Côte d'Ivoire : 3019 cas de violences basées sur le genre enregistrés au 30 septembre dont, 454 cas de viols, 152 cas d'agressions sexuelles
Ouegnin
Selon l'Organisation mondiale de la santé, 30% des femmes en couple dans le monde ont déjà subi des violences physiques ou sexuelles perpétrées par leurs partenaires. En outre, 1 femme sur 2 assassinée, dans le monde, a été tuée par son partenaire ou un membre de sa famille, et ce, pour la seule année 2017, tandis que ce ratio passe à 1 homme sur 20, dans des circonstances similaires.
Si certains commencent à estimer que les chiffres ont tendance à être exagérés, la Côte d'Ivoire n'est pas exempte de ces statistiques et données relatives aux Violences Basées sur le Genre (VBG), qui constituent une préoccupation majeure du fait de leurs recrudescences ces dernières années.
Des chiffres sur la Côte d'Ivoire ont été présentés aujourd'hui à l'ouverture d'un atelier d'échanges sur la proposition de loi relative aux mesures de protection des victimes de violences domestiques, de viol et de violences sexuelles autres que domestiques, initié par Yasmina Ouegnin, Député PDCI de Cocody et ONU femme.
Selon leurs données provisoires que certains contestent, de janvier au 30 septembre 2021, ce sont 3019 cas de VBG qui ont été enregistrés dont, 454 cas de viols, 152 cas d'agressions sexuelles hors mgf, 21 cas MGF, 729 cas d'agressions physiques, 1079 cas dénis de ressources, 64 cas de mariages forcés, 520 cas de violences psychologiques et émotionnelles, 2202 cas de violences domestiques, 134 cas de violences conjugales.
Pourtant, selon le Député Yasmina Ouegnin, cela fait plus de deux décennies que le droit ivoirien reconnait et condamne légalement les Violences Basées sur le Genre, avec même un code pénal qui réprime désormais le harcèlement sexuel, le mariage précoce ou l'union forcée.
Elle a indiqué que l'importance du thème, l'interpelle personnellement en tant que Député de la Nation, mais aussi et surtout en tant que membre du Collectif « Ecoutez moi Aussi », engagée depuis plus de 3 ans dans la lutte contre les VBG et la prise en charge des « Survivants », victimes ou témoins.
Selon le calendrier des travaux parlementaires de ce dernier trimestre 2021, un projet de loi relative aux mesures de protection des victimes de violences domestiques, de viol et de violences sexuelles autre que domestiques, est prévu pour un examen en commission, le 7 octobre prochain. Le Député estime que "ceci démontre la prise de conscience des pouvoirs publics sur le sujet".
Elle a à l'occasion salué, le ministre Nasseneba Touré qui ne ménage aucun effort sur le sujet et a rendu hommage au Comité national de lutte contre les VBG qui, sur ses instructions éclairées, accomplit déjà un travail remarquable.
Cependant, Yasmina Ouegnin reconnait que ces actions restent encore insuffisantes et nécessitent l'implication de tous les citoyens du pays, au premier rang desquels les représentants du Peuple.
"Ainsi, à la lecture du texte, m'est-il apparu que les mesures, qui viendraient, après adoption, enrichir notre corpus législatif, avaient été prises a minima. Ce sentiment, je l'ai constaté à travers de nombreux échanges avec des collègues députés et des experts en VBG, semble être partagé. Il m'a donc semblé évident qu'il nous fallait conjuguer nos efforts et travailler en synergie, Gouvernement, Députés, ONGs et Organisations de la Société civile, afin de produire, dès aujourd'hui, plaidoyers et amendements susceptibles d'impacter positivement et d'améliorer significativement ce projet de loi sur la protection des victimes", s'est-elle justifiée.
Le Député accompagnée de certains parlementaires de sa commission a appelé à une prise de conscience, de responsabilité, car "nous avons un rôle important à jouer".
"Nous pouvons agir et nous nous devons d'AGIR, chacun à notre humble niveau, jusqu'à la tenue de la séance plénière afin que nos propositions et contributions puissent être prises en compte, par le Commissaire du Gouvernement lors des travaux de la Commission des Affaires Générales et Institutionnelles, mais également lors de l'adoption de ce texte par l'ensemble des Parlementaires au cours de la séance du 26 octobre prochain", a insisté l'Honorable.
Même si elle estime que la marche serait longue, madame Ouégnin lance également un appel solennel à tous les hommes et femmes de Médias, journalistes, blogueurs, chroniqueurs et les exhorte à accompagner les différentes luttes pour l'égalité et pour plus d'équité dans le pays, car les plumes, les caméras, les micros sont de redoutables armes, des armes de défense de type « C » (pour Communication) et leur efficacité face aux différents maux qui minent la société doit être indiscutable.
Wassimagnon
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