Côte d'Ivoire : Transport urbain, des acteurs dénoncent : « Yango, Uber et les autres font perdre à l'Etat, près de 10 milliards FCFA par an »
Koné Naférima vendredi à Abidjan (ph KOACI)
Les patrons du secteur des taxis compteurs regroupés au sein de la Fédération Ivoirienne du Patronat et des Exploitants de Taxis Compteurs (FIPETCA), disent être victimes d'une concurrence déloyale que leur mènent les Véhicules de Tourisme ou de Transport avec chauffeur (VTC) dont Yango, Uber et autres.
Ils ont tenu à le faire savoir ce vendredi 29 octobre 2021, au siège de leur Fédération sise à Treichville, au sud d'Abidjan. Par la voix de leur présidente, Docteur Koné Naférima, ils ont exprimé leur indignation face au phénomène des VTC qui, selon eux, exercent dans l'illégalité la plus absolue en utilisant des véhicules non estampillés dits « banalisés » ne supportant aucune charge en dehors d'une assurance « promenades et affaires », et qui partagent au quotidien avec les taxis compteurs leur clientèle.
« L'activité du taxi compteur est assujettie à plusieurs charges dont l'assurance transport comprenant l'assurance MATCA plus l'assurance tous risques comprise entre 40.000 et 100.000 FCFA pour certains. À cela, s'ajoute la carte du transporteur, c'est-à-dire, l'inscription au registre des transports qui coûte 100.000 fcfa, puis la carte de transport par véhicule ou encore la carte de stationnement qui s'obtient entre 17500 FCFA et 18000 FCFA. Il y a en outre, la patente qui coûte 135480 FCFA l'année, les visites techniques évaluées au bas mot à 250.000 FCFA, les vignettes à 30000 FCFA pour les voitures de 8 à 10 chevaux et environ 44000 FCFA pour les charges liées à la visite technique, sans oublier les charges fiscales liées à la constitution en entreprises qui se chiffrent en centaines de milliers de nos francs. En face, les concurrents Yango et Uber ne circulent qu'avec une assurance « promenades et affaires » dont le coût mensuel ne vaut même pas 10.000 FCFA. C'est avec ceux-là que nous nous partageons les clients chaque jour », a décrié Docteur Koné Naférima.
Cette situation selon la présidente de la FIPETCA, a pour conséquence logique, la mort programmée du taxi compteur. À en croire la FIPETCA par la voix de sa présidente, Docteur Koné Naférima, même l'Etat subit de plein fouet l'arrivée des VTC dans le réseau des exploitants des taxis compteurs.
Selon elle, en effet, l'Etat en mettant en place le projet « Taxi Ivoire », avait l'ambition de renouveler le parc automobile des taxis compteurs avec des véhicules de luxe qui feraient la fierté de la ville d'Abidjan. Mais à ce jour, le projet piétine encore, parce que les bénéficiaires n'arrivent pas à rembourser leurs créances, obligés qu'ils sont de partager leurs recettes avec des concurrents illégaux.
« 100 taxis ivoire distribués aux opérateurs équivalent à 1 milliard 250 millions de dettes à rembourser. Ces bénéficiaires peuvent-ils rembourser cette dette si tous leurs clients sont transportés par des opérateurs clandestins ? Assurément non ! Et comme il fallait s'y attendre, c'est le désastre ! », s'est-elle désolée.
La présidente de la FIPETCA dans ses propos, a révélé que le phénomène des VTC, concerne un parc de plus de 18000 véhicules non estampillés.
« L'illégalité de l'activité de ces VTC (Yango, Uber et autres), fait perdre à l'Etat environ 10 milliards FCFA par an », a-t-elle annoncé.
Par ailleurs, face aux rumeurs de plus en plus persistantes de grève des taxis compteurs relativement à cette situation, la FIPETCA à travers sa première responsable, a appelé l'ensemble des acteurs, propriétaires et conducteurs au calme et à l'apaisement. Dans le même temps, pour combattre de façon pragmatique les VTC, la FIPETCA dit avoir initié après réflexion, le projet de renouvellement de son parc auto avec 5000 véhicules de luxe sur 5 ans, soit 1000 véhicules par an, équipés non seulement des mêmes technologies que ces VTC, mais encore avec d'autres applications mieux adaptées aux besoins de la clientèle.
Pour rappel, la FIPETCA a été portée sur les fonts baptismaux le 21 août 2020 et a élu à sa tête, Docteur Koné Naférima à l'issu d'un congrès, le 25 février 2021. Sa mission, c'est de défendre les intérêts professionnels, individuels et collectifs, matériels, moraux, économiques et sociaux de ses membres devant les gouvernants et les autorités publiques.
Wassimagnon
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Uber, c'est naze, tu n'as jamais de chauffeurs, c'est pour ça que ça n'a pas pris. Yango pas trop mal, mais cher.
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