Cameroun : Gestion des fonds Covid, le pays secoué par la querelle entre deux ministres sur la place publique
Le Minfi et le Minsanté (Ph)
Dans son rapport d'exécution du Fonds spécial de solidarité nationale de lutte contre le Covid 19, le ministre des Finances reprochait à son collègue de la Santé publique, son absence de clarifications sur les 45,9 milliards FCFA affectés à son département ministériel. En réaction, le gendarme de la Santé publique affirme avoir fourni tous les documents et appelle son collègue à revoir sa copie.
11, 4 milliards FCFA d'écart
Dans sa correspondance adressée à son collègue des Finances, le gendarme de la santé affirme avoir reçu 34,5 milliards FCFA et non pas 45,9 milliards FCFA comme l'indique le Minfi. Soit un écart de 11, 4 milliards FCFA.
Il fait également remarquer que les dépenses affectées l'ont été en procédure normale et toute la documentation y afférente est disponible dans les services du trésor. Le service du trésor dépend du ministère des Finances, précise Manaouda Malachie.
Troisième observation, la régularisation dont parle le Minfi est un mécanisme de couverture budgétaire, révèle Manaouda Malachie.
"Elle ne saurait être de la compétence du Minsanté alors que la circulaire fixant les modalités d'organisation, de fonctionnement et de suivi évaluation du fonds spécial, fait du Minfi, l'ordonnateur unique du compte d'affectation", précise Manaouda Malachie.
S'agissant des sommes reçues des bailleurs de fonds, le Minsanté indique que le directeur du Budget a reçu le 20 avril 2020, outre le compte d'emploi, toutes les pièces justificatives, le livre journal de recettes ainsi que le livre journal de caisse du billetteur désigné à cet effet.
En conclusion le Minsanté invite son collègue à " rectifier les incorrections contenues" dans son rapport d'exécution des fonds de solidarité nationale et qui pourraient "fausser sa sincérité".
Que cache cette querelle gouvernementale ?
Le Minfi affirme avoir donné un montant précis à son collègue du Minsanté qui le recadre aussitôt et les correspondances se retrouvent dans la rue.
" C'est assez rare de voir les ministres camerounais se livrer à ce genre de spectacle dans la rue. C'est un signe de cacophonie et de fin de règne", affirme un internaute.
"Cette querelle montre clairement que la cohésion gouvernementale a volé en éclats. Et lance les signaux d'une fin de régime qui sera sans pitié entre prétendants à la succession de Biya", affirme un autre.
Cette querelle se déroule sous le silence du Premier ministre camerounais qui non seulement coordonne l'action gouvernementale, mais est par ailleurs le coordonnateur de la riposte contre la Covid 19, maladie décidément plus business que dangereuse.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-joindre la rédaction camerounaise de Koaci au (237) 691 154 277 ou Cameroun@koaci.com.
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