Côte d'Ivoire : Rebondissement dans l'affaire Yves de M'Bella, des OSC saisissent la HACA qui se prononcera le 03 novembre prochain
Le présentateur Yves de Mbella (debout) et son invité, durant l'étrange "reconstitution" de ce que pourrait être un viol dans l'émission "La Télé d'ici Vacances" du 30 août 2021.
Rebondissement dans l’affaire Yves de M’Bella qui avait fait couler beaucoup d’encres et de salives en août dernier au sein de l’opinion ivoirienne et internationale.
Des organisations de la société civile , CIVIS Côte d’Ivoire, la Ligue ivoirienne des droits des femmes (LIDF) et le Mouvement ivoirien des droits de l’homme (MIDH), exerçant dans la promotion, la prévention et la protection des droits humains ont saisi, vendredi 22 octobre 2021, la Haute autorité de la Communication audiovisuelle (HACA) dans l’affaire de la reconstitution d’une scène de viol par l’animateur Yves de M’Bella, sur la télévision Nouvelle Chaîne ivoirienne (NCI).
Lors d’une émission diffusée le 30 août 2021, avec un ancien violeur-repenti, le présentateur-vedette , lui avait demandé d’expliquer la manière dont il s’y prenait pour abuser de ses victimes en simulant ses agissements sur un mannequin, l’interrogeant si ses victimes « jouissaient » et prenaient du plaisir pendant l’acte.
Le Camerounais avait été condamné par la justice ivoirienne le 1er septembre 2021, de douze mois de prison avec sursis « pour apologie du viol », assortis d’une amende de deux millions de francs CFA et d’une interdiction de quitter Abidjan.
Le « violeur repenti », qui mimait une agression sexuelle lors de cette émission de la Nouvelle chaîne ivoirienne (NCI), avait quant à lui été condamné à deux ans de prison ferme.
Alors que l’on croyait cette affaire close, que des organisations de la société civile ont saisi le régulateur audiovisuel pour faire appliquer les textes.
« Cette saisine survient aux fins de mise en application de l’article 233 de la loi n°2017- 868 du 27 décembre 2017 portant régime juridique de la communication audiovisuelle », rappelle les plaignants dans une note dont KOACI s’est procuré une copie.
Pour ces OSC, il s’agit de leur permettre de mieux accomplir leur mission de sensibilisation des populations sur le grave problème de la société que constitue le viol, en reconsidérant la position adoptée par la condamnation de l’animateur, et en prononçant « une décision qui soit en tout point conforme à l’article 233 de la loi suscitée qui énonce que « Est puni d’une amende de 2 000 000 à 20 000 000 de francs, le dirigeant de la station de radio ou de télévision, qui diffuse des émissions attentatoires à la dignité humaine et contraire aux bonnes mœurs ».
Saisie donc de cette plainte, la HACA a dans un communiqué de presse ce jeudi 28 octobre 2021, annoncé qu’une rencontre est prévue avec les trois (03) organisations de la société civile à son siège, de Cocody Angré 7è tranche, le mercredi 03 novembre 2021 à 10 h 00.
« La réaction de cette institution sera connue à l’issue de cette réunion », indique l’Autorité Administrative Indépendante.
Pour rappel , la HACA a pour mission d'assurer la régulation de la communication audiovisuelle. A ce titre, elle est chargée de :
d'assurer le respect des principes définis aux articles 3 et 4 de la présente loi ; de garantir et d'assurer la liberté et la protection de la communication audiovisuelle ; de garantir l'accès et le traitement équitables des Institutions de la République, des partis politiques, des associations et des citoyens aux organes officiels d'information et de communication ; de garantir l'égalité d'accès et de traitement ainsi que l'expression pluraliste des courants d'opinions, particulièrement pendant les périodes électorales ; de garantir l'indépendance et d'assurer l'impartialité du secteur public de la communication audiovisuelle, notamment la radiodiffusion sonore et télévisuelle ; de veiller au respect de l'éthique et de la déontologie en matière d'information ; de veiller à la qualité et à la diversité des programmes, au développement et à la promotion de la communication audiovisuelle nationale ainsi qu'à la mise en valeur du patrimoine culturel national, africain et universel ; de favoriser et de garantir le pluralisme dans l'espace audiovisuel ; d'assigner les fréquences de radiodiffusion sonore et télévisuelle ; d'autoriser par convention, les services de communication audiovisuelle et de veiller au respect du cahier des charges annexé à cette convention ; d'exercer un contrôle par tous les moyens appropriés notamment sur l'objet, le contenu, les modalités de programmation des émissions publicitaires et parrainées ; de définir et de proposer au Gouvernement les normes relatives aux matériels et techniques de compression, de diffusion et de réception des émissions audiovisuelles...
Donatien Kautcha, Abidjan
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire