Côte d'Ivoire : Tensions de chefferie dans les villages Atchan, les Tchagba appellent au calme et demandent l'application pure et simple des us et coutumes
Au cours d’une assemblée le vendredi 8 octobre à la chefferie du village d’Anono, les chefs des générations Tchagba des 63 villages Atchan se sont prononcés sur les tensions actuelles dans leurs villages au sujet de la passation de pouvoir entre eux et les Dougbo.
Il y a actuellement de la tension dans plusieurs villages Atchan au sujet de la passation de pouvoir entre la génération Dougbo et celle des Tchagba. En principe, selon la tradition ancestrale Atchan, depuis le 31 décembre 2020, les Dougbo de tous les villages Atchan doivent céder le pouvoir au Tchagba. Si dans des villages, cette passation s’est déroulée dans le calme et la discipline, ce n’est pas le cas dans d’autres comme Abadjin Doumé, Audin-Assandin, Abadjin-Kouté, Songon Dagbé, Songon Té, Agbadou, Akwè Santé, Akwè Djèmin, M’Bato Bouaké, Abatta où des violences ont été enregistrées. Ce vendredi 8 octobre au cours d’une assemblée à la Chefferie du village d’Anono, les chefs Tchagba des 63 villages Atchan du District d’Abidjan ont appelé au calme non sans se taire sur des vérités. Dans une déclaration lue par Drogo Nangui Sévérin, chef du village d’Anono et par ailleurs président de la Chambre des chefs Tchagba des 63 villages, ils ont interpellé le ministère de l’Intérieur et exigé que les us et coutume qui régulent la passation de pouvoir chez le Atchan depuis des lustres soient purement et simplement respectés. Ils ont notamment interpellé le ministre sur les agissements des sous-préfets de Songon et de Bingerville qui, d’après eux, ne joueraient pas franc-jeu. Ils ont donc exigé que soient signés sans conditions l’arrêté des chefs Tchagba dans les villages où il y a bicéphalisme.
Ils ont noté que « ni nos villages, ni nos vaillantes populations n’ont besoin de paroles, d’actes ou projets funestes qui pourraient mettre à mal le vivre ensemble prôné par Son Excellence le Président Alassane Ouattara ».
Très remontés cependant, les Tchagba ont clamé ne pas reconnaitre les chefs de village « investis » par les sous-préfets en violation du processus traditionnel de désignation, à savoir que c’est la génération au pouvoir qui désigne en son sein le chef de village et non le chef de terre. Pour exprimer leur colère, les Tchagba annoncent une marche de protestation le mercredi 13 octobre prochain sur les sous-préfectures de Songon et Bingerville.
Donatien Kautcha, Abidjan
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