Ghana : Après le coup d'Etat en Guinée, soucis et crainte de deux experts pour les pays francophones de la CEDEAO
Drapeaux des pays de la CEDEAO (ph)
Deux experts ghanéens se sont prononcés sur le coup d’Etat qui est intervenu le dimanche dernier à Conakry en Guinée et se sont appesantis, l’un sur les entraves à la démocratie dans les pays francophones de la CEDEAO et le second sur un risque d’autres coups d’Etat qui pourraient subvenir dans la sous-région avant la fin de l’année 2021.
Sur des soubresauts qui entravent la vie normale des citoyens et des institutions dans les pays francophones, le doyen du Collège de commandement et d'état-major des forces armées du Ghana (GAFSC), Dr Vladimir Antwi-Danso, a déclaré dans une entrevue avec la radio nationale GBC que le coup d'État qui a eu lieu en Guinée n'était pas surprenant.
Antidote contre les instabilités
Dr Antwi-Danso a soutenu sa déclaration par le fait que plusieurs facteurs entre autres la négligence du peuple et le syndrome du troisième mandat prédisposaient cette situation. Devant ce fait accompli, le doyen du GAFSC a déclaré qu’« il est temps et nous devons nous interroger sur les facteurs sous-jacents de ce qui arrive à la démocratie en Afrique de l'Ouest, en particulier dans les pays francophones ».
En dénonçant les changements constitutionnels intervenus en Afrique, Dr Antwi-Danso a rappelé que « les dirigeants modifient la Constitution pour s’offrir un troisième mandat…» et a cité des pays en exemple comme le Togo, la Côte d'Ivoire, et la Guinée.
Et comme une solution aux instabilités, Dr Antwi-Danso a fait un lien avec la situation en Guinée et a préconisé qu’elle serve de leçon à ceux qui plaisantent avec la démocratie car ils peuvent chuter « n'importe où, n'importe quand ». Il a de ce fait plaidé pour que les Constitutions soient respectées afin de permettre au peuple de faire son propre changement.
Crainte de réédition de coups dans la CEDEAO
Le coup d’Etat intervenu en Guinée et la lecture de la situation dans certains pays de la sous-région ouest africaine fait penser au second expert ghanéen à des rééditions de ce qui est arrivé à Conakry.
Au regard de la situation dans la sous-région, le directeur de la Faculté des affaires universitaires et de la recherche du Centre international de formation au maintien de la paix Kofi Annan (KAIPTC), professeur Kwesi Aning, entrevoit deux autres coups d'État en Afrique si des mesures ne sont pas mises en place par la communauté internationale.
Le professeur Aning, qui faisait part de sa crainte sur une radio privée à Accra a déclaré que si des dirigeants des pays de la CEDEAO ne se conforment pas aux textes fondamentaux de leurs pays, ’il ne serait pas surprenant que deux autres coups d’Etat se produisent avant la fin de décembre 2021.
Conseil d’un diplomate ghanéen ignoré par Condé
Sur la tournure des évènements en Guinée, un ancien ambassadeur ghanéen qui avait servi en Guinée, D.K Osei, a révélé avoir mis en garde il y a deux mois lors de son passage à Conakry le Président guinéen déchu Alpha Condé sur la possibilité d’un coup.
Pour les remarques faites à son ami Condé, le diplomate ghanéen à la retraite a confié à City fm avoir pointé du doigt les changements constitutionnels en Guinée à son hôte, mais ce dernier a fait une sourde oreille. Condé selon le diplomate ghanéen a prétexté qu’il n’a jamais été à une élection pas lui « faire une leçon sur la démocratie ».
Et comme un conseil aux dirigeants, mais aussi aux citoyens de la CEDEAO, Osei a d’abord prévenu qu’il est illusoire de penser que la sous-région est stable et a ensuite invité la CEDEAO et l'Union Africaine à se concentrer sur les mesures qui empêcheront les instabilités.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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