangereux qui ne peuvent pas cohabiter avec les hommes", a-t-il averti.
Si la menace est bien réelle, la solution pour freiner ce phénomène est bien plus compliquée selon le colonel major.
"Les maisons sont installées au bord de l'eau. Or, les canaux d'évacuation sont construits en direction de la lagune et c'est par ces canaux que les sauriens passent pour se retrouver dans les maisons. En outre, la saison des pluies est un facteur qui favorise cette situation, parce que les cours d'eau sont remplis, la lagune monte et les caniveaux très souvent sont confondus avec la lagune.
Et quand ces sauriens ne retrouvent plus leur chemin retour dans la lagune, ils se mettent a dehambuler dans les rues. En somme, la situation est connue, mais la solution est plus compliquée qu'on le pense", a-t-il poursuivi.
Pour le moment, la vigilance et la prudence sont les seules attitudes que doivent adopter les habitants de ces zones pour éviter le pire.
" La seule chose que nous pouvons recommander aux populations de ces zones qui présentent des risques, c'est la prudence. Qu'elles prennent des dispositions particulières, c'est-à-dire, barricader toutes les entrées possibles et lorsque la situation se présente, il faut s'en éloigner et alerter les secours ", a-t-il préconisé.
Le commandant Issa Sako, a tout de même appelé au concours du ministère des Eaux et forêts, pour la recherche d'une solution efficiente, dans la mesure où ces animaux sont issus de nos cours d'eaux.
Pour l'heure, aucune perte en vie humaine due à ce phénomène n'a encore été enregistrée. Cependant, des cas de blessés sont à déplorer.
Wassimagnon
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