Côte d'Ivoire : Perspectives agricoles au Sahel et en Afrique de l'ouest, des experts prédisent une augmentation du prix du blé, du riz
Dans le cadre des activités du dispositif régional de prévention et des gestions des crises alimentaires (PREGEC), le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le sahel (CILSS) a organisé avec l'appui de ses partenaires, une concertation technique régionale sur les perspectives agricoles et alimentaires au Sahel et en Afrique de l'ouest.
Cette rencontre régionale s'est tenue du lundi 20 au mercredi 22 septembre, dans un hôtel à Cocody-Angré (nord d'Abidjan), afin de dresser le bilan à mi-parcours de la campagne agropastorale 2021-2022.
Dans son rapport final, la concertation indique que la «campagne agricole a été caractérisée par une installation précoce de la saison dans le Sahel Ouest, normale dans les pays côtiers et tardive au Centre et à l'Est du Sahel.
Par ailleurs, les séquences sèches plus ou moins longues observées dans plus zones ont entravé le développement normal des cultures et retardé le démarrage des récoltes de la grande saison au niveau de la bande littorale des pays côtiers ».
Selon elle, les prévisions de production agricole donnent un niveau supérieur à la moyenne quinquennale.
« Pour les céréales, les productions se situeraient entre 72 et 79 millions de tonnes, soit une progression comprise entre 1% et 12% comparée à la moyenne quinquennale. Les prévisions de récoltes font état d'une hausse de 3 à 17% dans les pays du CILSS. Dans les pays de l'UEMOA, cette progression varie entre 2% et 18%. Quant aux pays de la CEDEAO, la production céréalière attendue enregistrerait une croissance de 6% à 12%. La production des racines et tubercules varierait entre 189 millions et 196 millions de tonnes soit une hausse de 3% à 7%. En ce qui concerne les cultures de rente, la production de coton avec 2,4 à 3,3 millions de tonnes, serait en baisse de 12% pendant que le soja enregistrerait une hausse comprise entre 17 et 21% en raison de la demande induite par le développement de l'aviculture péri-urbaine ».
S'agissant de la situation pastorale, la concertation précise, qu'elle «se caractérise par une bonne disponibilité du fourrage vert et d'eau de surface facilitant ainsi l'abreuvement du cheptel dans la zone pastorale du Sahel sauf en Mauritanie et au Nord-Sénégal où des déficits pluviométriques significatifs ont entravé le développement des pâturages.
« La situation zoo-sanitaire est globalement calme en dépit de quelques foyers d'épizooties signalés notamment la grippe aviaire au Togo et au Bénin et la fièvre aphteuse au Tchad. L'insécurité civile persistante continue d'entraver l'accès aux ressources pastorales disponibles (pâturage et points d'eau) dans le bassin du Lac Tchad et la zone des trois frontieres (Burkina Faso, Mali, Niger) du Liptako Gourzna », indique le rapport.
Le rapport précise en outre que «la situation des marchés agricoles, malgré les récentes baisses de prix, reste tendue du fait d'un insuffisant approvisionnement des céréales locales et d'une forte demande. Les prix les plus élevés sont observés au Nigeria, au Benin, au Togo au Ghana, en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. Ces hausses sont entre autres dues au renchérissement des coûts de transport et des tracasseries routières.
Le marché international est marqué par un rebondissement de l'indice FAO. Ce rebond de l'Indice en août, après deux mois consécutifs de baisse, s'explique principalement par la forte hausse des sous-indices du sucre, des huiles végétales et des céréales.
L'augmentation des prix de céréales pourrait avoir des répercussions négatives sur Ies pays de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel, importateurs de céréales comme le blé, le riz et autres, dont les prix sont déjà à un niveau élevé sur les marchés locaux ».
Au regard des perspectives de récoltes, la concertation recommande que les différents acteurs (Gouvernement Opérateurs privés, Société civile) prennent les dispositions nécessaires pour entre autres «renforcer la veille informationnelle sur les marchés et dans les zones à risques où pourraient se dégager de faibles niveaux de production agricole et de la biomasse fourragère renforcer les dispositifs de protection des zones fourragères en mettant l'accent sur la formation et l'équipement des brigades mobiles de lutte contre les feux de brousse, maintenir les opérations de surveillance du criquet pèlerin dans les pays de la ligne de front (Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), renforcer les capacités des services nationaux de protection des végétaux pour la collecte des données, la surveillance et la lutte contre les nuisibles majeurs et la chenille légionnaire d'automne, »
Wassimagnon
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