Cameroun : Engins explosifs contre les véhicules de transport en commun, nouveau mode opératoire des sécessionnistes
(Ph)
Des engins explosifs improvisés contre des véhicules de transports en commun ont fait de nombreuses victimes ces dernières semaines. Ces attaques n’ont pas été revendiquées, mais elles portent la marque des séparatistes qui imposent les villes mortes chaque lundi. Les civils paient le plus lourd tribut de ces attaques dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest secouées par la crise anglophone depuis fin octobre 2016. Les autorités parlent d’un nouveau mode opératoire.
Lundi 8 novembre 2021 à Molyko par Buea (sud-ouest), un conducteur de taxi a roulé sur un Engin explosif improvisé (EEI). Le choc a été fatal. Le chauffeur est décédé dans une formation sanitaire.
Le drame s’est produit aux environs de 5:30 locales au moment où le conducteur de taxi démarrait sa journée de travail.
12 personnes ont été kidnappées sur l’axe Kumba-Buea dans la nuit de dimanche à lundi. Il leur est reproché de n’avoir pas respecté la traditionnelle ville morte imposée par les séparatistes tous les lundis.
La semaine précédente, un conducteur de taxi a eu plus de chance. Un EEI avait fait sauter son véhicule, le conducteur et les passagers ont eu plus de chances. Ils s’en sont sortis avec des blessures.
Mode opératoire
Selon les analystes, les sécessionnistes camerounais qui ne parviennent pas depuis cinq ans, à imposer leur Etat imaginaire d’Ambazonie, s’attaquent aux conducteurs de taxis qui ne respectent pas leur mot d’ordre de villes mortes.
Ils ont opté pour ce nouveau mode opératoire qui consiste à poser les EEI sur les axes routiers contre des conducteurs de taxis ciblés.
Depuis cinq ans donc, des chefs de villages et élèves sont assassinés. Tout comme des représentants de l’Etat et des hommes d’affaires enlevés, tués ou libérés contre rançons. La population, est prise entre deux feux. Elle subit quotidiennement vol de bétail et destruction de biens. Quand elle ne peut payer ni taxes ni impôts pour l’effort de guerre imposés tous les lundis par les sécessionnistes depuis le début de la crise, elle est obligée de fuir.
Dans un rapport, Human Right Watch a fustigé les enlèvements, exactions et demandes de rançons qui sont montées d’un cran.
«Ces petits groupes se criminalisent de plus en plus. Ils optent pour un système d’autofinancement à travers des rackets et les enlèvements contre rançons. {…} mais il y a aussi les actes de tortures, meurtres, destruction de biens et surtout des attaques à répétition contre les écoles », lit-on dans un rapport de HRW.
« Il faut lire dans cette nouvelle dynamique de conflit où des civils sont pris à partie comme une déroute des séparatistes, mais qui tentent de montrer qu’ils peuvent résister et qu’ils sont toujours en capacité d’agir», expliquait le politologue Eric Mathias Owona Nguini.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
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