Ghana : Pouvoir législatif, Bagbin évoque la possibilité de destituer Akufo-Addo, réaction du NPP
Akufo-Addo et Alban Bagbin, en tenue du président du parlement (ph)
Le régime démocratique, pour lequel le Ghana a opté, confère au pouvoir législatif de voter ou de rejeter les projets de loi qui lui sont soumis mais aussi de contrôler la performance du gouvernement.
Sur la base de ces dispositions constitutionnelles, le président du parlement ghanéen, Alban Sumana Kingsford Bagbin, a annoncé au grand jour que la 8e législature qu'il préside a le pouvoir de destituer le Président de la République et qu’il ne sera pas intimidé pour jouer un faire-valoir pour le pouvoir Exécutif.
En se prononçant en fin de semaine dernière à Ho, la capitale de la région de la Volta, sur la présentation de la politique budgétaire 2022, Bagbin s'est inquiété du fait que le parlement approuve les budgets qui profitent davantage à l'Exécutif qu'au législatif et au judiciaire. Il a souligné que le pouvoir législatif a, plusieurs reprises, approuvé des projets de lois en faveur du pouvoir Exécutif mais qui ne lui profite pas.
Bagbin a rappelé aux députés qu’ils peuvent provoquer la destitution du Président de la République. Dans la mesure où cette option devrait être mise en œuvre, le président du parlement a expliqué qu’il peut initier la procédure de destitution du Président mais que l’inverse ne peut pas se produire. En ce sens, il a clarifié que « le parlement peut révoquer Son Excellence le Président… En tant que Président, Son Excellence ne peut pas me révoquer, mais je peux, par l'intermédiaire du parlement, le révoquer ».
Tout en rappelant la possibilité que le parlement a pour destituer le Président, Bagbin a mis au point que la destitution du chef de l’Exécutif n'est pas sa préoccupation.
Réplique du Secrétaire général du NPP
La sortie du président du parlement ghanéen n’a pas laissé indiffèrent le parti au pouvoir, le Nouveau Parti Patriotique (NPP).
Le Secrétaire général du NPP, John Boadu, a frontalement critiqué lors d'une conférence de presse à Mankessim, région centrale, le président du Parlement ghanéen et a fait savoir que ses récents commentaires sont une indication claire qu'il souffre d'un complexe d'infériorité.
Dans ses critiques, Boadu a fait remarquer que Bagbin « dit même qu'il peut destituer le Président mais que ce dernier ne peut pas le destituer. Il a oublié que même si le Président est destitué, il ne pourra pas prendre la relevé en tant que président, il se vante simplement ». Le scribe du NDC a par conséquent souhaité que le président soit mesuré dans ses déclarations publiques.
Bagbin, président d’un parlement à majorité égale
Le président de la 8e législature au Ghana, Alban Kingsford Sumani Bagbin, a été le deuxième vice-président sous la 7e législature. Bagbin a longtemps été député du NDC dans la circonscription de Nadowli ouest dans la région de l'Upper West du Ghana.
Le président du parlement, donc l’élection a été houleuse en début janvier 2021, est un membre du principal parti de l’opposition, le NDC, la minorité parlementaire au parlement avec le même nombre de sièges 137 que le parti NPP au pouvoir. Le parlement ghanéen compte 275 députés avec 137 députés chacun pour le NPP et le NDC et un député indépendant.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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