Côte d'Ivoire : Djibo Kamon, malgré les injonctions du Ministère, les ventes illégales se poursuivent, le cri de cœur de la chefferie et du président du collectif
Mobio Agban Jean-Claude, chef notable de la chefferie d’Abouabou (Ph KOACI)
Le litige foncier d’Abouabou Djibo Kamon, d’une superficie de plus de 500 hectares et situé dans la commune de Port-Bouët, est loin de prendre fin malgré les assurances du Ministère la Construction, du Logement et de l’Urbanisme de rétablir les propriétaires de terrains dans leur droit.
Suspendu par décision de justice, le lotissement de Djibo Kamon a finalement été rétabli par le Conseil d’Etat suite à un feuilleton judiciaire qui aura duré plusieurs années.
Dans l’attente de la notification officielle de la décision définitive prise par la justice, le Ministre Bruno Koné avait invité les occupants illégaux des sites à les libérer afin de permettre aux détenteurs des titres de propriété d’avoir accès à leurs terrains.
Malheureusement à ce jour et comme constaté sur place samedi dernier par KOACI, les ventes illégales se poursuivent ce qui fait craindre de nouveaux affrontements si les autorités compétentes ne prennent pas leur responsabilité pour faire respecter la décision du Conseil d’Etat, d’où le cri de cœur lancé par la Chefferie et le président du Collectif des terrains.
Ci-dessous leurs propos recueillis sur place...
Mobio Agban Jean-Claude, chef notable de la chefferie d’Abouabou
« C’est avec beaucoup de regret que nous constatons tout ce qui se présente à Djibo Kamon. Le lotissement à Djibo Kamon a été approuvé donc régulier, mais compte tenu de certaines infiltrations et situation que se présentent, il faut dire que, le lotissement souffre d’une certaine attaque venant des squatteurs et des personnes qui sont tapies dans l’ombre. En tant que village, nous apportons notre soutien sur tous les plans au niveau des démarches à mener au Ministère et à la Mairie. Comment trouver un plan de sécurisation du site au besoin même, discuter avec les squatteurs pour que, effectivement le lotissement doit permettre aux acquéreurs de jouir de leurs biens et que ce site se développe. Car en se développant, c’est le village aussi qui y gagne (...) C’est beaucoup triste pour le village. Je lance un appel aux squatteurs qui sont sur le site. La Côte d’Ivoire est un pays de droit. Pour s’estimer propriétaire d’un terrain, il faut d’abord bénéficier d’un titre de propriété. Une attestation villageoise, ensuite poursuivre la procédure jusqu’à obtenir un ACD qui fait de vous le prioritaire légal du lot. Il faut s’approcher du village d’Abouabou. Nous allons échanger pour comprendre leurs motivations et voir les différents approches que nous pouvons développer ensemble sans aller par la violence, mais aussi tenir compte de tout ce qu’ils ont engagé comme moyens et trouver des solutions durables pour que ce site se développe et que les vrais propriétaires puissent en jouir et participer au développement du village et de la commune de Port Bouët. »
Emile Liadé, président du collectif des propriétaires légaux des terrains...
« Nous sommes détenteurs de titres de propriétés à hauteur de plus de 4000 personnes et nous avons des difficultés d’accès à nos lots compte tenu de certains actes qui visent à nous empêcher d’avoir accès aux parcelles. Nous sommes venus échanger avec la notabilité qui nous a rassurés de son soutien. La zone se situe dans la commune de Port Bouët sur la nouvelle autoroute Abidjan-Bassam (Anani) . Ce site est l’objet de beaucoup d’actions négatives avec les installations anarchiques malgré une décision de justice. Des ventes illégales sont constatées. Ce sont des actions des individus mal intentionnés. Ce site est un lotissement approuvé. Nous avons tous les documents du Guichet unique. Nous interpellons tous ceux qui seront intéressés à acheter des parcelles sur ce site, de respecter les normes et pas par les voies détournées. J’attire l’attention des uns et des autres à ne pas s’engager dans un tel processus pour l’acquisition d’une parcelle à Djibo Kamon. Les acquéreurs sont bel et bien dans leur droit conformément à la loi. Nous félicitons Monsieur le ministre Bruno Koné qui s’est rendu sur le site et a fait l’amer constat des constructions anarchiques. Nous l’encourageons à aller jusqu’au bout du processus afin que les propriétaires réguliers qui payent leurs impôts fonciers puissent entrer en possession de leurs terrains ».
Donatien Kautcha, Abidjan
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