Alpha Condé après son arrestation le 05 septembre à Conakry

De quoi a-t-on peur ? Que je devienne un dictateur ? Je n'ai pas mauvais caractère, mais je suis rigoureux et ici ça étonne. Mais il va falloir s'y habituer », déclarait Alpha Condé, premier président démocratiquement élu de Guinée en 2010

Seulement 11 ans plus tard, l'opposant devenu Président et sur qui nombre de guinéens voyaient un changement s’est accommodé au fauteuil présidentiel en tripatouillant la constitution qui lui interdisait initialement de briguer un troisième mandat.

Une semaine après son renversement par des forces spéciales qu’il a lui-même conçues, l’ex-Président refuse toujours de parapher sa démission, se considérant encore comme le Président de tous les Guinéens.

 Toujours aux mains des putschistes, l’ex-Président dont le sort est en cours de négociations, a reçu le 10 septembre à Conakry une mission de la CEDEAO composée des ministres des Affaires étrangères Robert Dussey (Togo), Shirley Ayorkor Botchwey (Ghana), Alpha Barry (Burkina) et de Jean-Claude Brou, le président de la commission de l’organisation.

M. Condé qui espère, apprend-on qu’elle le réhabilitera dans ses fonctions refuse de signer toujours sa démission, comme l’a d’ailleurs fait son ex-homologue du Mali, IBK.

Pour l’ex-président guinéen, il est hors de question de signer une lettre de démission.

« Je préfère être tué que de signer ma démission », aurait -il laissé entendre.

Rien ne semble alors décidé pour l’instant. Certains opposants tels que le Président de l’UFGD Cellou Dalein Diallo ont d’ores et d’ailleurs mis la junte en garde contre une libération précipitée d’Alpha Condé, comme le recommande la CEDEAO ;

Si l’ex-chef de l’Etat Alpha Condé se décidait à parapher le document, la France ou encore le Congo-Brazzaville seraient déjà prêts à l’accueillir.

Notons qu’Alpha Condé est un fidèle ami du Président Sassou Guesso dont il a toujours été très proche.

 Selon une source diplomatique, Paris a aussi donné son feu vert pour l’accueillir pendant un temps soit pour des raisons médicales ou tout autre chose.

Au pouvoir depuis 2010, Alpha Condé a été renversé par des forces spéciales dirigées par le lieutenant colonel Mamady Doumbouya, jusque-là chargé de sa protection.