Burkina Faso : Face à la dégradation sécuritaire, Kaboré promet mettre fin aux «dysfonctionnements inacceptables »
Dans une adresse à la nation, diffusée en IX environs de minuit sur la télévision nationale du Burkina Faso, le président burkinabé Roch Marc Kaboré a fait de grandes annonces dont sa volonté de mettre fin aux « dysfonctionnements inacceptables » qui favorisent la dégradation sécuritaire et endeuillent la nation.
« Nous devons mettre fin aux dysfonctionnements inacceptables qui sapent le moral de nos troupes combattantes et entravent leur efficacité dans la lutte contre les groupes armés terroristes », a déclaré le chef de l’État.
En effet, a-t-il souligné « l'onde de choc consécutive au drame d’Inata survenu le 14 novembre et la multiplication des attaques contre les positions de nos Forces de Défense et de Sécurité à Foubé et à Thiou, nous interpellent tous sur l’urgence d’améliorer nos capacités d’adaptation à la situation ».
Selon M. Kaboré, « autant nous devons faire corps avec nos Forces de Défense et de Sécurité pour les soutenir et les encourager dans le combat héroïque qu’elles mènent, autant nous devons être intransigeants avec tous les éléments dont le comportement n’est pas acceptable. Nos soldats ne doivent pas être abandonnés à eux-mêmes, du fait de la bureaucratie ou de négligences manifestement coupables ».
C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, « de l’enquête administrative que j’ai instruite sur Inata, qui sera achevée le mardi prochain, nous tirerons toutes les conséquences disciplinaires et engagerons les poursuites judiciaires appropriées. Il en sera désormais ainsi, dans l’intérêt supérieur de la Nation et pour le succès et la gloire de nos Armes ».
Cependant, a-t-il souligné, la faute d’une poignée d’éléments, ne doit pas servir de prétexte pour jeter l’anathème sur toute l’Armée nationale qui « demeure notre fierté et mérite amplement notre soutien ».
Revenant sur les réactions engendrées depuis quelques jours par le drame d’Inata qui a fait 57 morts dont 53 gendarmes, le président burkinabé a dit avoir compris le message des manifestants « qui nous invite à un changement de paradigme ».
En ma qualité de Président du Faso, je voudrais
Si selon M. Kaboré, le peuple burkinabè a le droit et le devoir de s’exprimer librement sur la conduite des affaires publiques, il a invité les uns et les autres à « savoir raison garder et à ne surtout pas croire que c’est en cassant le thermomètre qu’on guérit de la fièvre ».
Il a alors invité « notre vaillante jeunesse à faire preuve de discernement, de vigilance et de retenue, en se démarquant de tous les vendeurs d’illusions qui veulent saper les fondements de notre Nation ».
« Dans le prolongement de la réorganisation de nos Forces armées nationales, j’ai entamé la prise de décisions pour opérer des changements qui seront connus incessamment. Je veillerai scrupuleusement, plus que par le passé, sur les questions de logistique, de primes et de renforcement des capacités opérationnelles de nos forces combattantes », a déclaré le président Kaboré.
Au plan gouvernemental, il a affirmé que « les circonstances actuelles m’interpellent sur la nécessité de constituer une équipe resserrée et plus soudée pour nous maintenir sur la trajectoire de la croissance économique, et de la poursuite de la lutte contre le terrorisme. Je m’y emploierai dans les jours à venir ».
Sur le plan de la gouvernance, il a dit vouloir lancer « dès la semaine prochaine, après concertation avec les autorités judiciaires et l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption, une opération mains propres, pour vider tous les dossiers pendants de corruption et éclaircir toutes les affaires qui polluent le quotidien des Burkinabè épris de bonne gouvernance et de démocratie ».
Boa, Ouagadougou
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