Côte d'Ivoire : Impact de la transition écologique sur l'économie, « au moins 80 millions d'emplois disparaîtront à cause du changement climatique »
À l'initiative du Bureau International du Travail ( BIT), une formation de haut niveau des pays de l'Afrique francophone sur " la dimension sociale de la transition écologique" se tient depuis ce lundi 29 novembre 2021 à Grand- Bassam, ville périphérique au sud d'Abidjan. Les participants venus de plusieurs pays francophones d'Afrique comme le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Maroc, le Niger et le Sénégal, seront édifiés sur 5 jours ( 29 novembre au 03 décembre 2021) par des experts sur notamment, les Impacts de la transition écologique sur l'emploi et les stratégies ou politiques à adopter pour glisser vers des économies et des sociétés écologiquement durables.
Au cours de la cérémonie officielle de lancement, un panel conduit par ces experts sur des thèmes variés, mais tous en rapport avec les questions environnementales et climatiques, a tenu en haleine les participants. Représentant l'OIT, Moustapha Kamal a expliqué à l'auditoire comment cette institution au cours de ces dernières années a cherché à comprendre l'impact du changement climatique, la perte de la biodiversité et la dégradation de l'environnement de manière générale sur les perspectives du travail décent pour tous. Selon lui, il ressort de cette étude que " le stress thermique qui vient du phénomène du réchauffement climatique, est un réel danger pour les économies mondiales". À en croire, à cause du stress thermique, les économies mondiales vont perdre en moyenne 2,2 pourcent du temps de travail. " Il fera trop chaud pour travailler dans certains secteurs d'activité, notamment l'agriculture et la construction. Ce taux de 2,2 pourcent peut être vague et abstrait, mais lorsque vous le changez en pôle emploi, ce sont au moins 80 millions d'emplois qui vont disparaitre", a-t-il révélé. Poursuivant son explication, l'expert de l'OIT a fait savoir que dans la partie ouest de l'Afrique, le stress thermique va faire perdre 5 pourcent du temps de travail.
" Sur le continent africain, principalement dans la région ouest et dans la région sud, nous serons à près de 9 millions de pertes d'emplois à cause du stress thermique dû au changement climatique", a-t-il ajouté.
Pour faire face à cette situation, l'OIT selon le paneliste, s'active depuis plusieurs années à encourager les gouvernements, mais aussi les partenaires sociaux à mettre en place une politique sociale de l'emploi qui soit indispensable avec l'agenda climat et celui de la biodiversité, pour faire en sorte d'atteindre les objectifs de développement durables.
" Il ne peut y avoir d'agenda climat ambitieux, s'il n'y a pas de politique sociale qui aille avec, car une action engagée en faveur du changement climatique peut créer plus d'emplois que nous allons en perdre. Il faut donc un dialogue social sur l'emploi", a indiqué Moustapha Kamal.
Tout comme lui, d'autres panélistes comme le professeur Mame Samba Mbaye de l'université Cheikh Anta Diop du Sénégal, Docteur Alain Kouadio de l'université Nangui Abrogoua d'Abobo Adjame, Ako Charlotte de la BAD et Bernard N'doumi du conseil national du dialogue social ( CNDS), ont tous encouragé les stratégies d'investissement et de développement respectueuses du climat comme inscrit dans l'accord de Paris.
L'objectif étant de tirer un meilleur profit des opportunités qu'offre la transition écologique.
Notons qu'en Côte d'Ivoire, c'est l'université Nangui Abrogoua dirigée par le professeur Tano Yao qui a été choisie pour l'animation du deuxièmement pôle inter-regional de formation du réseau d'institutions d'évaluation des emplois verts ( GAIN en Aglais) et cela en coopération avec l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar et l'OIT.
Il faut souligner par ailleurs, que la cérémonie de lancement de cette formation a vu la présence effective d'Innocence Ntap N'diaye, la présidente du haut conseil pour le dialogue social du Sénégal.
Wassimagnon
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